tes ee wr ere A droite, une procession dans les rues de Maillardville en juin 1929. A gauche, des ouvriers Mills (francophones pour la plupart), de la Fraser dans les années 1910. _ La paroisse, l’usine: deux communauté francophone de Cae ' t Se 3d 533 Fe Sales? de Colombie, vehdvedi 21 a at novembre 1986 les dans la i ville. La seconde pren i) trente a ' La mémoire de 'Maillardville dra peu a peu le pas sur la premiére. e a vécu sa ‘Révolution tranquille’ quarante ans avant le Québec”, Pierre Grenier. D'un cété, l'Eglise a ope en plus de mal a retenir ses ouailles: New n'est pas loin, Vancouver et ses hdtels, ses distractions non plus... De l’autre, le syndicat, trés estminster Pierre Grenier est arrivé a Vancouver en 1980. Pendant deux ans, il a étudié le film et - la vidéo 4 SFU (Simon Fraser University) . A l'automne 1983, il décide de se lancer dans un grand projet: un film documentaire sur la mémoire de Maillardvil- le. Pierre avait déposé dés le début des demandes de bourses, entre autres 4 l’ONF (Office national du film) et au Conseil des arts. Mais c’est du gouvernement du Québec que - viendront les premiers subsi- des. “C'est le sotxante-quinzié- me anniversaire de Maillard- ville quia permis de débloquer les choses, raconte-t-il. Je me suts adressé a la FFC et je me Souviens encore de Fernand . Gilbert [ dtrecteur de la FFC a Vépoque] fouillant dans des un formulaire de demande d'aide au gouvernement du Québec...” - Cette premiére bourse de 4,000$, obtenue en février 1984, permet a Pierre Grenier de partir 4 Montréal, Ottawa et Québec pour y entreprendre des recherches d’archives. Mais surtout, elle en débloque d’autres, comme si ce premier succés effacait tous les refus antérieurs. Les aides vien- dront aussi bien du Conseil des arts, de Téléfilm Canada et de tonnes de dossiers pour sortir _ Trois ans de gestation V'ONF que de la Fondation Bronfman (pour les photos) ou de la FFC. — Aprés plus d’un an de préparation, le tournage peut donc commencer. Nous som- mes en février 1985 et Pierre dispose du matériel de tournage ( prété par le bureau de l'ONF a _ Winnipeg) pendant un mois. “Les films étaient développés a Montréal raconte Pierre Grenier. Nous ne recevions donc les rushes que dix jours a trots semaines apres le tournage. Il nous fut donc impossible de reprendre les scénes dont nous n’étions pas satisfatts.” A la fin du printemps 85, Pierre se retrouve donc avec six a sept heures de film (y compris des extraits de films d’archives qu’il a ramenés du Québec) . Grace 4 l’aide d’une monteuse professionnelle ' payée par le gouvernement du Québec, un premier tri est fait, qui permet d’éliminer le matériel inutilisable. “Mats le véritable travail de montage restait a faire, commente Pierre. Il fallait que je jongle avec tout ca. Et une fors de plus, nous étions sans le sou ...” Cette fois, c’est une lettre d'intention de Radio-Canada (déclarant que la chaine diffuserait le film s'il lui convenait) qui permet de ‘et je ne me suts couché que le débloquer la situation et d’obtenir une aide de Téléfilm Canada. ‘Jai pu louer pendant deux mots et demi une table de montage a Radio-Canada et Yves Bajard nous a loué un local pour presque rien.” Le montage proprement dit a lieu pendant les trois mois de lété 85. Pour le mixage, ce fut une autre affaire. “L’ONF m‘avait annoncé que je pourrais disposer du matériel pendant trots jours. Je suts arrivé a Montréal un mercredi soir... vendredi aprés-midt! Mais au moins, les gens de l’ONF ont vu que jen voulats. Ils m’ont accordé une autre semaine et ont mis un consultant a ma disposition.” Commence alors l’étape la plus frustrante de la réalisa- tion du film. Le film lui-méme est terminé. Mais il reste a faire le travail technique de finition, ce qu'on appelle la post-production. Tout se passe alors 4 Montréal et Pierre, qui ne peut suivre les choses que de loin, dépensera des fortunes en téléphone (“Pour un détail qui nallatt pas ou méme un morceau de film perdu”). Il devra attendre un an avant de recevoir son film prét pour la projection, au mois d’octobre C.-H. B. Les lecteurs du Soleil de Colombie ont pu_ prendre connaissance la semaine derniére d'une réflexion qui a paru dans la rubrique Courrzer intitulée Le francais au consulat. Son auteur déplorait en substance qu’on lui ait repondu en anglais alors. qu'elle téléphonait en francais au consulat. Nous répondons 4a cette mise en accusation. A titre de comparai- son, nous avons téléphoné a divers consulats. Tous sans exception nous ont répondu en anglais, y compris celui du Japon. Le fait que le consulat réponde en anglais n’a donc_ rien d’extravagant a priori. Une personne d’origine francaise, employée a temps partiel, a coutume de répondre aux appels téléphoniques par : “Consulat de France, bonjour...” Cet accueil en francais suscite en général deux types d’attitudes, la stupeur ou l’hilarité. Dans l'un ou I’autre cas, l’effet de surprise une fois dissipé, on lui demande avec espoir : “Do you speak English?” Pour reprendre les termes de la lettre, “les raisons invoquées telles que” le bilinguisme officiel du Canada, etc. “n’en sont pas”. . En effet, la majorité des personnes qui s’adressent au Consulat de France ne parle qu’anglais. Certains Francais méme, immatriculés au consulat en tant que tels, ne parlent plus que l'anglais (le cas est plus fréquent qu’on ne l’imagine) . Ces reproches nous montrent une fois de plus que l’esprit de récrimination systématique est une spécialité francaise au méme titre que le Beaujolais. Si certains Francais déplorent qu'on leur réponde en anglais (ce qui ne se produit somme toute qu'occasionnellement, en pério- de de surcharge -(1), nous leur suggérons d’assurer une perma- nence bénévole au consulat. Cela serait une initiative logique de la part de quelqu’un qui réfute largument de compression de -personnel. Nous les accueillerons a bras ouverts, sinon a portes ouvertes. Le Consul Général de France (1) - Comme c’est le cas avec la délivrance de visas aA des Canadiens aussi bien francopho- nes qu’anglophones. estime vie moderne.” “La premiére partie du film raconte la vie d'un paroisse traditionnelle assez semblable a celles que lon peut trouver dans le Québec rural, commente Pierre Grenier. Mais trés vite, on sent l’appel de P. Grenier: «J’ai filmé...» Suite de la premiére page raconter l’histoire de l’assimila- tion. Je voulais cerner la mémoztre de Maillardville. LS: Et comment t’y es-tu pris? PG: Jai rencontré les pionniers de Maillardville, ceux qui ont vécu l’arrivée 4 Vancouver en train dans les années 1910, ceux qui ont travaillé au moulin de la Fraser Mills. J’ai recherché des archives d’époque. _ Ce que je voulais, c’était-rendre cette mémoire vivante, trouver le cadre cinématographique qui l’exprimerait le mieux. LS: D’ou le noir et blanc? PG: Oui, ce film, je le sentais en noir et blanc. Certaines scénes n’étaient diailleurs réalisables qu’en noir et blanc. Celle, par exemple, ot le regard d’un enfant des années 1910 ou 1920 se pose sur un vieux d’aujourd’hui qui marche dans une rue de Maillardville. Le noir et blancme permettait également de créer le doute dans cette scéne oi: ]’on voit une femme immobile: est-ce une photo, un film...? LS: La fagon dont tu parles de ton film laisse a penser qu’ s ‘agit bien de cinéma et pas d’un documentaire? PG: C'est une fiction. C’est une narration faite a partir de documents. Mais c’est un film, bien sir: ce n’est pas un vidéo-rock. Ce n’est pas seule- ment un documentaire. Jai voulu y mettre de l’émotion, raconter une histoire intéressan- te. J'ai voulu dire 4 mon public: “Regardez ¢a, c’est un lieu quien det-long... LS: C’etait ton premier film en tant que réalisateur. Est-ce qu'il y en aura d'autres? PG: fJaimerais faire un court-métrage de fiction avec des gens d'ici, avec les moyens d’ici, c’est-a-dire une équipe réduite, de sept a huit personnes. Or ilya a Vancouver des gens qui ont fait leurs .preuves et qui ne demandent qu’as’impliquer dans — une production locale. Mais Yenthousiasme ne vit pas que — d’eau fraiche et il faudrait qu’on obtienne l’appui d’organismes impliqués dans le milieu de la télévision ou du cinéma. LS: Cette premiére expérience est donc concluante... PG: Oui. J'ai noué de bons contacts dans les institutions qui peuvent aider a la réalisation d’un film. Je crois que vis-a-vis de l’ONF ou de Téléfilm Canada, japparais maintenant comme quelqu’un de sérieux, sur qui l’on peut compter. Ce film est un peu. mon passeport. Propes recueillis par Charles-Henri Buffet (1) - “Un lieu qui en dit long [Maillarduille]” devrait étre diffusé @ CBUFT. Pierre Grenier espére qu'il pourra l’étre ausst sur le réseau national de Radio- Canada et, peut-étre, a Radio- Québec. SOLEIL. COLOMBIE Le seul journal en francais en Colombie-Britannique Fondateur: André Piolat x Rédactrice en chef: Annie Granger " Journaliste-coopérant: C-H Buffet Photocomposition: Anita Charland ‘Administration: Héléne Adil Publié par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 rue Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 Tél: 879-6924, 879-6656 Courrier de 2éme classe Numéro d’enregistrement: 0046 Abonnement 1 an Canada: 15$ Etranger:20$ Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent Stre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La réd ‘réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. oe lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés, laction se aa