“Te Soleil de Vancouver, page 4,2 mai 1969 les étudiants du monde entier sont une source de tboublés cons— tants depuis une couple d'a annees & peine, Leur soulévement, leur rebel-— Lion contre les normes modernes sont étrangement identiques et coincident curieusement avec, l'avenement des " hippies ",de ces ” free thinking " " free living " qui sont, la peste de notre societé. Lorsque nous étions étudiants, nous étudiions tout simplement. On nous avait inculquée L'esprit de dis- cipline qui existait, méme si l'on pensait avoir raison ou tort.la dis- cipline est disparue dans nos uni- versites et le libre-penser de ces ‘arrogants qui ont le jugement si peu forme, leur permet de mettre tout en doute,de critiquer les plus hautes autorites et de faire leur propre destinee, Je suis fortement pour ce droit ‘de 1'homme de se poser des questiors sur tout ce qu'il veut, mais, apres, pas ayant d'avoir évolué, dtavoir ab sorbe les connaissances "des autres d'avoir décroche” un diplome de Lue! niversite qui leur est payé par d'autres qu! eux-mémes, Nous étudiions dans des classe etroites et bondees et nous Saae heureux du privilege qui nous était donné de pouvoir étudier Aujourd'! hui ‘ces étudiants prennent tout pour ac- quis,iéme leur luxe, leur gymnasium, leur piscine, leur terrain de sport, leur club, etc.,Nous nous contentions de faire nos " push ups " dans notre chambre avant de nous coucher, @ mi— nuit, apres avoir étudic’ jusey te Ce que ja téte nous tourne, Ca, ctétait le temps des hommes; aujourd'hui, c'est le temps des fainéants, des di- lettantes, Le meilleur moyen de faire un homme, c'est de l'habituer a ~absor- ber les coups du sort, d'avoir tort, méme stil croit avoir raison, a lui faire accepter de baisser la téte a- vec humilite, d'obéir par discipline personnelle, de lui montrer ‘a se mat- triser lui-méme avent de vouloir maitriser les autres. Ile vrai chef de file,le vrai leader,est celui qui a appris ‘a obéir, Alors’ seulement, atk saura comment se faire obeir a Jui- _ meme, A S.F.U., par exemple,les jour- naux nous montraient cette bande de voyous, eux cheveux longs, habilleés a la maniere cow-boy,,les filles com— me les gargons, qui envahissaient le senat universitaire pour faire leurs manifestations. Quelle répugnerce de voir cette troupe de vauriens pren- Gre charge de Ltadmini stration et reclamer, avec désinvolture, jusqu tau: plus petit de leurs droits QM n'y a qu'un moyen ude corri- ger ces incorrigthtéess, qu'un seul moyen: le service obligatoire cana- dien, sinon mondial. Que tout jeune homme ou femme, soit forcé Juste a- vant dtentrer a l'Université, de pas- ser un an dans les forces armées, Pourquoi le gouvernement ne passe-t-il pas une loi pour senwéler toute cette crapule dans le service militaire, Un an a avoir a se couper les cheveux, a avoir une apparence propre, & repasser leurs ° ~wébament s. a apprendre a marcher meme , v ( ce que’ ‘ils ne savent pas Ja vivre en groupe & obeir qu'ils le veuillent ou non, leur marteleraient dans la téte une! autre dimension, celle de vivre en société et, au diable 1L'individuali- te! ’ Apres un an de cette vie disei- plinee, vous auriez une race supe= rieure d'étudiants dont Liesprit au- reit pris de 1'ampleur. i, oui le, j'accepterais leurs critiques, leurs suggestions et leurs manifestations,, stils en ont encore le gout, Kerinedy adit: " Ask not what your country can do for you; ask what you can do for your country ", C'est exactement la lecon dont cette fripouille #.be- soin. la democratie est bonne pour 1 homme formes mais avant la forma— tion,la dictature de fer est le seul choix que ces écervelés devraient se voir permettre, En vrai " Canayen ", ce dont ils ont besoin, ctest d'un bon coup,de pied au eile Apres le service obligatoire, la democratie a l'Universite devrait exister certainement,mais avec ordre, par des moyens civilisés. Et un autre moyen d'achever ce resultat, serait d'avoir un conseil " dtonpudanen uA forme disons d*un medecin, d'un avo— cat, d'un ingenieur, etc., qui n'au- rait a rendre compte qu'au gouverne— ment seulement, avec " no strings attached " avec les étudiants ou a- vet L'universite, Toutes les plaintes y seraient soumLses, méme incognito,et vous au- riez la justice la plus parfaite qui soit possible en ce bas monde. eee pas? @ Que faire dans une aérogare sinon dormir, ces jours-ci ? Ce voyageur attardé I’a bien compris, alors que 11 des appareils d’Air Canada étaient immobilisés & l'aéroport de Vancouver. Ce salon d’attente devient donc salle de repos, pour un temps encore indéfini. SS es eae Prop.3J. “Bauches LIE EEE! 3 ti (Hote1 de famille prix Fotacapables) ( parle frangais 4 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. | TE1€ 3681-6154 | (6S? EE GES EE Ga Ga dE a Se LES IDEES ET LES LETTRES par. W.J.AUBERT. Le Roman Moderne,d'André GIDE a_Jean-Paul SARTRE, une nouvelle image de l'homme a 1'age des fictions (26) Jean COCTEAU, le poete du roman ( 1889-1968 } suite et fin. Le dernier roman de COCTEAU, les Enfants Terribles, est devenu, malgre ses }imitations,un succes re- marquable.la formule est simple: des enfants vivant en groupe dans un u- nivers isole de celui des adultes, font l'experience des consequences extrémes de leurs passions, de con- ventions tribales etranges et de perversions qui semblent innocentes, Par un contraste visible avec d'autres oeuvres plus impressionnis- tes, ce roman presente une écoromie rigoureuse de moyens, tion quasi-mathématique, une unite de lieu d'une tragédie classique. Comme COCTEAU nous le rappelle lui-méme,le theme est un peu sembla- ble & celui d'Athalie de Racine, ce qui convient mieux aux intentions de COCTEAU pour traiter le theme de 1L'adolescence.Ce besoin d'un " équi- libre rigoureux N pour ceux qui re- jettent 1'equilibre conventionne] ,i1 s'applique non seulemmta la sen- sibilité poétique, mais aussi'a la technique de la composition du ro- mano Ce roman, 1'un des mieux ordon— nes de cocread, a le plus fort impact ‘poétique. Les élement s de compo sition sont aussi terre-a-terre, aussi ‘plausibles qu'on puisse les imagi- ner. Mais, ils permettent aussi un _ développement” iLlimité: " le Jeu; "Ja salle ", appartiennent au monde de l'enfance;mais, ils ont aussi une ‘consecration poetique. On comprend tres bien Elizabeth qui, en jeune fille passionnée, se refuse a quitter 1'enfance, Mais elle est aussi la sauvage reine-prétresse d'Athalie. En opposition avec ses premiers romans, COCTEAU lie indissolublement . L'universel et le particulier, le poetique et le romanesque. 1 a aussi tendance a idoliser cet élement de l'enfance, Il disait en 1937: " J'ai vieilli, mais je suis reste un en= fant et j'tespere le rester jusquta ma mort ",Pourtant, ce theme ne joue qu'un role secondaire dans toute ‘L'oeuvre de COCTEAU, Peut-éetre l'en-_ fance est-elle 2c seul moyen de re= concilier les exigences contradic— -toires de l'imagination du poéte aq vec la conception du plausible dans l'existence humaine, élaboree par le lecteur. Dtautres romanciers:Alain Four- nier, Giraudoux, Bosco et Queneart ont procédé de cette maniere.Ce the- me, pris littéralement, présente cer- tains dangers. Un personnage d'un roman de Giraudoux le fait remarquer: " adorer l'enfance est la pire heré— sie '!, Malgre,ou peut—ctre, a cause de la limitation delibéree de sa par-— tie, les Enfants Terribles demeure un. exemple remarquable de ce nouveau genre litteraire que COCTEAU a de- nomme " la poésie du roman ". ——_———— eee Deux Ecossais partagent la méme chambre a Paris. Au cours de la nuit, l'un d’eux, par mégarde, réveille son compagnon. Au lieu de récriminer, celui-ci s'écrie tout heureux : — Quelle chance, je réyais que je venais de téléphoner a Glasgow et vous m’avez réveillé avant que j'aie payé la communication. ~ une construc-. Le