Ee ee ee A Lisbonne - Par Jean-Claude Boyer Bordeaux (France), le 29 octobre 1984. Je quitte l’auberge de jeunesse, heureux de mon séjour, pour monter, vers 13h00, dans une voiture de premiére classe en destination du Portugal. (Je pars pour St-Jacques-de- _ Compostelle, au nord-ouest de TEspagne, en passant par Porto.) Je reste seul dans mon compartiment jusqu’a_ Irun. Cette ville espagnole frontaliére est déja, me semble-t-il, a mille lieues de la France. La gare est pauvre, malpropre, terne, pres- que lugubre, malgré le soleil ardent. Les gens _ circulent, _bavardent sans sourire. Ici et 1a, des indigents, des femmes noiraudes 4 l’allure gitane, des policiers avec mitraillettes. Trois horloges indiquent des heures différentes. Le train pour Porto he repartira que dans une heure et demie. Sur le quai, je peque une bonne jasette avec trois Ontariennes et une Québécoise ravies de rencontrer un autre Canadien, comme aprés de longs mois d’exil a l’autre bout du monde. Puis je reprends le train avec la Québécoise qui a le culot de sinstaller dans mon comparti- ment de premiére classe avec un billet de deuxiéme; un contro- leur ne tarde pas 4 la renvoyer. Je fais alors la connaissance d’un _ __ couple de danseurs professionnels anglais, le Zen International Adagio Duo, spécialisé dans le mi-classique, semi-acrobati- que. La tournée qu’ils achévent les a conduits de la Finlande au Japon, de Naples 4 Monte-Carlo. Ils me montrent des photos superbes de leur spectacle: leurs beaux corps bronzés déploient une souplesse et une grace toute félines. Ils me donnent une petite photo, quelques mots suivis de leurs autographes, et leur carte d’affaire, noms et adresse en lettres d’or sur fond noir. Japprécie leur compagnie com- me un privilége. matin, 30 descendons a Le lendemain octobre, nous Pampilhosa (Portugal), car ce train se rend non pas a Porto mais que j'ai visitée en 1979. Le temps est splendide. Chacun recule sa montre d’une heure. Nous nous étirons | et paiement complet ETE '87 Vols charter pour Montréal Prix spécial $399” Réservations avant le 15 mai MAPLE LEAF TRAVEL LTD. 104 - 1847 Broadway Ouest ~ Vancouver, C.B. V6J 1Y6 (604) 734-1212 Demandez Ronald Sabourin Le Soleil de Colombie, vendredi 8 mat 1987 - 11 En route pour Compostelle librement. Le danseur étend une jambe, puis l'autre, le long d’un poteau, faisant ainsi deux fois le grand écart 4 la verticale. Un jeune Portugais, visiblement fier de son frangais, premiére langue étrangére du pays, nous offre a ‘chacun un sandwich et une biére — sans alcool. Nous remontons frais et dispos; et arrivons enfin 4 Porto, seconde ville du Portugal, célébre pour le commerce de ses vins. Aprés avoir loué une chambre bien pour 4$, je déambule au long des _ trottoirs parfois recouverts de mosaiques. Ren- contre de mendiants de tous Ages, de femmes portant des paniers. sur la téte. De beaux enfants basanés tendent la main. La mairie regarde d'un air sérieux sa place publique, toute en longueur. Fleurs et palmiers restent immobiles, prisonniers, dirait-on, de la chaleur excessive et de la pollution. Ici, une église aux murs extérieurs en cérami- que blanche et bleue; a l'intérieur, un retable travaillé comme de la dentelle. La, une architecture moderne affiche un -air hautain dans le voisinage d'immeubles plusieurs fois cente- naires. Le Douro coule lentement ' rouillées. sous les arcades de ses ponts, hésite a se jeter dans 1’Atlanti- que; les toits rouges s’entassent sur les pentes douces de ses rives. Je m’attarde a observer l’activité fébrile d’un grand marché méditerranéen, aux couleurs vives, a l’ombre de vieilles téles Oranges, _poissons, cierges, poterie, tout me parait a prix dérisoire. C'est ce dépayse- ment, surtout, qui me rend certaines villes attachantes. A la vue d'un bureau de poste, je m’arréte pour _ griffonner quelques cartes postales. Pot de colle et pinceau m’attendent sur un comptoir. Je trouve étrange que l’homme en soit encore a coller des timbres au pinceau alors qu'il peut marcher sur la lune. Je passe ensuite un pont pour aller déguster les vins de porto, la méme ou on les fabrique. En entrant chez Calem, je m’acoqui- ne avec un Irlandais rondelet qui se montre vite bon vivant. (Iladu mal a croire que je suis passé par son village - prés de Holy Cross Abbey - le mois dernier). Une charmante hétesse guide la visite des lieux, des tonneaux regor- geant du précieux liquide a la salle d’étiquetage. Elle nous sert ensuite, 4 chacun, une coupe de blanc et une de rouge. Le 40% d’alcool ne tarde pas a nous rendre bavards. Lorsque nous sortons, la mine plus que ré€jouie, l’Irlandais m’entraine du cété de Sandeman, une autre grande marque. Nouvelle visite, nouvelle dégustation. Je ne bois que le porto blanc, et du bout des lévres. Mon compagnon, lui, s’envoit les deux coupes derrzére la cravate comme si c’était du Kool-Aid. Puis c’est au tour de Ramos- Pinto, une autre maison particu- liérement renommée. Nous nous attardons au bar d'une salle spacieuse, luxueuse méme. (Nous ne sommes toujours que les deux seuls touristes). Je me contente d'une larme de blanc tandis que l’Irlandais se laisse servir généreusement. Sa figure rougie devient cependant plus brillante que ses propos. S’ensuit une conversation qui saute du coq a l’ane et 4 laquelle je finis par couper court en entrainant mon’ joyeux compagnon vers la sortie. Et je l’abandonne a son bonheur artificiel sur les bords paisibles du Douro. Autre longue promenade dans les rues de la vieille ville. Du linge pendu a travers la rue me dégouline sur la téte depuis le 4e étage. Certaines odeurs me font accélérer le pas. Devant la cathédrale, on taille des moellons a petits coups de pic; les ouvriers ont l’air étonné de se voir observés. A _ J 'intérieur, une femme en noir balaie le tapis rouge de l’allée centrale. Mon regard s’accroche aux infinis détails du retable et s’y perd. Je poursuis ma promenade au petit bonheur jusqu’a ce que, l’esto- mac dans les talons, je me laisse tenter par le menu alléchant d’un restaurant populaire. A 7h00, le lendemain matin, je suis déja dans le train de St-Jacques-de-Compostelle. Se succédent des scénes champétres. variées: une lavandiére bat son linge prés d’un étang, 4 quelques métres d’un ane qui broute; les vignobles se multiplient; plus loin , la récolte de mais est abondante, les éplucheurs s’en donnent a coeur joie; dans un champ, une paire de boeufs attelés (ot est le laboureur?) et quelques moutons attachés a des piquets trainants sur le sol; ailleurs, des femmes ‘en noir jouent de la faucille; devant plusieurs maisons de ferme, de iv Limited; Selkirk Conseil de la radiodiffusion et des telecommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission Décision 87-308. Roger R. Charest, heures normales d'affaires. Vous rejoignant le Conseil 4: Ottawa-Hi (204) 949-6306 et Vancouver (604) 666-2111. DECISION (819) 997-0313; Halifax (902 Canada CRTC représentant une société devant &tre constituée; C-FAX Radio 1070 Limited Victoria (C.-B,). APPROUVE - Demande présentée par Roger R. Charest, représentant une société devant étre constituée, en vue d’obtenir une licence visant I’e: d'une entreprise de radiodiffusion MF de langue anglaise 4 Victoria, expirant le 31 aofit 1990. SE - Utilisation des installations d’ EMCS. REFUSE - Les demandes concurrentes susmentionnées. Ou puis-je lire les documents du CRTC? Les documents du Lit apes on &tre consultés dans la “Gazette du Canada”, partie 1, aux bureaux du C.R.T.C. et dans la section décisions du Conseil concernant un titulaire de licence peuvent étre consultées, 4 ses bureaux, durant les uUVveZ lement obtenir yee documents ee du C.R.T.C. en ) 426-7997; Montréal ( férence des bibliothéques publiques. Les oitation 14) 283-6607; Winnipeg jeune Portugais, puis avant la conquéte dela Ga les Romains, Porto, fondée par les Romains St-Jacques-de-Compostelle, haut-lieu de la foi médiévale. son centenaire, nouveau-né. Minuscules constructions en ciment: on dirait de petits oratoires. En approchant de la frontiére espagnole, des passagers se mettent en quatre pour me trouver de la vieille monnaie portugaise pour la collection de mes mneveux. Je préte ma deuxiéme paire d’écouteurs a un a un Espagnol. Ce partage de mon baladeur (Walkman) donne a mes maigres douze heures de musique classique, si souvent écoutée, une dimension nouvel- le; je les redécouvre. Au restaurant de la gare de Vigo (Espagne), je jette sur le plancher la paille de mon coca et ma serviette de papier: je fais comme tout le monde! Santiago de Compostela. Je distingue les tours de la cathédrale. Me voila enfin dans ce centre de pélerinage tant fréquenté au Moyen-Age. Mon itiléraire, de Bordeaux jusqu'ici en passant par Porto, n’a eu rien de mystique ou d’ascétique. Je me suis tout de méme surpris a réfléchir sur la foi naive de ces fidéles qui parcouraient des milliers de kilométres a pied, et souvent dans des conditions fort pénibles. Leur ferveur et leur détermination sont peu compré- hensibles pour homme d’aujourd’hui. En me reposant dans ma chambre d’hétel, je songe a ces vieilles villes chargées d'histoire: Bordeaux, qui était une capiuale par eux-mémes, et Vancouver, qui célébre 4 peine n'est qu'un DES EAUX ET TOUS TRAVAUX ANNEXES ENTRE LE KM 184.0 (MILLE 114.3] ET LE KM 185.9 [MILLE 115.5] SUBDIVISION DE YALE, SURREY, COLOMBIE- BRITANNIQUE Les travaux comprennent le terras- sement, la fourniture et l’installation de tuyaux en téle ondulée, le réseau de filtration. Les offres doivent étre envoyées dans une enveloppe scellée, auto- adressée, et recues au plus tard le mardi 26 mai 1987, 4 midi, heure des Montagnes. Les documents de soumission sont disponibles au bureau du Chef des contrats d'Ingénierie, 15éme étage, 10004, 104éme avenue, Edmonton, Alberta et auprés de 1’Ingénieor adjoint des Voies et chaussées, 14590, avenue 116A, Surrey, C.B., contre dépot d'un chéque certifié de cinquante [50] dollars établi a l’ordre de la Cie nationale des chemins de fer canadiens. Le dépét sera remboursé contre le retour des documents en bon état dans les trente (30) jours suivant la date limite de remise des soumissions. Pour plus d’informa- tions techniques, téléphoner au bureau du Chef des Projets, Surrey, C.B. (604) 589-6574. La soumission la plus basse ou toute autre ne sera pas nécessairement acceptée il