eR cats mnie sia SL RESREEETC naan aera ake ean or iia To iene ore ea Le Soleil de Colombie, vendredi 15 mars 1985 1l— Lettres, arts et spectacles Varsity Par Francois Bourboulon 1984 a été l’année Carmen. On a eu la Carmen dansée de Carlos Saura, celle de Peter Brook, filmée sur une scéne de théatre, et celle indéfinissable de Jean-Luc Godard. La der- niére de la liste, celle du réalisateur italien francesco Rosi, nous est présentée par le biais d’un opéra_filmé. Carmen est une bohémienne, employée d’un manufacture de tabac, aussi douée pour danser que pour ravir le coeur des hommes. C'est ainsi quelle séduit son José, officier qu'elle obligera a aller en prison, se battre en duel avec son supérieur, déserter et devenir contrebandier. Mais Carmen se lasse vite de ses hommes et, pour son malheur elle abandonnera José pour un torréador. Toute l’existence de Carmen est dédiée a l’amour. Mais elle Royal Centre «Les Par Francois Bourboulon “En m’inspirant de choses trés simples de la vie courante, je veux a chaque fois raconter l'histoire d'un personnage qui ‘est pris 4 son propre piége”’, explique Eric Rohmer. Et Vhistoire de Louise, I’héroine des “Nuits de la pleine lune”, dernier film de ce cinéaste, est la parfaite illustration de ce propos. Louise (Pascale Ogier), jeune styliste de mode, vit avec Rémi (Tchéky Kario). Ils habitent un appartement moderne dans une ville nou- velle de banlieue. Mais Louise aime s’amuser, sortir, profiter de la vie parisienne, tandis que Rémi aime la tranquilité et le calme. Alors Louise va se partager entre Rémi et la banlieue et Paris, son studio. « C armen» Julia Migenes - Johnson et Placido Domingo. Paris ow elle joue avec les sentiments d’Octave (Fabrice Lucchini), me voyant en lui qu’un ami alors qu’Octave se veut un amant. Paris ot, de soirées branchées en rencon- tres fortuites, Louise va peu a pat découvrir que ses réves de iberté n’étaient qu’illusions. Paris ou elle se retrouve finalement seule alors qu’elle se souhaitait indépendante. Louise, la femme, est com- me toujours chez Eric Rohmer au centre du film. Pas une seule scéne n’a lieu sans qu'elle ne soit présente. In- . carnée avec justesse par Pascale Ogier (qui devait remporter le prix d’interpré- tation féminine au festival de Venise pour ce réle), elle est la, cible de cette observation . subtile mais féroce. A trop se bercer de mots, s’étourdir de Vancouver East Cinema «Préparez vos mouchoirs» Déja un classique, le film de Bertrand Blier a remporté en 1979 l’oscar du meilleur film étranger. Raoul (Gérard Depardieu) est amoureux fou de sa femme Solange (Carole Laure), mais celle-ci reste de glace. Raoul décide de la partager avec un inconnu u'il rencontre par hasard , (Patrick Dewaere), croyant qu'un autre amant lui fera oublier sa dépression. Mais la manoeuvre et un échec et les deux hommes décident de chercher d'autres solutions, entrainant un voisin (Michel Serrault) dans leur croisade. Blier a su, des “Valseuses” a “Buffet froid”, pratiquer tou- tes les formes d’humour, mais “Préparez vos mouchoirs’ est certainement son film le plus accessible. Quant aux inter- prétes, ils sont parfaits chacun Gérard Depardieu, Carole Laure et Patrick Dewaere. dans leur registre. Gérard Depardieu et Patrick Dewaere (que Blier avait déja réunis dans “Les Valseuses”) s’en donnent a coeur joie. Carole Laure observe, désabusée, labsurde folie qui l’entoure, et fascine par son regard absent. Quant a Michel Serrault, il est une fois de plus remarquable, tant l’intensité de son jeu est étonnante- En premiére partie: “Néa” par Nelly Kaplan (1979) “Néa” est une satire désar- mante adaptée d’un roman du méme. nom d’Emmanuelle Arsan. L’action se situe en Suisse et met en scéne la jeune (16 ans) fille d’un riche industriel qui vole des livres érotiques et espionne sa fa- mille, charchant l’inspiration qui lui permettra d’écrire un grand roman érotique. Films francais sous- titrés en anglats. Van- couver East Cinema, 7e avenue et Commer- ctal Drive, les 20 et 21 mars a@ 19h30 [ Néa] et 21h35 [Préparez vos mouchoirs]. Billets [double en- trée]: $4.50 [Adul- tes] $4.00 [Etu- ey x concepts et de clichés, Louise sisole du monde. Et lors- qu'elle voudra y revenir, re- trouver l’ordre dans lequel elle l’a laissé, ce sera pour s’aper- cevoir que ce monde ne I’a pas attendu pour bouger. Les hommes ne sont pas plus. ‘épargnés. Rémi, massif et carré, a souvent un compor- tement d’enfant a qui l’on refuse son jouet. Octave, ba- vard et superficiel, est prét a saboter le bonheur de Louise, le plonger dans le doute. Les personnages des “Nuits de la pleine lune” sont souvent caricaturaux, et les acteurs donnent parfois l’impression de sonner faux. Mais jamais le film ne dérape. Comme d’ha- bitude, Rohmer construit son intrigue par petites touches, s'appuyant sur un dialogue d’une qualité et d’une préci- A l’Alliance «Série noire» Spécialiste du film policier (“Police Python 357”, “La menace”, “Le choix des ar- mes”), Alain Corneau a sans doute réalisé avec “Série Noire” son oeuvre la plus achevée. Il est vrai qu'il disposait en premier lieu d’un remarquable scénario_ tiré d’un livre de Jim Thompson, Yun des maitres du roman noir américain. “Série Noire” est l'histoire d’un marginal un peu minable (Patrick | Dewaere) en butte aux humi- liations de son _ patron (Bernard Blier), et qui ren- contre une jeune femme (Marie Trintignant) qui l’a- méne a tuer. Patrick Dewaere, dont c’est . l'un des derniers grands réles, est pour une fois remarqua- blement dirigé et contrélé par son metteur en scéne. Cette situation nouvelle lui permet d’exprimer pleinement son talent et d’imposer sa présence sans avoir recours aux artifices habituels. Il en est d’autant plus efficace. Quant a Bernard Blier, il trouve dans “Série Noire” l’un de ces réles inquiétants et malsains qu’il affectionne et dans lesquels il | excelle. A l’Alliance Francaise, le mercredt 20 mars a 19h30, 6161 rue Cambie, Vancouver. aime trop son sa liberté pour rester fidéle et soumise. Dés lors, sa vie et ses relations ne peuvent étre que mouvemen- tées, orageuses et changean- tes. “L’un des aspects qui m’ont séduit chez Bizet, ex- plique F. Rosi, est qu'il considére l’amour entre un homme et une femme _ exac- tement comme moi: un rap- port entre deux étres qui sont et restent des adversaires”’. Rosi s'est délibérément atta- ché a retranscrire cinémato- graphiquement l’oeuvre de Georges Bizet (opéra tiré d’un roman de Prosper Mérimée et basé sur le livret de Meilhac et Haléry) . Il utilise souvent des techniques propres au cinéma (arrét sur image 4 la fin de chaque acte, gros plans, brui- tages), mais toujours avec le souci de conférer 4 son oeuvre une totale crédibilité. “Jai Suite en derniére page <-. nuits de la pleine lune» sion rares. Le tout au service d'un message moral bien con- forme au cinéaste chrétien que Rohmer se veut étre: sans éthique, l‘homme ne _ peut aller qu’a sa dérive. En exergue de son film, Rohmer a placé un proverbe champenois: “Qui a deux femmes perd son ame, qui a deux maisons perd sa raison”. Il correspond pleinement a l'esprit des “Nuits de la pleine lune”. Et finalement, peu importe qu’Eric Rohmer ait inventé ce proverbe de toutes piéces. Film frangats, sous-titré en anglais au Royal Centre, 1055 rue Quest Georgia. Séances a 12h00, 16h30, 17h30, 21h15. Au C.c.c. Charlotte Duval En reprise 4: Mercredi Soir chez le Poéte, Charlotte Duval accompagnée de, Wayne Stewart piano et guitare. Depuis deux ans, Charlotte Duval est l’une de celles dont on entend beaucoup parler, parmi les francophones qui se produisent en spectacle a Vancouver. Elle s’est fait un nom: Charlotte, c’est la cha- leur dans les chansons, un brin de sensualité sur la scéne et une douce folie avec son public! C'est .aussi une fille qui biche: sa démarche en musi- que est quelque chose qui l'améne toujours plus en avant, vers de nouvelles voies d’expression d’elle-méme. Elle a donc fait, en mars 1984, l’Ecole nationale de la Chan- son populaire, 4 Winnipeg, et récemment, cet automne, la Paciféte 1984, a Vancouver. De belles expériences qui l’ont amenée 4 travailler avec deux grands de la chanson québé- coise, Mouffe et Gilles Valiquette. Elle est auteure-composi- teure-interpréte. Pour le spec- tacle du 20 mars 1985 au Centre culturel colombien, Charlotte chantera accompa- gnée par Wayne Stewart. Celui-ci est originaire de Brooklyn, New York. Il a City Stage, J oélle Rabu : Edith Piaf revient au City Stage de Vancouver pour un mois a partir du 20 mars avant d’aller aux Etats-Unis. “Edith Piaf, ses chansons, ses amours” avec Joélle Rabu, (la révélation de l'année 1984) a connu un tel succés au City Stage l'année derniére étudié la-bas a l’école de musique “New Muse”, et a entre autres participé, a ]’été ‘81, au Big Apple Music Festival de New York. Il étudie présentement au Vancouver Community Colle- ge, ov il travaille sur l’aspect composition de ses chansons. Le mercredi soir 20 mars a 20h30, Charlotte accompa- gnée de Wayne Stewart nous fera un spectacle constitué de chansons originales, tradition- nelles et populaires; des “tou- nes” que les gens connaissent, d'autres peut-étre moins con- nues, des musiques dont ils se souviendront, “de toute fa- con...”. Des auteurs québécois (Jacques Michel, Robert Charlebois) , américain (Manhattan Transfer), aca- dien (Edith Butler), et bien sar des compositions de Charlotte elle-méme, voila ce qui composera le menu... En reprise au Centre cultu- rel, aprés son spectacle appré- cié de l’automne passé, Charlotte Duval dans: “De toute facon...” accompagnée de Wayne Stewart aux claviers et guitare, le 20 mars 1985. Au Centre culturel colom- bien, 795 W 16éme avenue Vancouver, Tél: 874-9105. Billets $2.00 (membre), au- tre: $3.00- que le théatre sur la rue Thurlow remet sur scéne cette comédie musicale. “Edith Piaf” sera jouée du 20 mars au 20 avril les soirs a 20h (relache le dimanche et lundi) et 4 16h le samedi. Au City Stage; 751 rue Thurlow, Tél: 688-1436. ph . ; yas ane HHL gaeers THA Lfay i eiis ae ee : oe oe TT tt tt