Le Soleil de Vancouver, page 8, lO avril 1970 CARNET D’UN PROMENEUR EE DIAS LE BOLT EY xX Bient6t, le soleil de la belle saison égayera nos journées, Nous re- prendrons nos randonnées dominicales et nos promenades des soirs d'été, Nous rangerons dans la case aux souve-— nirs les loisirs de l'hiver: lectures a la lampe, flaneries dans les librai- ries et séances de cinéma, De celles—ci, et pour clore la serie, 1'Alliance frangaise ne nous dispensera plus que quelques -unes, fest en y songeant que le jeudi soir I9 mars, je me suis rendu 4 la salle de la rue Cambie voir "Le diable bot- teux" de Sacha Guitry. le diable boiteux s'appelle ici Talleyrand. Fin diplomate, personnare calomnié, il traversa plusieurs €po- ques, Révolution, biapire, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, infidéle a ses souverains consscutd fs pour res— ter fidéle a la France, Ce film,monté,dialogué,et inter- -prété par Sacha Guitry, date de 1948 ‘ltauteur-acterur le jeta .au public frangais comme une bombe, I1 s'agit d'un breviaire d'opportunisme politi- que, paru en un temps ot 1'opportunis— me se confondait encore avec la colla- boration, Sacha Guitry _y incarne un Monsieur de Talleyrand- Périgord clau- dicant ,roué et. sympathique. Ce role du diplomate, délégué d'un peuple vaincu et qui par la parole, mit dans sa jo- che les vainqueurs au Congres | de Vien- ne, convenait @ merveille au génial ba- vard @ la voix captivante. les films de Sacha Guitry,peu profonds,brillent par la finesse. Ils ressemblent 2 des piéces de theatre des boulevards. Lout l'art de l'auteur consiste a amener a l'avant-scéne les protagonistes et & les faire discourir, surtout lui-mé- me, 11 trouve le moyen de nous prome- ner du Directoire & Touis-Philippe sans nous montrer ni une Sineute ni u— ne bataille. Quant aux procedés de Sa- cha Guitry metteur en scéne,ils proce- dent également de la technique thea trale.. Comme de nous faire voir Char- les X sortant par une porte,alors que Philippe d'Orléans entre par l'autre, Les lumi8res revenues, je fus dé- gu du peu dtaffluence.D'autant que je compare la situation actuelle a celle d'tautrefois,au temps ou ltalliance dé bordée aeuatt refuser des places aux amateurs de Sacha Guitry dans son Na- poléon. Tl faut dire quia cette @poque déja lointaine, aucun cinéma commer- cial n'ouvrait ses portes les diman- ches.le jour du Seigneur,il était seu- lement permis de s'acheter de l'essen- ce et de tourner en rond sous le so- leil ou la pluie. Ne restaient, pour les gens cultives, que quelques solu- tions: la Vancouver Symphony, les par- ties 2 huis clos,ou les spectacles of- ferts par les "Cultural Associations" dont ceux de l'Alliance frangaise. De nos jours, les films de 1'Alliance se par Roger DUFRANE donnent le jeudi. Grace & la compéten- ce et au dévouement de M. et Mme Gau- tier, ils composent un programme de choix. LE DIABLE BOITEUX, par exemple était precédé d'un documentaire sur la Corse et d'une rétrospective de la vie de Napolfon, Pourquoi si peu de monde? OU de- meurent les porte-flambeaux et les ferventsde la culture francaise? Je vais vous le dire: les uns sont allés voir le mime Marceau au "Queen Eliza- beth Theatre", les autres suivent les cours de 1'Alliance dans une classe, ou jtentendais en entrant sortir la voix parfaite et mrtelée de leur pro- fesseur de frangais,M.Roland, Faut-il croire aussi que les conférences et films illustrant la vie de l'esprit en France intéressent moins certaines personnes que les petits potins échan-: ges dans les réunions mondaines? On souhaite plus nombreux les membres et amis de l'Alliance, Les films présentés sont toujours de va- leur, Deux jours a consigner dans nos carnets: Le jeudi 7, mai, “IA VERITE SUR BEBE DONGE"savec Jean Gabin et Da- niéle Darrieux.le Jeudi 21 mi,"L'HOM- ME AU CHAPEAU ROND", avec Raim et Gi sele Casadesus. Nous irons! De longue date, ltex- perience nous a appris a gouter. dans notre coin les belles choses. Celles- ci, le plus souvent,se cachent et s'é panouissent comme les violettes au printemps; tandis que les foules dans l'obscurité des avenues et la lumiére des magasins,vont et viennent en cour- ses folles, Croisiére nocturne -Vancouver -Seattle- Onze heures en mer 4 bord du nou- veau paquebot de.luxe suédois "Wicker- sham", Parties sur les 5 ponts - or- chestre de danse — bar ouvert de mi- nuit a l'aube. : Jeux —- Sauna —- fauteuils tran- satlantiques - restaurant - cafétaria - ouverts 4 tous ... Départ de Vancouver, le samedi 9 Imai 3 a 2ih, Arrivée a Shania yle diman- che IO Bae a Sh, Journée libre 3 Seattle avec le bateau 4 votre disposition 4 titre de |"base" Entrée gratuite pour "HAIR" le spectacle le plus sensationnel du sié- cle. Départ pour ve théatre 2 19h par autobus, Retour a Vancouver en 3 heures par autobus spécial Greyhound. Croisiére, spectacle et retour: $24.75 (canadiens, Informations: Grenoble Ski Club 681-8095 et 683-7053, | See a eee ) Prop.: JBauché. ir ( | i fe ( Hotel de famille-Prix raisonnables on parle frangais 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. _ Telé3661-6154 § 1 POPE Ps ws Introduction au Francais parlé parle professeur Henri Nguyen Votre attention avait été atbirée sur le fait que dans le cas des conson- nes, la bouche devenait elle-méme un organe producteur de phoneémes.L'obsta- cles =qua: produisait le phonéme buccal donnant naissance 4 consonnes pouvait étre de deux sortes. Ou bien les orga- nes de la bouche €taient disposés a pro- duire une occlusion compléte barrant pour un moment, le chemin du courant expiratoire, ou bien ils produisaient une constriction-occlusion incompléte rendant le passage de l'air plus dif- ficile, mais sans 1 \interrompre tout- a—fait. Suivant qu'elles appartiennent 4 l'un ou 4 l'autre de ces deux modes d'articulations,les consonnes sont ap-— pelées fermées ou ouvertes, Mais il peut arriver que 1'occlusion ait lieu a un endroit déterminé de ma bouche a ce moment méme ou le voile du palais s'abaisse pour débloquer le passage du résonnateur nasal.Cette combimison “dtarticulation fermee et. d'tarticula-— tion ouverte forme une troisiéme sorte de consonnes 4 la fois fermées et ou- vertes, que nous appvelons tout simple- ment les consonnes nasales. Ainsi les nasales peuvent étre qualifiées d'oc- clusives,suivant que vous. considérez leur seule articulation orale, ou de constrictives, puisque 1'ocelusion en l'occurence n'aura’ fait que détourner le libre passage de l'air vers le nex, Articulatoirement,les consonnes fermées paivert également atre ‘appelées implosives, si l'on tient compte de Ltinterruption | instantanee du courant expiratoire dtle & la brusque fermetu- re du courant buccal -Acoustiquement, on peut les appeler aussi bien explo comme la levée de l'obstacle fait don— ner & L'air un bruit d'explosion. En- fin, comme les consonnes fermées ne peuvent se produire sans qu'ait lieu aussitét une pause ou arrét dans le débit,elles se prononcent plus rapide- ment que les consonnes ouvertes. D'ou leur dénomination d'instantanées ou de momentanees, @ suivre ‘Crédital’URSS | : PARIS— la France a accordé un crédit de quatre milliards et demi de francs a 1‘URSS, Liaccord a été conclu dans le cadre de l'accord commercial 4 long terme franco-soviétique pour la pério- de 1969/197h. Ce crédit accordé par la France a l'Union soviétique, est destin€é a l'acquisition de machines et d'équi- pements par 1'URSS pendant la période 1970-197. ENCOURAGEZ NOS ANNONCEURS ‘ i ty JOURS DE FRANCE arapean Aews 1044, rue Robson