= ¢ 8. Le Soleil de Colombie, 26 Juillet 1974 Pour rimer avec Iinfini... La guerre est inévitable. L’évolution du monde, de mémoire d’homme, tend A le prouver. . .Ainsi, de nos jours, nous vivons sur notre globe dans un état de guer- re continuelle. La guerre - cet anti-amour!. ..Anti-amour d’une mi- norité de gens au pouvoir, qui enveniment les grandes masses de citoyens paisibles, qui préférent, en temps normal, l’amour et pratiquer la tolérance! Quel est le langage de ‘‘l’anti-amour’’. . .attaquer, combattre, anéantir, vaincre ou mourir. . -pour qui, pour quoi. . .: pour l’honneur et la patrie, le roi, l’em- pereur, la république, la démocratie, le communisme et, naguére, méme pour le Pape, au nom de Dieu!... En vérité, il s’agissait toujours de mégalomanies, d’hégémonie, de suprématie. . .avec leurs actions de tyrannie, de despotisme, de cynisme et de sadisme... et leurs tristes conséquences de tueries, de massacres, d’assassinats et d’extermination... Dire que, parmi nous, il y en a qui arborent des mé- pose qui les distinguent pour ce genre de service. rendu! ! ! Il ne faut pas seulement étre militariste, pour jouir de pareils égarements de gofltt... Tl faut étre plus que anti-militariste pour ne pas ris- quer l’égarement mental. Il faut étre anti-institutionaliste, individualiste, anta- goniste. . -inhumain pour ne pas étre mélé, ou ne jamais @tre né pour ne pas étre confondu. Mais il y a une troisiéme et inévitable solution! La Poésie! La Poésie, cette autre dimension de 1’étre hu- main - l’Amour! amour de la vie et des choses... C’est la Poésie, inévitable et invincible pour le genre humain, la poésie, le salut public, parce que Ppaisible, créatrice et non destructive, pour le de- dans et. non le dehors de l’homme. C’est la Poésie, l’arme absolue, parce que non confiscable, non domptable, non vulnérable, non périssable, non pal- pable, elle véhicule librement d’esprit en esprit, de coeur en coeur, de géne en géne et d’atome en ato- me. . .les molécules ne constituent-elles pas les plus beaux poémes de la création? Sans elles, je n’écri- rais pas, vous ne liriez pas, mes pensées ne vous atteindraient pas, nous n’existerions pas! Alors, est-ce un miracle du Cosmos, une loi di- vine. tout ce que nous sommes et ce qui nous entou- ret L’Univers rend la guerre risible et futile, voire nulle en valeur intrinséque, mais plonge en nous ses ra- cines mystérieuses, qui rendent notre fibre mer- veilleusement poétique. En vérité, celui qui sent monter en lui la séve poé- tique est bienheureux, parce qu’il devient vérité, li- berté et amour, et s’il y a un Univers poétique, il y a un créateur, et ce dernier filtrera' ses forces 4 travers sa création - l’homme!.... L*homme créateur! Son créateur ne peut se confondre que dans ce qui s’accorde, non dans ce qui détruit! Et si Vhumanité ne s’est pas encore désintégrée par elle-méme, c’est parce que la poésie domine inévitablement son intelligence! Le régne humain, 4 l’échelle du Cosmos, il faut le reconnaftre, ne représente, en vérité, qu’une rime d’un poéme infini.. . Roger Forst REE EET J’écris Enfin j’écris Enfin j’aime Des vautours \ Des rochers Les vagues frappant le sable Toi Moi S’il n’y avait pas eu 14 trois personnes Nous aurions fait l’amour. Etre 14 Ne pas avoir envie de faire autre chose que de t’aimer Te faire 1’amour seule Je te fais l’amour tous les jours seule Je ne m’en fatigue jamais Je te vois, je te regarde, je te touche, je te sens, je te parle avec tout mon étre Tues 1a Oh étre 14 toujours. — { _ an = Le poete Je fais des vers des vers en l’air car je n’ai rien A faire. . J’ai pas grand’chose 4 dire je suis ben ordinaire mais comm’ j’ai rien 4 faire je rime 4 en périr! Y’a des gens qui m’écoutent c’est qu’ils ont rien 4 faire ils boivent de la biére et pensent goutte a goutte. . C’est pas trop fatigant et ga leur fait plaisir c’est pas cher pour sortir et pis c’est élégant! C’est idiot, la T.V.: On va voir les artistes ils font des chansons tristes ca fait un peu réver. - - -*Moi je suis un réveur Bien sQr ga n’a pas lair mais j’aime bien la mer les oiseaux et les fleurs. . Mais un homme d’affaires son temps est trés précieux il faut 6tre sérieux garder les pieds surterre’’! ‘J’ai rien A faire je fais des vers des vers en l’air pour les hommes d’affaires Pour réussir Cher Papa, chér’ Maman, j’aurai bient6ot vingt ans c’est lage ot l’on d’vient grand L’av’nir c’est important. Je voudrais Réussir pour vous faire plaisir mais il faut me comprendre j’sais pas comment m’y prendre... Faut-il montrer ses fesses dans l’bureau du patron ou par délicatesse pour notre religion faut-il discrétement les laisser deviner sous le tissu léger de notre vétement? La Réussite exige de menus sacrifices. Si j’ai des préjugés j’veux bien les surmonter. . Dans votre prochain’ lettre donnez-moi la recette je vous obéirai et ferai des progrés! . Arieéle Marinie. Nous Ne Fermons eens BLACK ‘ANeus RESTAURANTS STEAK HOUSE 1098 Rue Davie ET THURLOW, VANCOUVER Téléphone 685-1724 BLACK 685-5939 ANEUS ROOM TRAVELLER RESTAURANT STEAK HOUSE 1101 RUE ROBSON THURLOW, VANCOUVER Telephone 681-0641 681-9716 OUVERT 365 JOURS PAR AN. GROS STEAKS, PETITS PRIX, * bien. ~vendre des tableaux. Le marchand de tableaux Je travaille dans une ga- lerie d’art: je vends des ta- bleaux. Certains sont beaux, d’autres le sont pas. . .Ca n’a pas d’importance. En fa- ce des clients, je dis tou- jours du bien de mes__ta- bleaux. Ce qui compte,c’est qu’ils achétent. Je me sou- cie pas d’autre chose. Parfois des gens entrent dans ma galerie et se met- tent A me parler d’art. Cer- tains me disent qu’ils font de la peinture eux-mémes et me décrivent ce qu’ils font. Mais qu’est-ce que ¢a peut bien me faire 4 moi, qu’ils fassent de la peinture? Ils font ce qu’ils veulent! Moi, mon role, c’est de vendre des tableaux. Pas de perdre mon temps A bavarder! Ils sont drdles, les gens. . Ils s’imaginent qu’ils peuvent vous parler d’eux-mémes! Ils s’en fichent, eux de vous faire perdre votre temps! Mais s’ils n *ont rien d’au- tre @ faire, qu’ils aillent donc parler 4 quelqu’un d’autre ! Quelqu’un qui n’a rien de mieux 4 faire que de les écouter! Mais ceux qui m’exaspé- rent le plus, c’est ceux qui prétendent s’y connaitre en art! Ils se mettent 4 vous © débiter toutes sortes de noms en croyant vous épater, ils se reculent de quelques pas devant chaque tableau. en penchant la téte de cdté, ils clignent des paupiéres et font toutes sortes de gri- maces pour vous faire croi- re qu’ils savent apprécier, puis ils s’en vont sans rien acheter. S’ils s*y connaissent si bien en art, qu’ils donnent cours 41’Université ou qu’ils écrivent des livres, mais qu’ils viennent pas me cas- ser les oreilles avec leurs grands mots! : Moi, je m’y ccnnais pas en peinture. Je sais pas ce qui est bon ou mauvais. Tout ce qui m’intéresse dans un ta- bleau, c’est qu’il se vende Des fois, il y a des jeunes gens qui viennent me voir a- vec leurs dessins sous le bras pour me demander mon avis. Je les passe enrevue ~ rapidement pour voir s’il y a quelque chose de vendable, mais la plupart du temps, c’est des choses compli- _quées qui ressemblent a rien et dont on peut pas ti- rer un sou. Alors, ils ont ' beau me dire .qu’ils ont é- tudié la peinture pendant six ans et qu’on leur a promis un avenir’ glorieux, je les envoie au diable! Certains m’insultent et me traitent de marchand, mais je ferme la porte pour pas les entendre “ et je me remets au travail. Comment peuvent-ils avoir un avenir brillant si per- - sonne ne veut acheter leurs tableaux! Moi, mon affaire, c’est de C’est pas de parler d’art. : Ariéle Marinie | LA CAISSE POPULAIRE ST-SACREMENT | 2 S ae 700 ouest, 16éme avenue, VANCOUVER, B.C. ieee) ad or Peg 2 eee * 99 e OW OS Téléphone: 874-9622 piesa $7.00 par an des ee tt a a = . aa = a z ” “]