Par Jean Quatremer et Pascal Riché, du journal Libération daté du 10/06/97 ’est le mystére de la chambre rose... Com- ment le Lionel Jospin va-t-il en sortir aprés s’y étre enfermé en prenant bien soin de se débarrasser de la clé? S’il remet en cause «l’Europe monétariste»... il risque de facher ses partenaires... Et s’il ne fait rien pour redresser la barre de la _ construction européenne, il accroitra la défiance d’une opinion pu- blique frangaise déboussolée. La problématique est la méme pour la Conférence intergouvernementale (CIG) qui doit réformer le traité de Maastricht, les ayant accusé Jacques Chirac d’avoir négligé le chapitre social et emploi du futur traité. socialistes Report Piégé par un calendrier trésserré le pacte de stabilité et le nouveau traité devaient étre approuvés par les quinze chefs d’Etat et de gou- vernement lundi et mardi prochain & Amsterdam, les socialistes n’ont guére le temps de dégager leur programme de sa gangue rhétorique oppositionnelle. Aussi, Lionel Jospin a décidé de sortir par le toit, c’est-a-dire par le haut, en demandant plus d’Europe, plus d’intégration, plus de social, plus de politique. Et tant pis si la CIG et le pacte de stabilité doivent attendre quelques semaines ou mois supplémentaires: pour Paris, Yextension du chdmage minera plus durablement la construction européenne que la mauyaise humeur allemande ou des marchés financiers. Le super-ministre de V’Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn a délivré aux partenaires de Paris un message en deux temps: certes, la France respectera ses engagements (monnaie unique, y compris dans son aspect pacte de celle stabilité et réforme du traité de Maastricht), mais elle ne le fera pas A n’importe quelles conditions, prenant au passage en otage le pacte de stabilité et le futur traité d’Amsterdam afin de donner plus de poids & ses exigences Bon accueil. Curieusement, la plupart des pays de l'Union ont plutét bien accueilli le discours frangais qui, pourtant, interrompt le compte a rebours dans sa phase finale Ce faisant, le gou- vernement Jospin a fait ce que Jacques Chirac n’a pas osé faire: résister. a la Bundesbank.