Pendant fort longtemps, la grand’messe du dimanche a été au Québec le lieu de rencontres des paroissiens. Sous le porche de l’€glise, ou sur la place du village, les dévots s’attardaient pour prendre des nouvelles de la santé des uns et des autres, ou tout simplement, ils «jasaient» un peu de la «neige et du beau temps». Tout ceci se passait dans une atmosphére de joyeuse cordialité! La sortie de la messe était aussi le moment que choisissaient les autorités pour informer la population de tous les événements a venir. Ces annonces étaient faites sous forme d’affiches et de bulletins que l’on accrochait sur un babillard. Mais parfois on avait recours a une pratique plus colorée pour diffuser l'information. On la faisait littéralement crier par un homme, fort en voix. C’était ce que les pionniers de la «Nouvelle France» (Québec aujourd’hui) appelaient la «CRIEE». : LA CRIEE DE NOVEMBRE Au mois de novembre, cette criée prenait un sens tout a fait particulier. Elle devenait la vente aux enchéres pour le salut des ames. Le crieur était chargé de vendre toutes sortes d’objets trés hétéroclites dont le LA CRIEE DU MOIS produit de la vente (1’argent) servirait 4 faire dire des messes pour 1’ame des défunts (morts). Cette coutume trés ancienne, aujourd’ hui disparue, remontait aux temps bibliques des Hébreux qui offraient des animaux en sacrifice aux manes: (ames des morts). PAUVRES AMES DU PURGATOIRE Les «anciens» Canadiens Francais chérissaient cette coutume car ils portaient une attention particuliére a «leurs chéres 4mes du purgatoire» (lieu ot les mes des morts achévent © d’expier (de payer) leurs péchés). Ils étaient convaincus que leurs défunts devaient expier de nombreux péchés avant de «monter en Paradis». LA CRIEE POUR LES AMES Le grand jour de la criée, les bons paroissiens se rendaient a la messe les bras chargés des offrandes qu’ils allaient donner pour la vente aux enchéres (la criée). Il fallait voir les objets s’accumuler sur la tribune du crieur. Un véritable bric a brac (marchandises diverses d’ occasion). On y trouvait: navets, citrouilles, choux, pommes, tresses d’oignons, poires, etc. Venaient s’y entasser DE NOVEMBRE aussi tous les produits locaux «fait maison»: étoffe du pays, catalognes, rouleaux de laine, pots de confiture, miel, tabac en tresse, «téte en fromage» et sirop d’érable. Finalement, les animaux de la ferme: dindons, poules, canards, lapins et cochons venaient animer cet événement d’un fond sonore cacophonique (ensemble de sons désagréables). BON CRIEUR, BON VENDEUR N’était pas bon crieur qui voulait. mais qui pouvait! Le crieur devait en imposer (impressionner) pas sa. stature et sa voix. Il devait avoir aussi un certain sens de la psychologie (Savoir-faire) car dés le publiés. Et encore bon courage. Concours de journalisme: n'oubliez-pas! Comme nous vous I'avions annoncé dans le numéro du mois de septembre, Rayon-Jeunesse a décidé de reconduire, cette année, le concours de journalisme dont la précédente édition avait remporté un grand succés. Si la date limite pour les envois est fixée au 15 avril 1991, n'attendez-pas, cependant, le dernier moment et commencez 4 nous les envoyer dés a présent. Vous pouvez concourir tout seul ou alors avec votre classe, parlez-en 4 votre professeur. Il s'agit, tout simplement, de nous écrire un article sur un sujet de votre choix: une histoire que vous jugez intéressante, un fait divers qui vous a marqué ou alors un phénoméne de société qui vous tient 4 coeur. A l'image des journalistes professionnels, tapez votre article, si vous le pouvez, 4 la machine. Dans ce dernier cas, il ne devra pas dépasser trois pages (6 pages si vous écrivez a la main). Les critéres de sélection sont: la qualité du frangais employé, l'orthographe, la compréhension de l'histoire, la rigueur des informations et l'originalité du sujet traité. Les participants seront répartis selon leur ge: 9-12 ans, 13-16 ans et 16-18 ans. Pour le premier de chaque catégorie, un chéque de 150 dollars et un abonnement gratuit 4 Rayon-Jeunesse pour toute sa classe. Pour les seconds, 75$ et également l'abonnement a Rayon-Jeunesse. Les articles gagnants seront bien évidemment Mais avant de penser aux lauriers, précipitez-vous sur vos stylos, nous attendons vos textes avec impatience. départ, il était la vedette, le bon vendeur et méme le précheur. En général, il commengait 4 vanter toutes les qualités de 1’objet choisi, puis il promettait toutes les flammes de |’enfer pour le péché d’ avarice et n’hésitait pas a rappeler a ces bons paroissiens leurs devoirs envers les ames du purgatoire. Parfois il allait méme jusqu’a faire le portrait de tel défunt récent ayant mené une vie plutét tapageuse... Naturellement, la famille du mort, embarrassée, s’empressait d’acheter 1’ objet en question. Ni effrayés, ni convaincus _ par les terribles propos du crieur, les — habitants ne se faisaient pas tirer _ Voreille pour acheter, redonner et racheter le méme chou: ou le méme lapin... Une fois toutes les piéces vendues, le crieur portait consciencieusement au curé de la paroisse le montant recueilli: le fameux «trésor des ames». — —- LU OURAL 085 MORE OF VG! An Editeur: Jacques Baillaut Joumaliste: Daniel Bélanger Joumaliste-coopérant: Frangois Limoge Recherche-rédaction: Jeanne Baillaut Conception graphique: Anne -Malouin Composition: Suzanne Bélanger Administration: Jacques Tang Chronique du livre: Monique Truchon-Cashman Avec la _ collaboration du Service Culturel du Consulat Général de France de Vancouver et de l’Alliance Frangaise de Vancouver. Nous remercions la bibliothé- que publique de Vancouver pour sa collaboration. Publié par Colombie Ltée. le Soleil de 980 rue Main Vancouver, C.B. V6A 2W3 683-7092 683-6487