VOUS M’EN DIREZ TANT par Louis-Paul Béguin UNE SALE VENTE Un grand magasin de Québec fait de la publicité pour une vente de soldes et, 4 cette occasion, a pla- cardé partout sur ses vitres de grandes affiches. Natu- rellement, le mot ‘‘vente’’ est employé tout seul. Il faudra bien qu’on se rende compte un jour que c’est une erreur. L’objectif d’un établissement commercial étant de vendre des biens et des .produits, ce n’est pas de temps en temps qu’il met ses articles en vente. Il est évident que dans le eas d’une ‘‘vente A prix réduits’’, il est nécessaire de signaler que l’action ‘‘vente’’ est différente cette fois de l’activité ordinaire du magasin. Il aurait donc fallu indiquer vente de soldes, ou rabais. Le mot rabais est souvent suivi du pourcentage : rabais de5% sur les prix marqués, par exemple. Mais ce n’est pas tout. Comme il fallait, méme & Québec od 1’élément-an- glophone est peu important, sacrifier au bilinguisme, il fut décidé par les publici- taires d’accompagner le mot vente de l’équivalent anglais **sale’”’. L’affiche se pré- sente en double version. Le mot anglais précéde le mot frangais sur l’une. Sur l’au- tre affiche, c’est le fran- ais qui vient en premier. es deux mots sont impri- més sans ponctuation, sans séparation. Ce qui donne, et c’est 14 la catastrophe : Sale vente, et, Vente sale Vous me direz que les qué- bécois savent que ‘‘sale’ est le mot anglais et nonpa l’adjectif frangais dérive de saleté. Tout de méme, un esprit un peu moqueur, com- me le mien, ne peut s’em-| pécher de sourire au pas- sage en lisant cette anti- publicité : une sale vente, ou une vente sale, ce n’est he ce qui attirerait les cha lands, dans un pays ot 1 langue frangaise aurait vrai- ment pignon sur rue. MOTS A CORRIGER 3 FORMES FAUTIVES Biére A porter Paint (ou peint) Un magasin départemental L*?AFFICHAGE FORMES CORRECTES Biére 4 emporter Attention 4 la peinture Un grand magasin FORMES FAUTIVES Un escalateur - Heures d’affaires Flat 4 louer FORMES CORRECTES Un escalier mobile Heure d’ouverture Appartement 4 louer Se ene oe a ene LE COIN PHILATELIQUE ae EGLISES Etant donné que le point central des petites villes et des villages est générale-’ ment le lieu du culte, iln’est pas étonnant que quelques- uns des chefs-d’oeuvre de l’architecture A travers les siécles aient été des égli- ses. Des timbres représen- cant des églises, abbayes et cathédrales constituent un théme international impor- tant, bien que, jusqu’ici, le Canada n’ait pas fait figu- rer sur ses timbres les églises de divers genres qui se trouvent dans tout le pays. La seule église qui ait été le motif principal d’un tim- bre canadien est 1’**Aca- dian Memorial’’4 Grand Pré, dans la Nouvelle-Ecosse, qui figurait sur le timbre défi- nitif de 50 cents émis en 1930. Devant léglise se dresse la statue d’Evange- line, 1’*héroine du poéme de Longfellow, et celle-ci pa- raft au premier plan de la vignette. Bien que n’étant pas une église proprement dite, le ‘*Memorial Chamber’? dans la Tour de la Paix du Palais du Parlement A Ottawa est un bon exemple d’architec- ture néo-gothique. Le ‘*‘Me- morial Chamber’’, avec l’Autel commémoratif au premier plan, était repré- senté sur le timbre de 10¢ de la série définitive de 1937-38. Une église typique du style frangais primitif, & fléche élevée, figure sur le fond du timbre de 5¢ émis en 1962 pour marquer le tri- centenaire du projet de colo- nisation de Jean Talon dans la Nouvelle-France. D’autres pays du Common- wealth ont montré un plus grand nombre d’églises sur leurs timbres. _Les Antilles fournissent une gamme surprenante d’ architecture religieuse. La. Cathédrale de Bridgetown, au clocher carré, dans l’fle de la Barbade, figurait sur les timbres des séries 1950 et 1956, tandis que l’Abbaye Nicholas paraft sur le tim- bre actuel de 35¢. La Ber- mude représenta l’Eglise de St. Pierre 4 Saint-Georges sur un timbre émis en 1962 ainsi que sur le timbre de 18¢ appartenant A une série de 1970 commémorant le 350éme anniversaire du par- lement de la Bermude. La Cathédrale de St. Jean figu- rait sur le timbre de $ 5 de la série définitive de 1966 d’Antigua, tandis que l’église ‘*Gilbert Memorial’’ figurait sur un timbre de 1867 en honneur de la Conférence méthodiste des Caratbes. Au cours des 50 derniéres années, la Jamaique a fait figurer un grand nombre de ses églises sur ses timbres. La Cathédrale de Spanish Town paraft sur le timbre de4d de la série 1921. Le centenaire du désétablisse- ment de l’Eglise anglicane A la Jamafque fut célébré l’année derniére par une'sé- rie de quatre timbres::re- présentant une église typique des Antilles. L’Eglise de St. Antoine 4 Montserrat figurait sur des timbres des series 1951 et 1953-58. La Cathédrale ca- tholique de Castries est le sujet du timbre de 2¢ de la série actuelle de Ste Lucie. La mosquée de Mohammed Jinnah figurait sur le tim- bre de 50¢ émis par Trini- dad et Tobago en 1960. Le centenaire de l’évéché des Iles Falkland fut marqué en 1969 par quatre timbres, dont deux représentaient 1’ église de la Trinité telle qu’ elle était en 1869, ainsi que Vvactuelle cathédrale “Christ Church’’ A Stanley. Plusieurs sectes religieu- ses ont fondé des missions dans les fles du Pacifique. Comme il convenait, Samoa marqua en 1970 le huitiéme anniversaire de son indépen- dance par une série de qua- tre timbres représentant les églises des Adventistes du septiéme jour, des catholi- ques, des Mormons et de la London Missionary Society. En 1966, 1’fle de Norfolk célébra le centenaire de la Mission en Mélanésie en fai- sant figurer sur deux tim- bres Jl’intérieur et l’exté- rieur de la Chapelle de St. Barnabé. . Bien que des arcs gothiques et des vitraux d’église aient figuré sur des timbres de Noel en Australie, église identifiable n’a en- core paru sur les timbres de ce pays. La Nouvelle- Zélande, par contre, a émis des timbres représentant plusieurs de ses églises, aussi bien que deux églises anglaises. La Chapelle com- mémorative des Alpes du sud parut sur le timbre de 9d. de la série Victoire. La ‘“‘First Church’? A Dunedin, et la Cathédrale de Christ- church figuraient sur des timbres émis en 1948 et en 1950, tandis que la tour de l’église catholique A Sock- burn paraissait sur l’un des timbres de No#l de 1970. La Cathédrale de St. Paul et l’Abbaye de Westminster, toutes deux A Londres, fu- rent représentées sur des timbres de la série Victoire (1946) et la série Couronne- ment (1953) émises en Nou- _velle-Zélande. La Cathédrale de St. Paul fut représentée sur les tim- bres omnibus coloniaux émis en 1966 A la mémoire de Sir Winston Churchill. La Guyane anglaise, cependant, décida d’y substituer sa ca- thédrale de Georgetown, & _ cdté du portrait de Churchill, et exigea que la légende ‘*la construction en bois la plus élevée du monde’’ fat incluse sur la vignette. On retrouve également la Ca= thédrale de St. Paul sur un timbre du Panama émis en 1964 et sur deux timbres anglais, l’un marquant le zZS5éme anniversaire de la bite cats | xs Pins 4 * oo ie ‘D’autres cathédrales figu- aucune ‘ Bataille de la Grande-Bre- tagne (1965) et l’autre fai- Sant partie d’une série consacrée aux cathédrales anglaises, émise en 1969. rent dans cette série anglai- se, y compris York Minster, la Cathédrale de Durham, l’Eglise anglicane de St. Gi- les, Edimbourg, ainsi que la Cathédrale métropolitaine de Liverpool, dont la consé- cration eut lieu récemment. LE SOLEIL, ler SEPTEMBRE 1O7, in wit 4 hy ote ovat iid 19). aie aS GS