VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 6 janvier 1989 - 11 Par Jean-Claude Boyer Tibériade, sur les bords de la mer de Galilée, 2 janvier 1985. Je’ me léve le corps et |’esprit peu dispos, fiévreux méme, comme si je venais de passer une nuit blanche. Il me faudrait sans doute ralentir mon rythme de croisiére. N’ayant cependant pas lecourage de... rester au lit, je me retrouve bient6t sur les rives du grand lac accompagné des deux Francais avec qui je viens de célébrer la nouvelle année a Nazareth. Conversation «évangélique», puis adieux a mes amis qui doivent se rendre a Haifa. (Je recevrai de Jean-Luc, un mordu de |’auto- mobile, une carte postale commémorant le championnat du monde des ralleys 85; en grande vedette, une Peugeot fringante.) Je reste la un bon moment a méditey sur de nombreux épisodes de |’Evangi- le. C'est dans ces lieux que Jésus appela les pécheurs Jacques, Jean et Simon a devenir des «pécheurs d’hom- mes». Il y énonga la plupart de ses paraboles, accomplit des péches miraculeuses déchirerles filets», enseignales foules, les nourrit en multipliant les pains et les poissons, guérit les malades et les possédés, marcha sur les flots, apaisa la tempéte... Je me rends ensuite en bus a Tabgha, a quelques kilometres, au pied du Mont des Béatitudes, ou. se trouve l’église de la _ multiplication des pains et des poissons. C’est ici que passait autrefois le chemin pavé de dalles de basalte conduisant a Capharnatim (Nahum, nom de mon auberge), ville ol Jésus vint trouver refuge et établir, pour ainsi dire, ses quartiers généraux. Lesanctuairedestyle bysantin de Tabgha a été érigé par les bénédictins (1981) sur l’'ancien pavement de |’église byzantine de la multiplication des pains et des poissons. Une bonne partie du plancher en mosaique, représentant la fau- neet la flore du lac de Tibériade, a survécu. Au nombre des motifs les plus séduisants, je remarque un échassier sur le point de saisir une vipére d’eau, un cormoran faisant sécher ses ailes au soleil, deux canards se becquetant sur une fleur de lotus... La se trouvent égale- ment la plus ancienne représen- tation de Jérusalem, parait-il, et un «nilomeétre», cet instrument en forme de tourelle, utilisé dans le delta du Nil, qui permettait de mesurer le niveau des eaux du lac. J’admire des ic6nes du Christ et de la Vierge, la porte du tabernacle sculptée dans le bronze... Au centre, sous |’autel du choeur, |’inévita- ble pierre sur laquelle, selon une vieille tradition chrétienne, le Christ aurait posé les cing pains et les deux poissons. Jemerends maintenant a pied a l’église de la Primauté de Saint-Pierre. Chemin faisant, je m’accroupis pour observer une interminable procession de fourmis laborieuses, une «mul- tiplication» a l’infini, dirait-on, de ces modéles de labeur. Je cueille trois pamplemousses, en mange deux coup sur coup et «a en- Récit d’un tour du monde endemain de Jour de |l’An donne l’autre &@ un jeune dominicain, professeur a l’Insti- tut biblique de Jérusalem, avec qui j’engage la conversation ; son savoir et sa simplicité ne manquent pas de m‘impression- ner. Je cueille ensuite un citron pourlapremieére fois, juste pour le plaisir. Me voila arrivé a |’église de la Primauté, construite prés du lac par les franciscains en 1943. Toute simple, en pierres grises, cette église repose sur des vestiges ou, selon la tradition, le Christ est apparu aprés sa résurrection pour désigner Simon-Pierre comme chef spiri- tuel de son Eglise. L’abside en forme de proue évoque la barque de_ l’Apdtre. Une mosaique de Paul VI rappelle son pélerinage en terre sainte (1964). Magnifiques verriéres modernes. A l’extérieur, une autre... inévitable pierre sur laquelle le Christ aurait mangé. Multitude de fleurs jaunes. Vignoble producteur de vin sec renommeé dans le pays. Je jette un long regard méditatif sur les eaux calmes du grand lac. Le moment est venu de prendre un raccourci surle Mont des Béatitudes (300 m), couvert de vignes et coiffé d’un bois. Au faite se trouvent un sanctuaire octogonal et un _ hospice appartenant a des soeurs franciscaines italiennes. Fati- gué, mesentant toujours un peu fiévreux, je pénétre dans la maison religieuse ou sont attablés un groupe de pélerins du troisiéme age. Je demande a une religieuse de bien vouloir me donner une aspirine, ce qu'elle fait volontiers. Elle m’en offre méme quelques-unes en reserve, bien enveloppées, puis me sert un thé bouillant et miinvite a m’allonger sur un divan. Bonté digne de |’Evan- gile. Bien reposé, jevisite ensuitele sanctuaire, dont l’aspect dé- pouillé s’harmonise avec la simplicité évangélique. Le Sermon sur la montagne me revient fidélement en mémoire. «Heureux les pauvres’ en esprit..., Neureux les coeurs purs..., heureux les artisans de paix...»: sagesse divine. Les huit béatitudes sont d’ailleurs inscrites sur chacun des murs de |’enceinte. Incrusté dans le plancher, le symbole de chacune des sept vertus. Avant de quitter les lieux, je prends le temps de_ bien observer le vaste panorama, que les incroyants eux-mémes auraient intérét a venir contem- pler, et retourne al’hospice pour remercier de nouveau ma bonne Samaritaine. Lorsque celle-ci apparait, toute souriante, heu- reuse de me voir «guéri», elle insiste pour que je cCueille quelques oranges gorgées de vitamines. En détachant les fruits mdrs, je dis regretter de ne pas avoir de voiture: je dois renoncer a aller visiter Caphar- natim. Quéa cela ne tienne! La religieuse fait appel a une consoeur qui accepte avec empressement de me conduire au célébre site. Chance! Parvenus a destination, nous entrons, soeur Carmelina et moi, sans payer, bien entendu. Elle me guide ici et la, me faisant remarquer cent détails qu'elle éclaire de commentaires indispensables. Capharnatim: ville de Galilée ot la vie judaique était particuliérement active. Les Evangiles y situent le centre delaprédication de Jésus. C’est dans la synagogue du lieu qu’il promit |’Eucharistie. Les ruines de|’ancienne synagogue (Ille ou IVe siécle), de style gréco- romain, probablement construi- te sur celle ol! Jésus a préché, sont, parait-il, parmi les plus beaux monuments antiques d'lsraél. La plus riche décora- tion se trouvait surlafagade sud de |'édifice original. La s’ou- vraient entre les pilastres trois baies dont celle du centre présentait un encadrement a moulures multiples, orné d’une série de guirlandes accrochées a des génies ailés. Nous circulons lentement. Reliefs d’une cruche d’huile, de l’arche de l’Alliance, de |’étoile de David... Lions, aigles aux ailes éployés, dattiers, vignes, co- quilles marines; colonnettes torses, couronnes de chéne, inscriptions en grec et en - araméen... Meules et énorme pressoir a huile en basalte. Que de merveilles! Les tremble- ments deterre et les troubles du Vile siécle ont eu raison de ce site qu'on oublialongtemps. Il a été mis au jour et restauré par les franciscains au début du siécle. Soeur Carmelina a maintenant l’extréme gentillesse de venir me reconduire au terminus de bus de Tibériade. Décidément, «y aencore du bon monde dans |'monde!», comme disaient mes parents. Je la remercie avec profusion. Mais gardons vite un souvenir concret: clic!, une photo. Retour a Jérusalem avec trois Allemandes de Remscheid, précisément a ot j’ai séjourné, il ya quelques mois, chez des parents d’amis. Le bus croise des chars d’assaut dans des camions... J’invite mes compa- gnes a demeurer a l’auberge Ramsés ou je séjourne depuis ma «sortie d’Egypte». En rentrant «chez moi», je leur offre un thé et leur donne les noms et adresses de mes amis allemands sur une carte postale. La fatigue accumulée et une fiévre persistante Mieux vaut prévenir que guérir: mettez de la santé dans votre assiette Des études démontrent qu'il existe un lien entre l’alimen- tationetlecancer.Certains / aliments peuvent augmenter {= les risques de déveloper un cancer tandis que iN d'autres peuvent cons- tituer une protection. Maintenant plus que jamais, nous savons que l'on peut prévenir, pas seulement guérir. ass commandent de me coucher sans tarder. Quoi de mieux qu’une bonne nuit de sommeil pour ressusciter l'état de béatitude dont jouit tout voyageur en grande forme et libre comme le vent. AE i A régionale. Ontario - M5W 1E6 En collaboration avec swissair,»” NOM ET GAGNEZ UN VOYAGE DE 2 SEMAINES POUR 2 PERSONNES EN SUISSE Participez en répondant a la question que vous pose Claude Deschénes. Vos réponses doivent nous parvenir avant le 7 mars. Regardez Vidéo Club le vendredi a 18 h 30 “Vous pouvez obtenir tous les détails du concours en contactant votre station Retournez a: Vidéo Club - Concours “Vacances en Suisse” - C.P. 500, succ. A - Toronto, INTERHOME & fie Dee 2 SF Office National Suisse du Tourisme ADRESSE CODE POSTAL TEL AGE REPONSE