i iN I RO Nl oak — re ee nT ne en Cre M ES oke Courrier de 2éme classe — Second class mail N° 0046 VOL 18 No 7 VENDREDI 14 JUIN 1985 Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique- 30 cents Entretien avec Michel Rward «Le temps est de mon cété»> Prés de 300 personnes sont venues applaudir Michel Rivard au Vancouver East Cultural Centre le 8 juin dernier. Une soirée pleine d’émotions et parfois méme de magie. L’ancien leader de Beau Dommage jouait pour la premiére fois & Vancouver et y a obtenu un succés mérité mais qui l’a surpris par son ampleur. “C’était un premier contact avec le public de Vancouver et je suis trés heureux du résultat. Jai habituellement de bonnes réactions, mais 1a en plus, il y avait une autre dimension, cette espéce de magie spéciale. Pour les Québécois dans la salle, c’était une facon de raccourcir la distance entre le Québec et la Colombie Bri- 'tannique. Quand on arrive _ dans une salle et qu’on sent _cette chaleur, c'est bien dif- ficile de ne pas se laisser aller. - Tu t’attendais a un tel public? '- Jétais arrivé depuis une semaine et plus ¢a allait, plus je me rendais compte que le - show avait l’air trés.attendu. ‘de ne pas y — penser. Je n’aime pas succom- ber ala facilité dese dire: “que je fasse n’importe quoi, ¢a va -marcher parce qu’ils m’atten- dent”. Alors, j'essayais d’en- lever ca de ma téte. - Tu fais souvent ce genre de spectacle en solitaire ? - Moins souvent qu’avec mes musiciens, mais c’est un plaisir Danseurs du Pacifique Un pied dans |’avion _ Troupe avait essuyé une dé- Par Annie Granger spécial. En fait, c’est a la fois : un défi et une facilité. Il faut faire passer les chansons toutes seules et ca les raméne 4 leur forme essentielle, l’importance est mise sur la mélodie, les paroles et les émotions. Si une chanson n’est pas bonne, on le sait tout de suite. Ce que jaime énormément aussi, c'est que ces spectacles, je les prépare moins. Je me fixe une liste de chansons et certains points de repéres, mais le reste est complétement laissé a l'inspiration du mo- ment, a la réaction des gens. Crest un spectaclé quise batit a mesure. - J’ai dressé une liste de mots. Je vais te les citer et tu réagiras comme tu le veux. Le premier de la liste est le mot carriére. - Je ne suis pas un carriériste. Beaucoup de gens voient la carriére comme une échelle a gravir. Je l’ai peut étre vu comme ¢a il ya trés longtemps, mais j'ai vite été désillusionné. Pour moi, la carriére, c’est une suite de moments. Pour moi, Les Danseurs du Pacifique sont presque préts a partir pour YEurope le 10 juillet. Un seul nuage cependant: le financement des billets de huit musiciens n'est pas encore trouvé: frapper aux portes des gens d'affaires et la fate de la St-Jean a la paroisse St-Sacrement sont la derniére alternative qu'il reste aux Danseurs. oy Sia a Re,” ¢a veut dire durer le plus longtemps possible. C'est beaucoup plus une question de suivre le cours de la vie, de mon existence, en étant récep- tif a mes besoins. A un moment donné, j'ai arrété de chanter pendant 3 ans. Ca ne m’a pas rendu plus mal- heureux. - Succes? - Ila été trés fort avec Beau Dommage, puis ¢a s'est calmé. Jaime mieux le genre de succés que j'ai présentement, comme une reconnaissance. Si on a besoin de ce genre de chansons la, de paroles 14, de musique 1a, ily a quelqu’un qui le fait et qui s'appelle Michel Rivard. Il y a de plus en plus de monde qui se rend compte de ¢a. Pour moi, c’est comme une famille qui grandit. - Beau Dommage? - Cest. mon enfance. C'est finalement une grande chance qu’on a eu de connaitre ce succés €norme et d’avoir main- tenant cette carte de visite qui permet d’étre une référence quand les gens ne te connais- sent pas. Pour moi, ¢a été une période extraordinaire, le dur apprentissage du travail en groupe, pas facile mais trés exaltant. Mais je pense, cela dit sans aucune prétention et Dans’ moins d’un mois, les Danseursdu Pacifique et leurs huit musiciens — s’envoleront vers l'Europe pour représenter le Canada a deux festivals, l’un en Italie, l’autre en France. Et parce que l’année derniére_ la pas du tout pour déprécier les autres, que je n’aurais pas pu évoluer comme j’évolue main- ‘tenant a l'intérieur d’un grou- pe. Au départ, je me considére comme une espéce de poéte, de créateur, et je pense qu’a un moment, il te faut une liberté que peuvent brider le travail en groupe et les con- traintes commerciales que le succés de Beau Dommage avait amenées. : - La séparation a été dif- ficile? - Non. Elle est arrivée au bon moment pour tout le monde. On se rendait compte qu'il fallait que quelque chose de nouveau se passe. On a fait quatre albums en 4 ans, ce qui veut dire un album par an, une tournée par année, pas de recul, pas de vie personnelle. A la fin, tout ce que tu es capable de raconter, c'est des tournées et des spectacles. Nos chansons parlaient de plus en plus de solitude. Finalement, c’est pas trés intéressant. Tu ménes une vie un peu spéciale, en dehors de la vie. Et je pense que quand j’ai annoncé au groupe que j’arrétais, tout’le monde dans le fond de son coeur disait ouf. Suite de I’entretien en page 14 ‘ception quand aprés s’étre préparée on lui avait annulé le festival du Japon, les Danseurs ont été trés prudents dans leurs démarches pour les vingt-six Suite page 4 Sotrée-Scrabble Rendez-vous mensuel La soirée de Scrabble en francais a encore eu du succés, et cela malgré un changement de derniére minute: le Centre culturel prenait sa salle pour un de ses spectacles; une vingtaine de joueurs et joueuses se sont tous retrouvés dans la salle du Jubé de |'église Saint-Sacrement. Il y a eu des prix: le premier: deux billets pour la prochaine piéce de thé&tre au Centre. culturel “Marcel, tu m’harcéles!”, ensuite des sacs de voyage ont été distribués, ceux-ci étant des cadeaux de l'agence de voyages francophone “Voyages Qualité”, et des abonnements au Soleil de Colombie. A partir de maintenant, chaque premier mardi du mois, le Centre culturel colombien isha soirée aux joueurs et joueuses de Scrabble. Pour aider Yorganisatrice, Sylvie Arsenault, a acheter des jeux de Scrabble en francais et des prix,on passera le chapeau et on vous demandera une donation. Done, le mardi 2 juillet 4 19h00, notez bien sur votre calendrier, on se disputera la grille de Scrabble. On vous attend. Et si vous avez un jeu de version francaise, apportez-le. A bientét! En attendant, pour vous entrainer au Scrabble, une rubrique démarre cette semaine en page 4. e sa salle et la Education Les mini-pionniers Par Francois Bourboulon Ils sont vingt et un, et ce sont, toutes proportions gardées, des pionniers. Ce sont les vingt-et-un éléves de la classe d’immersion de ]’école Chur- chill qui vont obtenir léur graduation, les premiers a atteindre ce stade. De la premiére a la septiéme année, ils étaient dans des écoles bilingues ou francaise, a Vancouver et ailleurs. Puis ils se sont retrouvés de la huitiéme a la douziéme en programme d’immersion oi ils ont suivi des cours de langage ou de sciences humaines, de communication ou d’éducation du consomma- teur. “Ca nous a donné la chance d’utiliser deux langues, et c'est important au Canada”, ex- plique Christine Ruedy, l'une de ces éléves. “Quand on suit ce programme, poursuit Birgit Schneider, on raisonne en francais, on pense en francais. C’est une bonne chose d’ap- prendre a vraiment parler dans la langue et pas seu- lement d’apprendre cette lan- gue”. ; Ceséléves,un peu a part dans les structures d’éducation, n'ont cependant pas |’impres- sion de subir un décalage par ‘rapport a leurs homologues des programmes classiques. Ils reconnaissent certaines diffé- rences de points de vues dans ce quiils ont appris, notam- ment au niveau du contenu des livres. Mais les mentalités sont les mémes et ils n'ont pas eu l'impression d’étre a part du- rant toutes ces années. L’avenir? Il différe beaucoup selon les éléves. La plupart vont poursuivre des études, certains en anglais, d'autres dans les deux langues mais qui Suite page 4 Echange Le projet de tunnel sous la Manche entre l’Angleterre et la France est en train de se concrétiser, mais tl suscite des critiques de la patt de certains Britanniques. Une respectable Anglaise, interrogée 2 la télévision, a estimé que cela n'était pas une trés bonne idée. “Cela risque de faire venir des rats sur l'tle”, a-t-elle précisé. Sous-entendu, les rats du continent . Finalement, il ne s‘agit que d’un échange. Le continent envote ses rats et l’Angleterre ses su; plus connus sous le nom de “holligans”. On se sait pas lesquels font le plus de dégats. ers de soccer Oncle Archibald ne cad ST KS