Un mot dele eho — actualité foisonne de rebondissements ‘sur Pusage du francais au Canada. Pourcertains, ils peuvent sembler tout a fait inattendus. Pour d’autres, bien que surprenants par leur éclat, ils étaient en bonne partie prévisibles. En effet, depuis quelques années les dossiers en marche révélent un dynamisme croissant des commu- nautés francophones au pays. Le domaine de 1’éducation en est une bonne preuve. Comme tout phéno- méne en progrés, il suscite des débats. Le deuxiéme cahier de no- tre série Education: «Enjeu Natio- nal» refléte cet état de la situation. Il présente des articles traitantdes plus importantes «problématiques en jeu». Evidemment, nous avons dé faire des choix et, a regret, mettre de coté certains aspects dela question. Nous espérons tout de méme que notre Les éditions, Education: «Enjeu National» sont une ini- tiative de l’Association de la presse francophone (APF) en collaboration avec la Commis- sion nationale des parents fran- cophones (CNPF). Volume II : Semaine du 19 mars 1990 Direction générale Wilfred Roussel Direction de la publication Luce St-Pierre Comité consultatif Paul Charbonneau Ginette Gratton - Richard Nadeau Rédactrice en chef Reine Degarie Rédacteurs Marc Angers Armand Bédard Adrien Cantin Ghyslain Charron Paul Charbonneau Jean-Pierre Dubé Guy-mare Dumais Micheline Goulet Ginette Gratton Claude Lévesque Yves Lusignan Bado (Caricature) Conception et photographie: page couverture Guy-marc Dumais (Studio Fernand Leclair) Publicité (OPSCOM) Claudia Schiffo André Thivierge Lucie Tremblay Typographie et Montage Edigraph inc. Impression Qualimax Inc. Les textes n’engagent que leurs auteurs respectifs. Toute correspondance doit étre adres- sée au 900-325, rue Dalhousie, Ottawa, Ontario, KIN 7G2. Tél.: 613.237.1017, Fax: 613. 234.6313 Nous tenons a remercier le Secrétariat d’Etat du Canada pourleur contribution au pro- jet. sélection de sujets saura stimuler les discussions, éclairer les débats en cours et contribuer 4 l’avance- ment des actions entreprises par les jeunes, les parents, les profession- nelsetles gestionnaires du domaine de 1’éducation en frangais au Cana- da. Rappel des étapes Un bref rappel des étapes fran- chies récemmeni aidera 4 mieux saisir 1’évolution présente des dos- siers. Vers la fin des années 70 et le début des années 80, le travail achar- né de groupes minoritaires avait permis de remporter plusieurs vic- toires. Cette période a été suivie d’un peu de relachement au niveau des luttes en éducation. Epuisées et, sur le moment, satisfaites des servi- ces obtenus, les communautés fran- cophones ont orienté leurs actions ailleurs. * Puis en 1982, l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés, avec son article23,adonné un nouvel élan. Une série d’autres événements s’y sont rapidement ajoutés. Par exemple, un protocole d’ententes a été signé entre les gouvernements fédéral et provin- ciaux en vue de favoriser |’ensei- gnement dans la langue maternelle des minorités officielles et l’ensei- gnementde!’autre langue officielle a tous les Canadiens. Aussi, la mise sur pied d’un programme de contestations judi- ciaires, 4 l’aide de subventions du Secrétariat d’Etat (dont la gestion, par la suite, a été confiée au Conseil canadien de développement social), a facilité les recours devant les tri- bunaux. Il a permis de défrayer les cofits des représentations, ce qui auparavant ne pouvait se payer a titre individuel. Dans la méme foulée, des con- sultations menées par le Secrétariat d’Etat, auprés de l’ensemble des représentants des communautés minoritaires de langues officielles, sont venues confirmer!’intérét prio- ritaire que les Canadiens accordent a P’éducation. A partir de ce constat, le Secréta- riat a augmenté de maniére signifi- cative le budget alloué a ce secteur d’activités. Ensuite, l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues offi- cielles, en 1988, a raffermi les ef- forts gouvernementaux al’égard du bilinguisme. En somme, les bonnes disposi- tions du gouvernement fédéral, les revendications soutenues des grou- pesimpliquésetles éclaircissements fournis par des tribunaux sur les dispositions de l’article 23 se sont traduits, malgré quelquesrevers, par V’implantation de nouvelles écoles et de nouveaux systémes scolaires au bénéfice des minorités frangai- ses. Dans ce courant, oi les revendi- cations des Francophones (et des Anglophones) en milieux minori- taires acquiérent unereconnaissance légitime, merge un mouvement plus structuré des parents. Ainsi, en 1988, la Commission nationale des parents francophones, de statut bénévole, devient une organisation officielle avec un personnel salarié et apporte un essor additionnel aux efforts déployés.- Un autre aspect encore nébu- leux, celui de la controverse ques- tionnant la portée de l’article 23 sur les ayants droit, anime aussi le débat. A travers ces changements, des questions sont soulevées et les ré- ponses ne font pas forcément!’una- nimité. Des réajustements sont en cours ou a prévoir. Certaines orien- tations semblent plus encouragées qued’autres. Les articles dececahier en donnent un apercu. Dans ce cahier: Nous allons d’abord a la décou- verte des principes fondamentaux devant étre appliqués au niveau des écoles homogénes et de la gestion scolaire. L’idéal en la matiére sem- ble réalisable! Puis nous constatons que les centres de recherche en éducation, de leur cété, ne vivent Editions nationales L’information au service de Il’éducation C’est dans le but de demeurer a la fine pointe de l’actualité natio- nale et provinciale que nous par- courons réguliérement journaux, revues et médias spécialisés. Re- chercher des éléments d’informa- tion qui ont pour résultat d’affiner nos connaissances et de raffermir notre jugement représente le fonde- ment méme de notre apprentissage quotidien. La reconnaissance de ce besoin fondamental et le désir de contri- buer a un meilleur accés a l’infor- mation ont conduit 1’ Association de la presse francophone (APF) a développer, il y a quelques années, son concept des éditions spéciales. Nous n’avons rien inventé sauf que notre analyse del’ information nous a rapidement amenés 8 la conclu- sion suivante: il n’existe aucun média national qui traite la nouvelle pour les besoins. .particuliers des centaines de communautés franco- phones au pays. — Dés 1986, voila que Il’ APF s’at- taque a la question en produisant une premiére édition nationale sur la thématique des jeunes. En 1987, —Son second Cahier-spécial-verra le jour: un outil voulant démontrer les réalisations sociales etéconomiques des gens de 1’ Acadie, de l’Ouest et d’ailleurs. «L’ Amérique francaise», produit et diffusé 4 l'occasion du Sommet de la Francophonie, sera suivi, en 88-89, de deux nouvelles éditions nationales, la Loi sur les Langues officielles et le Cahier des Femmes. Pour 1990, l’APF se re- trouve avec cinq projets d’éditions de cette envergure. Entre-temps, elle a fondé sa propre agence de presse, orches- trantainsi les services d’ un courrié- riste national et de correspondants a travers le Canada. S’appuyant sur un réseau de 26 journaux franco- phones, l’agence a rapidement conquis toute la presse du pays. Poursuivant notre évaluation et ali- mentée par la multitude de dossiers inhérents aux réalisations des fran- cophones, la production d’éditions spéciales s’est automatiquement inscrite dans une perspective de -centralisation de |’information. Des publications telles Educa- - tion: «Enjeu National» viennent ‘donc combler a la fois l’inertie des pas une situation trés rose malgré leur labeur et les besoins spécifi- ques auxquels ils doivent répondre. Un autre article démontre que Vacquisition d’écoles enti¢rement francgaises ne régle pas tous les problémes: de nouveaux conflits éclatent entre les tenants du statut confessionnel et ceux réclamant des institutions publiques. Et ces éco- les, peu importe leur caractére, devrait-on les démocratiser? Pro- bablement, sil’oncroitl’auteur d’un texte discourant sur le sujet. D’au- tre part, en milieux minoritaires toujours, les ressources suffisent- elles pour assurer la préservation de la culture propre aux régions? Par exemple, adéfaut d’effectifs locaux suffisants pour alimenter ces nou- velles écoles, peut-on se contenter de recruter des professeurs québé- cois, d’emprunter des programmes et manuels produits dans la Belle province, ou puiser 4 méme les ressources disponibles aux classes d’immersion? Eta propos, ces éco- les d’immersion bénéficient-elles véritablement aux Francophones? Divers auteurs traitent de ces ques- tions et de certains moyens initiés pour résoudre ces difficultés, du moins partiellement. Si pour certaines communautés, l’avenir est porteur d’espoir, chez d’autres, les statistiques officielles annoncent des lendemains plutdét sombres. Mais au fait, ces statisti- ques recensent-elles tous les Fran- cophones du Canada? Deux textes nous révélent que 1a aussi beaucoup reste a clarifier, que les opinions divergent et que nos écoles pour- _ raient accueillir un plus grand nombre d’étudiants et se mériter un meilleur financement. En fait, ce cahier teémoigne de dossiers chauds reflétant la plurali- té des intéréts vécus au sein des communautés francophones du Canada. Il révéle aussi que ces communautés en évolution croisent des obstacles, en surmontent plu- sieurs et inventent de nouveaux moyens pour faire reconnaitre con- crétement leurs droits légitimes. Reine Degarie bao Déczoig,/ médias électroniques al’égard dela francophonie hors Québec et l’ab- sence de périodiques spécialisés et accessibles. Elles tendent a favori- ser parmi la population une prise de conscience des grands dossiers ja- lonnant la position des Francopho- nes. Elles visent aussi une partici- pation plus ou moins directe aux actions entreprises. D’ailleurs, la coexistence d’associations nationa- les oeuvrant dans les domaines de Vactivité économique et sociale nous a permis de poursuivre, voire multiplier, les efforts de concerta- tion tout en permettant a ces asso- ciations de bénéficier d’une visibi- lité accrue. Il n’y avait qu’une seule appro- che valable pour réaliser un projet aussi ambitieux que nos trois volu- mes sur l'éducation; y associer les principaux intervenants d’un bouta Vautre du pays. C’est ainsi que la C.N.P-F. s’est allégrementassociée al APF A titre d’entité consultative. Nous devions néanmoins sensibili- ser et inviter toutes les associations provinciales 4 évoquer leur posi- tion sur le sujet pour créer un momentum partout au Canada. Grace au soutien financier du Se- crétariat d’Etat, chacuned’elles s’est vu donner I’accés a notre véhicule d’information. Question de représentativité, ca allait. Mais maintenant, qui allait rédiger pas moins d’une trentaine d’articles spécialisés reflétant non seulement une constante nationale mais se faisant l’illustration de cas précis au plan régional? En fait, ce sont des journalistes du réseau de la presse francophone, tant de l'Ouest, de l'Est que du Centre, des figures politiques, cons- titutionnalistes, courriéristes parle- mentaires, professeurs et dirigeants qui ont allégrement prété leur talent a un projet qualifié, dés le départ, d’essentiel pour des millions de fran- cophones. Souhaitons désormais que le prochain objectif soit également atteint: maintenant que les problé- matiques sont exposées d’un océan al autre, maintenant que !’informa- tion est diffusée avec satisfaction, . serons-nous en mesure de dépasser ce Canada francais dont nous avons fait état sur papier? Luce St-Pierre a ‘|| PWN|OA-«jeuoeN nefuy» :uoeonpy € O66) Siew G6} Np sulewes