De ce fait, la Paciféte est relancée avec enthou- siasme pour l’automne 1985 et des négociations sé- rieuses ont été entreprises afin d’incorporer la Paci- féte dans le cadre des activités du 24 juin a Expo 86. Afin de pallier aux difficultés financiéres des dif- férents groupes culturels, la Fédération a entrepris une série de démarches qui visent la création d’une Fondation Culturelle francophone. JEUNESSE Aprés quelques années d’inaction quasi-totale, /a jeunesse franco-colombienne tente d’affirmer son existence au sein de la communauté francophone. Suite a un “lobby” organisé, la place des jeunes au sein du Bureau de Direction de la Fédération est officiellement réaffirmée. Les regroupements de Powell River, Kelowna et Vancouver initient échanges et projets, tels un journal provincial et la production d’émissions de télévision communautaire intitulées “La Virgule.” De plus, afin de marquer |’Année Inter- nationale de la Jeunesse, un “Carrefour Jeunesse” provincial est en voie d’organisation pour le printemps 1985. Un projet de loisirs en francais présenté aux cen- trescommunautaires de Vancouver connait du succés. Pour |’été ’85, quatre centres offriront, pour la pre- miére fois, deux semaines d’activités en francais pour les enfants. L’effet sera doublement bénéfique car en plus d’avoir des activités en frangais pour nos jeunes, ce projet créera des emplois d’été pour une demi- douzaine d’étudiants francophones. Malgré ces nombreuses activités, la problématique de “la reléve” n’est toujours pas résolue. Une table consultative, regroupant jeunes et adultes intervenant avec la jeunesse, se réunit trois fois afin de cerner les besoins de cette “génération perdue.” Le comité doit élaborer des moyens pour réduire l’assimilation galo- pante d’une jeunesse éparpillée, difficilement identi- fiable ou peu intéressée. Le défi reste a étre relevé. Cependant, notons une premieére dans I’aréne poli- tique. La représentante des jeunes, Colette Larsson, prononce un discours en frangais au Parlement Jeu- nesse de la Colombie-Britannique, provoquant tout un débat sur le bilinguisme et un support surprenant d'un bon nombre de participants. ECONOMIE Le secteur €conomige a connu une évolution remar- quable au sein de la communauté. Pour la Fédération, il s’'agit de la mise sur pied de sa propre compagnie, Avant-Garde Entreprises Inc., en septembre 1984. L’objectif premier de la Compagnie est de générer des profits afin de subvenir éventuellement aux besoins financiers de la F.F.C. Un effet secondaire, mais non négligeable, de cette entreprise résulte en la création d’emplois en francais. Présentement, la Compagnie vend des services de traduction, de traitement de textes, de consultation en gestion, de publication et opére une agence de voyages. Deux publications de la Fédération servent égale- ment a renforcir les réseaux d'affaires entre franco- phones. II s'agit de la 3éme édition de |’Annuaire des commergants, des professionnels et des organismes ‘francophones de la C.-B. et d’un guide touristique, .“Découvrons la Colombie-Britannique” @numérant tous les hétels, restaurants et attractions touristiques qui offrent un service en frangais. De nouvelles associations a vocation économique voient le jour en 1984. L’Association des gens d'affaires de la vallée de |'Okanagan est mise sur pied a Kelowna. A Vancouver, la Société d’Habitation La Vérendrye initie un projet de construction de 50 loge- ments a prix modique qui est accepté par la Société Centrale d’'Hypotheques et de Logement. Toutes ces activités résultent en un resserrement des liens économiques entre francophones a |'inté- rieur et a l’extérieur de la province. Elles déno- tent également un apport tangible de la population francophone au développement économique de la Colombie-Britannique. POLITIQUE Cette évolution de la communauté se répercute évi- demment sur le plan politique. Plusieurs associations- membres de la Fédération profitent des élections fédérales pour sensibiliser leurs députés sur |’exis- tence méme des francophones et pour leur démontrer que la réalité francophone du Canada ne se limite pas au Québec. Toujours sur le plan fédéral, une réaction con- certée de la F.F.C. et de ses composantes face aux coupures budgétaires a Radio-Canada contribue a sauvegarder le peu de services existant au niveau de la radio et de la télévision régionales. Enfin, suite a des plaintes regues, la Fédération présente un mémoire au Service Correctionnel faisant état des nombreux problémes vécus par les détenus francophones. Une étude est alors commanditée par le Service Correctionnel afin de solutionner la prob- lématique de la réinsertion sociale du détenu et de dresser une liste d’employeurs potentiels. Une fois les recommandations élaborées, la Fédération tra- vaillera avec le Service Correctionnel pour institu- tionaliser certaines solutions. Au niveau du gouvernement provincial, les dé- marches sont plus ardues et les portes plus difficiles a ouvrir. Par contre, un premier résultat concret: le pamphlet d'information et les formulaires de presta- tions pour le bien-étre social, traduits par la Fédé- ration, sont par la suite imprimés par le ministére des Ressources Humaines et distribués a travers la province. Suite a une étude sur le terrain et a l'identification de personnes-ressources qualifiées, la Fédération réussit a provoquer la mise sur pied d’une nouvelle association a Vancouver. “Le Coin” a pour mandat de fournir des services d’information et d'orientation aux nouveaux arrivants francophones et en méme temps de permettre la cueillette de données sur les services sociaux essentiels aux francophones. De fait, les champs d’action politiques de la Fédé- ration se précisent de plus en plus. Une tournée provinciale effectuée par le Président et la Directrice Générale permet de cerner les services réellement désirés par la population franco-colombienne. Evidemment, il reste, comme toujours, bien du chemin a parcourir. Malgré tous les beaux discours et malgré une crise linguistique reléguée a l’arriére plan, il serait faux de dire que la population francophone de la Colombie-Britannique jouit d’un niveau de ser- vice acceptable. Cependant, il ne s’agit point d'une cause perdue: le programme cadre de frangais existe, des centres communautaires appartenant a la com- munauté commencent a voir le jour, des réseaux d'affaires se créent et une troupe de theatre, aujourd- hui devenue professionnelle, existe....Les fonde- ments sont la! Les attitudes ont changé. Le frangais, disent méme certains, est “a la mode.” Le réve se réalise petit a petit.