8 Le Soleil de Colombie-Britannique, meraedi 18 décembre 1996 Les Libanais: une société francophone dynamique PAR LIBASSE NIANG La communauté libanaise de la Colombie-Britannique s’affiche résolument francophone. IIs’agitd’une communauté dynamique qui considé- re que la Francophonie reléve non du domaine du discours, mais de celui de l’action concrete. La Société Libano-Canadien- ne a, lors de la célébration de son 30 éme anniversaire l’année demiére, procédé a |’inauguration d’un roc et d’une plaque commémorative instal- lés au pied d’un cédre du Liban planté en 1954 parle Gouverneur général du Canada au Queen Elisabeth Park, a Vancouver. La plaque et le rocconsti- tuent un symbole important de ]’atta- chement de la communauté libanaise ala Francophonie. Le coiitdela plaque serait beaucoup moins élevé si le texte était rédigé seulement en anglais. Nous avons rencontré le den- tiste Nicholas Kahwajjiet]’ingénieur Charbell B. Letéf, respectivement Président et Vice-Président de la So- ciété Libano-Canadienne afin desa- voir en quoi les actions que pose la communauté libanaise contribuaient au développement et au rayonnement de la francophonie en Colombie-Bri- tannique. Libasse Niang: Pourquoi avez-vous opté pour! installation d’un rocetd’une plaque a Vancouver? Nicholas Kahwaji /Charbell B. Letéf: Le Liban est un pays rocheux. Et le roc est le symbole de la résistance. L.N.: Avant de faire état des actions que vous menez en Colombie-Britan- nique, pouvez-vous nous dire 4 quand remonte|’intérét que porte la commu- nauté libanaise 4 la cause francopho- ne? N.K/C.L: En 1250, le Roi de France avait adressé au Prince Libanais Maronite une lettre dans laquelle il lui assurait que les Libanais jouissaient de la méme protection que les Fran- cais. Et en 1920, Fakhr Eldinne, un Prince Libanais Druze, fondateur du Liban modeme, invitait les missions culturelles européennes et francaise en particulier, a installer des écoles au Liban. L.N.: Pouvez-vous nous parlerde]’état THE LEBANESE FROM ITE WOOD GREAT BISTOVERIN: Plaquecommémorant30 ans d’a ctivités en Colombie-Britannique actuel de la Francophonie au Liban? N.K/C.L: Un des éléments impor- tants de Ja Francophonie est la lan- gue frangaise. Mais, force est de reconnaitre aujourd’ hui que le fran- cais enregistre un recul important au Liban. II faut aussi signaler que la langue francaise est de moins en moins présente dans les journaux, la radio et la télévision: |’anglais a tendance 4s’imposer. L.N.: Quelles sont les causes de ce recul? N.K/C.L: La montée en puissance de |’arabisation, |’anglicisation et le faible support de la Francophonie du Nord vis-a-vis la Francophonie du Sud. L.N.: Il me semble que la maitrise desa propre langue est quelque cho- se d’éminemment positif. Mais quel lien faites-vous entre le rayonne- ment de la langue arabe au Liban et le développementde la Francopho- nie? N.K/C.L: La culture libanaise inté- gre les anciennes cultures (phénicienne, romaine...) et la cul- ture modeme; les langues arabe et francaise font partie de cette cultu- te. La langue arabe est trés impor- tante pour le Liban. Les Libanais ont d’ailleurs joué un réle crucial dans la Renaissance de la langue arabe. Maiss’attacher4 la langue frangai- se nesignifie pas délaisser la langue arabe. L.N.: Commentla Francophonie du Nord peut-elle contribuer au déve- loppement de la Francophonie au Liban? N.K/C.L: Prenons |’exempledu livre francais. Son coiit élevé le rend diffi- cilementaccessible a la population. Il est parconséquent dela responsabilité des pays comme le Canada ou la Fran- ce d’apporter une certaine aide aux centres d’édition libanais en leur ac- cordant parexemple le droit d’impri- merau Liban des livres scolaires déja édités en France ou au Canada. Il serait aussi souhaitable que ces pays aident le ministére libanais de la Culture a promouvoirle frangais dans les écoles techniques, médicales... I] ne faut pas perdre de vue le fait que le Libanestle porte-drapeau dela Francophonie au Moyen-Orient. Puisquenousparlons ~ d’aide, i] importe de souligner que la Société Libano-Canadienne a elle aussi besoin du support des institutions francophones de Vancouver pourassu- rer la présence du frangais dans ses différentes activités. L.N.: Vous avez une vision claire dela responsabilité de certains Etats en matiére de Francophonie. Mais que faites-vous 4 votre niveau pour assurer le développement de la Francophonie en Colombie-Britannique? N.K/C.L: Beaucoup de choses. Nous envoyons nos enfants a l’Ecole fran- caise et nous veillons a ce qu’ils s’ex- priment a la fois en frangais et dans leurlangue nationale lorsqu’ilssonta lamaison. Parailleurs, nombreux sont les parents Libanais qui font du bénévolat dans les écoles frangaises. 23 déc. 24 déc. 25 déc. 26 déc. 27-30 déc. 31 déc. | janv. 2 janv. La langue ftangaise joueun réle extré- mement important dans nos activités culturelles: le livre frangais occupe ainsi une place centrale dans |’expo- sition que nous organisons lors deno- tre journée culturelle annuelle. I importe aussi desouligner la présence de la langue francaise dans notre re- vue intitulée JCI, LA ET LA-BAS HERE, THERE & YONDER). Nous voulons également maintenir |’ utili- sation du francais dans les institutions libanaises d’ Outre-Mer: nous tradui- sons ainsi, de |’anglais au frangais, tous les arrétés de!’ Union Culturelle Mondiale. L.N.: Pourquoi dépenser tant d’éner- gie pourune langue étrangére? N.K/C.L: Parce que la langue fran- caise est aujourd hui partie intégrante de la culture libanaise. L.N.: Pays sous-développé, Pays en voie de développement, Tiers-Mon- de, P.M.A... La plupart des pays fran- cophones se reconnaissent dans ces appellations. Croyez-vous qu’unsuc- cés sur le front linguistique suffit 4 assurer la pérennité de |’entreprise francophone? N.K/C.L: Non. II faut aussi étre pré- sentsurle front économique. L.N.: Avez-vous d’autres commen- A gauche, le président de la Société Libano-Canadienne de Colombie-Britannique, le dentiste Nicholas Kahwaji eta droite, le vice-président de la société, l'ingénieur Charbell B. Letef. LE TEMPS DES FETES SUR L’ILE GRANVILLE Les heures d’ouverture du marché public pendant la période des fétes sont (lundi) deS9hai8h (veille de Noél) : de9hait6h (Noél) fermé (lendemain de Noél) fermé (vendredi au lundi) deS9hai8h (veille du jour de I’an) de9hai6h (jour de l’an) fermé de9hai8h Joyeuses Fétes taires a faire? N.K/C.L: Nous remercions Le Soleil de Colombie-Britannique d’avoir bien voulu nous permettre de nous exprimer. La communauté francopho- ne sait maintenant que la Société Libano-Canadienne est trés active enmatiére de Francophonie. Car]’en- treprise francophone va au-dela des frontiéres du Québecet dela France. ° L’on peutnous joindre auxnuméros suivants: Tél: (604) 469-18 61 Fax: (604) 469-0812.0 Dans mon quartier ROGERS | cache RDI dla chaine 78. 00 le cache-t-il chez vous? Laissez-nous savoir! Via