2— Le Soleil de Colombie, vendredi 6 juin 1986 La succession de Ginette Montreuil Un nouveau président au Centre culturel comprend lement Jean Riou, qui reste vice-président, § Paulette secrétaire, et i Pinsonneault, tré- sorié¢re. Par Charles-Henri Buffet Lorsqu’on demande a Jacques Bernard ce qui l’a amené a se présenter a la présidence du Centre culturel,. il _ insiste d'emblée sur l’importance des arts et de la culture dans son métier et dans sa vie. Il a retiré de sa participation au Vancouver ‘Partnership for Business of the Arts une conviction: celle qu'il faut établir des ponts entre le monde des arts et le monde des affaires. Pour lui, l’expertise des gens d'affaires est aussi utile a ceux qui travaillent dans le domaine artistique que les artistes peuvent étre utiles aux entreprises. . fatre “C’étatt aussi mon tour de mettre l’épaule a la roue’”’, estime le nouveau président “Nous, les nouveaux, ajoute-t-il, venons notre quote-part au moment ou le Centre connait un certain renouveau, mats nous venons ausst continuer ce qui a été amorcé deputs 10 ou 15 ans par nos prédecesseurs, Mme Baillaut en particulier.” . Jacques Bernard se dit content d’étre 1a “au moment ou les choses se passent, quand les esprits sont préts.” Comme président, il se voit animateur et organisateur. “Je suts la pour découvrir, faire sortir desidées, des projets, des plans... mais ausst pour organiser tout ¢a”, explique-t-il. Dans l’immé- diat, Jacques estime qu'il faut que le président, le directeur, le Conseil de direction et les employés du Centre fassent €quipe. C’est dans cette optique qu'une des premiéres décisions du nouveau Conseil de direction a été d’organiser le 15 juin prochain une session d’orien- tation pour les membres du Conseil de direction. I] faut donc attendre cette date pour voir se préciser les orientations du nouveau président. En attendant, Régis Painchaud, le directeur du Centre continue de bouillonner de projets. Faut-il repeindre la facade? Régis veut faire appel a des artistes et leur laisser carte blanche pour y peindre une fresque quien ferait une “vitrine” de ce qui se passe dans le centre. Daniel Massé, (qui participe a Compo, un regroupement d’ar- tistes visuels) va se charger de coordonner les travaux 4a l'intérieur et a l’extérieur, tout ce que Régis appelle la “’réorganisa- tion de la galerie”. “Ce Centre, c’est notre maison, conclut Jacques Bernard. Ce n'est pas parce que nous n'avons. plus que 18 mots ou deux ans a-y passer (1) que nous n'allons pas en faire un endrott sympathique, un lieu ow lon aime se rencontrer, créer, concevotr... C'est notre mazson, et on en fatt le ménage!” (1) - Cest dans ce délai que devrait étre lancée la cons- truction du Centre communau- taire, si la campagne de financement “Un pied a terre” est un succés (voir le Soleil du 16 mai). ;quarante ans de Saint-Sacrement Par Annie Granger Quelle meilleure date que le 24 juin pour la création de l’église catholique francaise St-Sacre- ment de Vancouver. C’est en effet le 24 juin 1946 (il y aura donc quarante ans cette année) que (église St-Sacrement attendue avec impatience par tous les francophones du quartier et de la ville de Vancouver recoit le feu vert de l’Archevéque au cours d'une messe solennelle célébrée pour la St-Jean. Avec impa- tience, car cela fait longtemps (depuis début 1940) que les Canadiens francais et Européens francophones se réunissent pour conserver leur langue maternelle et attendent leur propre paroisse francaise. : Dés 1945, celle-ci se dessine grace 4a de nombreuses bonnes volontés, dont le pére Ovila Meunier, qui fondera plus tard Notre-Dame de Fatima de Maillardville. Une délégation va frapper chez l’Archevéque. Le terrain est trouvé, sur la rue Heather..., dans ce quartier qui sera bientét connu comme le quartier St-Sacrement. Et le 24 juin 1946, c'est la bonne nouvelle, on va l’avoir notre = Le curé s’appelle le pére Henri Meek, s.s.s. (Société du St-Sacrement, congrégation des péres du St-Sacrement dont la " maison-mére est 4 Montréal). Mais c’est deux ans aprés cette date que Téglise est enfin construite sur le terrain qui appartient aux Soeurs du Bon Pasteur. Les prétres vont se succéder; le pére Jean-Louis Lemire est presque le plus ancien ici, avec trente-six ans de service a St-Sacrement, le frére Julien est arrivé lui il y a trente-huit ans. Les prétres actuels’ sont au nombre de quatre, le pére curé, le pére Godard est arrivé en novembre 73 (nommé curé en février 74) , le pere Thibodeau-en 1974 et le pére Luong qui s'occupe des Vietnamiens de la paroisse joint l’€quipe il y a six ans. Et deux fréres, le frére Julien et le frére Louis Roy. Comment est-on choisi pour Vancouver? “J faut parler inévitablement l’an- glais et c'est pour cela que nous restons longtemps ict”, explique le pére Lemire. A Montréal, les prétres qui parlent anglais ne sont pas si nombreux que ¢al Etre prétre 4 St-Sacrement signifie les différents et nom- breux services en _ frangais, Yorganisation des scouts, des guides, des jeannettes, mais aussi l’‘auménerie de |'Hépital Général de Vancouver. On a d’ailleurs dévoilé une plaque récemment pour souligner le travail d’un pére du St-Sacrement, le pére Murphy, en retraite au Québec. L’hépital général est certaine- ment le plus grand hdépital avec ses six pavillons et le pére Jean-Louis Lemire, a qui incombe cette tache de visiter les mourants et tous ceux qui désirent voir un prétre catholi- que, a d'ailleurs un “bip-bip” accroché a la ceinture. Raconter quarante ans d’une paroisse n’est pas mince affaire, c'est pourquoi l’exposition de photos et de coupures de journaux, dans le sous-sol de l'église permet de comprendre _comment s'est fait la construction de l’église, celle de l’école que l’on ne peut ignorer quand on parle de la paroisse St-Sacrement; les photos des pionniers,la photo de la premiére messe, la photo du premier baptéme, la photo du premier mariage, la photo du premier cours de francais, sont autant de souvenirs. La féte de ce quarantiéme anniversaire est déja entamée, car a la fin mai il y avait déja eu un banquet pour les pionniers. Samedi prochain c'est |’apo- théose avec la messe célébrée par le pére curé, le pére Lemire, le pére Luong et par un ancien prétre qui était ici en 1959, le pére Constantin. Cette messe sera enregistrée par la télévision de Radio-Canada et retransmise sur le réseau. Et enfin le banquet qui cléturera ces célébrations du 40éme (voir en page 3 pour le programme). Mais une ombre planera malgré tout sur cette féte, les Soeurs du Bon Pasteur qui depuis une trentaine d’années dirigent l'école St- Sacrement quittent définiti- vement Vancouver. Elles _re- tournent au Québec. Un déchirement pour Claudette Ledet la directrice, une Franco- colombienne, native de Mail- lardville. Ces religieuses en- seignantes seront remplacées par des laiques, la nouvelle directrice s'appelle Pauline Teglasi. Le 15 juin 4 11h00, une réception avec grand-messe est prévue pour dire adieu aux religieuses. A propos des archives Suite de la page 1 - Tout d'’abord, l’article paru la_ semaine derniére dans “Le Solezl”, “Trois siécles de présence francophone” demande une mise au point, car il fait malheureu- sement état de nombreuses erreurs historiques, de malenten- dus et d’appréciations idéologi- ques dont les fidéles lecteurs du Soleil de Colombie ont été, comme moi, étonnés a plus d’un titre. La Société Historique regrette comme moi que cet article, qui sé veut d’intérét “historique” (mais qui ne représente ni les vues de la Société niles miennes) ne nous ait pas été soumis avant sa _ publication finale ; cela aurait évité cette mise au point. Encore une fois, cet article souligne, 4 sa maniére, la nécessité de mettre au point des archives de l'histoire franco- phone de la province ot les: utilisateurs pourront avoir accés a l'ensemble des documents qui ont pu étre réunis sur ce sujet. En raison de l’importance de l'histoire des Francophones de la céte du Pacifique comme d’ailleurs du projet subséquent de création des archives franco- phones et, aussi, de l’intérét manifesté par des lecteurs du “Sole”, je ferai quelques nécessaires rectifications et pré- senterai ensuite un tableau assez général des principaux €vé- nements qui ont marqué Vhistoire de cette région. 1: Rectificatifs La Bibliothéque Nationale du Canada se trouve, comme les Archives Nationales, 4 Ottawa, et non pas a Montréal comme il jest. €crit,. (“Entretien. -: ee : p-2) eunk Notons aussi que ce sont surtout les enfants des anglophones qui fréquentent les programmes ‘d’éducation en langue francaise. Quant a l'article “Trozs stécles de présence francophone”: c'est évidemment deux siécles qu'il faut lire, puisque les premiers navigateurs européens Espagnols' en l’occurence) ne vinrent ici qu’en 1774. Les — Francophones qui les suivirent au début du 19e siécle, constituérent sans doute la partie la plus (les i importante de la population | européenne de ce territoire au cours de la premiére moitié du XIXe siécle. Il faut relever aussi le passage (p.2 col. 4) relatif aux mariages a entre Francais et femmes indiennes ou européennes (je cite) : “Et pas question pour eux (Francophones) d’épouser des blanches, ‘réservées’ aux Anglats. C'est donc avec des Indiennes quil se marient”. Cette vue simpliste appelle quelques com- mentaires. Comme on peut le voir un peu plus loin, la région était, jusque vers le milieudu1l9e siécle, une région de troc de fourrures (peaux de loutres principalement). En effet, com- me les lecteurs s’en souviennent sans doute, la Compagnie de la Baie d’Hudson (qui absorba en 3 1821 la Compagnie du Nord — travaillant les parages) Ouest, dans également employait surtout des Francophones, les fameux trappeurs et “voya- geurs”. L’approvisionnement de ces derniers dépendait totale- ment des Indiens. Les relations entre ces “voyageurs” et les Indiens étaient cordiales et des alliances économiques, _politi- ques et familiales (mariages) s’établissaient entre eux, comme attesté par de nombreux chroniqueurs et missionnaires de l’époque. Cette situation change pourtant _ vers le milieu du XI Xe siécle avec la baisse du troc de fourrures et _ _Varrivée de nombreux Blancs, surtout a la suite des premiéres ruées vers l’or. C'est l’€poque de la colonisation par les “settlers”. Les relations avec les Indiens changent rapidement; |l’intolé- rance s/installe. Les dorigine européenne (anglo- Suite page 10 aera femmes — AVOCAT Douglas Mac Adams. Litiges civils - Droit familial -EN FRANCAIS - RICHARDS, BUELL, SUTTON Téléphone: [604] 682-3664 Télex: 04-54467 300; 1111 Melville Vancouver, C.-B. V6E 4H7 LEI PE COLOMBIE ‘Fondateur: Rédactrice en chef: Journaliste-coopérant: : Composition: Secrétaire: =a x APF re: Association de la presse francophone hors Québec 15.008 _ ULE SEUL JOURNAL DE LANGUE DELA COLOMBIE-BRITANNIQUE PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 Téléphone: 879-6924, 879-6656 Courrier de deuxiéme classe numéro d’enregistrement 0046 Abonnement 1 an: Canada Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et d’une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, Ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés. FRANCAISE André Piolat Annie Granger Charles-Henri Buffet Sylvie Arsenault Héléne Adl Etranger 20.00$. i a eae es Sea oe ee ne ah 4 a ee.