Tourisme trésors du vieux Sia peu prés tout le monde se laisse prendre au char- me désuet du Vieux Montréal;.a la patine de ses pierres, humbles témoins d’une histoire-encore jeune, personne ne résiste a la seduction des miracles de décoration réa- lisés derriére certains murs par des personnes qui ont choisi d’y vivre en permanence. Encore une fois cette année, la Ligue de la jeunesse feminine a organisé a !’in- tention de ses membres et de leurs amis la visite de quelques intérieurs du Vieux Montréal. Ce pelerinage mondain et culturel se déroulera le mercredi 5 mai,‘de 10'ha 17 h. Les bénéfices seront versés aux oeuvres de la Ligue. _ Parmi les maisons et les appartements (une dizaine en tout) dont les occupants ont consenti a ouvrir leur porte au public pour quelques heures, mentionnons la maison de Mme Francoise Beausoleil, l'appartement de M. Léopold Douglas, celui de M. et Mme Luc Pelland si- tué dans la maison de Mme Bertrand et la maison histo- rique Viger appartenant a Mme Robert Pager, coordon- natrice de la journée dont la présidente est Mme Mauri- ce Faraggi. Chez Mme Beausoleil Mme Beausoleil habite le Vieux Montréal depuis 19 55, mais c’est en 1967 qu’elle devenait propriétaire de la maison de quatre étages qu'elle occupe actuellement. Le rez-de-chaussée abrite un restaurant et une boutique, mais dans les trois autres etages, Francoise Beausoleil a créé un décor d’une autre époque, d'un autre monde ow elle vit pourtant dans un confort bien actuel. La cuisine avec son four ancien, sa table rajeunie avec art par l’incristation de tuiles de Gien, son plan- cher de tuiles roses, sa cuisiniére encastrée a méme le mur de briques, ses rideaux de guingan rappelant le bleu et le blanc de la table, la cuisine est l'une des pieces les plus séduisantes de cette maison par son harmonie et ses proportions. Que dire alors de la chambre principale, des chambres d’amis, de la salle a manger, des boudoirs, de la bibliothéque et des salles de bain? Les mariages heureux du marbre, des tissus soyeux, des meubles tantot canadiens, tantdt victoriens sous la lumiére de lustres du meilleur baroque italien font de cett maison un home charmant auquel les hauts pla- fonds conférent un petit air de castel. Des appartements personnalisés Léopold Douglas, un jeune homme attaché a la facul- té de musique de I'université McGill, habite un tout petit appartement dont les fenétres francaises enchassées dans les murs épais ne sont pas le moindre charme. Meubles anciens et porcelaines Ts’ing complétent admi- rablement ce décor personnel, sans prétention. Les jeunes Pelland vivent dans une maison histori- que, décor qui dut étre familier a leurs aieux. Un réca- mier, des armoires et des commodes authentiquement canadiennes, une longue table de réfectoire composent une toile de fond sur laquelle doit se détacher la sil- houette vivante d'un couple moderne. Dans un coin de la chambre, une petite table ronde placée sous un abat- jour Tiffany invite au téte-a-téte. La maison historique Viger, place Jacques-Cartier, est bien connue de tous ceux qui fréquentent le Vieux Mon- tréat. Mme Robert Pager ena respecte chaque pierre et chaque poutre. Le grand piano a queue, la cheminée ornée de ‘quelques cuivres authentiques, tout y est a sa place, si bien qu’on a l’impression que I’harmonie serait rompue s'il fallait ajouter ou retrancher un seul objet. A V'appartement de Léopold Douglas, des porcelaines de Chine font bon ménage avec un chiffonnier ancien. M. et Mme Luc Pelland éblouissent de leur jeunesse ce décor qui a‘da étre celui de leurs aieux, tout y est authentique. LE SOLEIL, 6 AOUT 1971, XIII i ll let ok eg ye a il