9- Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 18 aodt 1995 CHRONIQUE DU PACIFIQUE Des hommes et des poissons Tandis que les bombes qui explosent dans |’estdu pays ont pour but d’enrayer la concurrence malhonnéte dans lemilieunonmoins Mmalhonnéte des motards trafiquants de drogue, les bombes de Vancouver ont pour but, elles, d’enrayer l’expression de pensées extrémistes de droite. Ce serait ]’élimination de pensées de gauche, ou dela quatriéme dimension, le commentaire serait le méme. Une certaine association Clandestine de Vancouver a envoyé des engins explosifs 4 quelques personnes ou groupes qu’elleassocie aux mouvements d’extréme droite. Ontrecu un de ces cadeaux un groupe de réflexion de Toronto, un laboratoire d’expérimentation génétique sur les animaux etun néo-nazi de Colombie- Britanniquenotoire pouravoir regu le bouffonnesque trophée del’ Aryen de année. Les paquets contenant les bombes ont été envoyés par le truchement de Postes Canada. C’est dangereux pourles manutentionnaires Car, malgré les prétentions des boss et du syndicat, c’est certain que des paquets sont parfois échappés. Un accident est si vite arrivé! Ce qui est d’autant inquiétant, c'est que, vu lefficacité légendaire de Postes Canada, il y a peut-étre un dernier paquet non arrivé a destination, et qui flotte en cemoment quelque partentre Bonavista et 1’fle de Vancouver. _ Lon est tenté de faire un paralléle entre cette bande de dangereux Energuménes et lefameux Unabomer qui sévit chez nos voisins dusud. Les uns comme]’autre mettent la vie d’innocents en danger tout en prétextantagir pourle biencommun et contre une société déséquilibrée qui opprime ses citoyens. Onagiten extrémiste afin de combattre ce que l’on considére étre un autre extrémisme. C’est cette méme logique paradoxale et anti-sociale qui sévit chez les extrémistes pro-vie (on tue un médecin poursauver un foetus) et chez les Timothy McVeigh (on détruit un badtiment et ses fonctionnaires afin de délivrer les citoyens de |’oppression gouver- nementale). Moins graves dans leurs gestes de contestation mais tout aussi pervertis sont les individus qui vandalisent les cafés Starbucks dela région de Vancouver. Sept des cafés de Vancouver ont été attaqués depuis unesemaine. Des malfrats défoncent les vitres frontales des cafés au cours de Ja nuit, y entrent et y écrivent des graffiti réclamant la libération des orques et bélugas de |’ Aquarium de Vancouver. ; Pourquoiattaquer Starbucks? Parce que ce demier est présent 4 l’Aquarium et que la maison-mére des cafés a fait un don de vingt mille dollars au centre d’éducation de linstitution aquaphile. Ainsi, Starbucks se rendrait coupable de l’exploitation etdel’emprisonnement de pauvres bétes qui, probablement, ne sont mémes pas syndiquées. Plutét que de se réjouir de ce que les membres de |’Aquarium éduquent le public au respect des animaux, ces truands réclament que Von libére les animauxdans |’océan, ou ils seraient, dans leur état actuel, a la merci de ces bétes féroces et cruelles que sont le requin et |’étre humain. Eric-Alain Laville «Country Life» Varsity Theatre a Vancouver Un film de Micheal Blakemore eee 1 / 2 PAR RICHARD BEAMISH Chose étrange, le film ge Country Life, dont v/ l’action se déroule en Australie, s’inspire —_ d’une histoire russe écrite par Chekhov, qui n’a probablement jamais beaucoup songé au pays du kangourou; mais cela n’empéche pas que Country Life soit un bon film. Le tout commence lors de la visite d’Alex Voysey (Micheal Blakemore), critique littéraire qui peu aprés la guerre mondiale, et aprés des années, revient d’ Angleterre pour rendre visite 4 sa famille australienne, en compagnie de sa nouvelle femme Deborah (Greta Scacchi). Au début, Ja visite du couple est trés appréciée, mais peu apeu le reste dela famille, qui posséde une grande propriété, se rende compte qu’Alex n’est qu’un snob ennuyeux et inutile. Pourtant, le personnage principal n’est pas de la famille Voysey;. c'est plut6t Max Askey (Sam Neil), le médecin de la région, un idéaliste qui préche contre le racisme et]’impérialisme britannique. Franc buveur, il préfére la vie d’un docteur solitaire, malgré son faible pour Deborah, la femme d’Alex. Presque tous les person- nages de ce film se sentent en quelque sorte frustrés, soit par manque d’amour ou soit parce qu’ ils révent d’une belle vie ailleurs. Sally Voysey est amoureuse du docteur, qui lui, ne s’intéresse pas 4 elle. Deborah Voysey se sent liée par un mauvais mariage 4 un homme beaucoup plus agé qu’elle. Jack Dickens, le beau-frére d’ Alex, vieux monsieur amer, croit avoir raté sa vie parce qu’il n’est pas allé en Angleterre comme son frére. En effet, la Grande-Bretagne a une influence extraordinaire sur la population qui considére ce pays lointain non seulement comme le sien, mais aussi comme un pays magique et prestigieux, ce qui rend les déclarations de Max Askey tout a fait subversives 4 leurs yeux, pourtant vers la fin du film, on constate que les Voysey commencenta comprendre qu’il leur faut cultiver les fleurs de leur propre pays au lieu des fleurs anglaises. A cet égard, Country Life rapelle plusieurs autres films australiens, tels que Breaker Morant et Galipoli. On parle aussi des problémes des autochtones, idée qui pourrait intéresser les spectateurs canadiens. Il y a pourtant énormément d’ivresse dans ce film, ce qui colle bien ala Russie; mais on se demande si en Australie, pays encore trés anglo-saxon et encore sous l’influence puritaine de la Reine Victoria a l’époque, les gens s’adonnaient aussi facilement a la boisson. Il y a cing acteurs importants dans ce film, et ils jouent tous trés bien. Néanmoins le personnage de Jack Dickens (interprété par John Hargreaves) semble trop statique, trop simple: les étres humains sont d’habitude plus compliqués quecela. Les paysages de la vallée Hunter, région viticole del’ Australie, sont trés beaux, la Jumiére du coin est éclatante, ce qui rappelle certains beaux tableaux du sud de la France. La mise en scéne de Micheal Blakemore est bien faite. De gauche a droite, Greta Scacchi, Kerry Fox, Sam Neill dans le film Country Life de Micheal Blakemore Pasteur, le bon génie PAR JOHANNE CORDEAU Cette année, plusieurs anniversaires sont dans les airs littéraires. Mais il n’y a pas que la littérature qui a le coeur a la féte. Le domaine scientifique s’enorgueillit de pouvoir célébrer cette année les 100 ans de la mort d’un «bon génie» delascience, le Dr. Louis Pasteur. Si je vous emmeéne sur le terrain de la microbiologie et de]’immunologie, c’est que tout bon centenaire qui se respecte a son lot de biographies. Celle que je vous propose est celle de Patrice Debré, docteur en médecine et és sciences, profes- ' seur de surcroit a l'Institut’ Pasteur. Le défi de auteur était de démystifier Pasteur, pour nous apprendre beaucoup sur «l’homme de science» qu’il était. On nous encourage 4 entrer, par ‘le biais de correspondances inédites, dans Punivers familial du savant et a observer les rapports qu’il entretenait avec son entourage, ses collégues, ses rivaux et ses collaborateurs. Patrice Debré_ Grandes Biographies Flamm Pasteurn’a jamais hésité a se rendre «sur le terrain» et ses recherches réflétent 4 ce niveau l’énergie et l’enthousiasme qu’il y mettait. Selon Debré, avec textes 4 l’appui bien stir, le chercheur était farouchement individualiste et exergait un contréle indéniable sur les membres de sa famille. [Il avait aussi un rapport trés fort a l’argent et a été l’un des premiers savants a s'intéresser aux relations de la science et du pouvoir économique. Pour amasser des fonds pour la création de 1’ Institut Pasteur, il ira de porte en porte «Le savant a été son propre mécéne et a versé lui-méme lune des souscriptions individuelles les plus élevées: cent mille francs». Dong, il s’impose également comme gestionnaire accompli, et sous des dehors franchement carriéristes, il n’hésitera pas 4 frapper aux portes qui donnent des ailes a la recherche scientifique de son époque. La lecture du Louis Pasteur de Debré est fort plaisante et les chapitres sont bien divisés, permettant une lecture facile, malgré des parties ardues au premier abord. Toutefois, je ne suis pas certaine qu’aprés lecture vous admirerez autant Louis Pasteur. On dirait que Ja découverte du personnage, du «vrai Pasteur» de Debré, a fait perdre bien des plumes 4 mon admiration. Mais aprés tout, une vie comme celle de Louis Pasteur mérite bien quelques déceptions. A bon entendeur ... Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, «Grandes Biographizs», 1994, 563 p. COMMUNITY BC 21 Community Z Projects donne vie aux projets de la communauté. es organisations a but non lucratif, les associations gouvernementales locales et les organisations communautaires peuvent faire la demande de subventions Construire la C.-B. du 21e siécle d'investissement allant jusqu’a 1 million de $ et couvrant jusqu’'a 1/3 des coiits du projet. La prochaine date limite est le ler september 1995. Pour les dossiers de subvention, et pour plus d'information, écrivez ou téléphonez a : BC 21 Community Projects Section des subventions communautaires Ministére des petites entreprises, du tourisme et de ia culture 239 rue Menzies, Victoria, BC, V8V 1X4 Tél.: 356-1187 Fax: 356-9358 _ ou contactez le bureau local de votre député The Honourable Glen Clark Minister of Employment and Investment The Honourable Bill Barlee vy of Small Business, Lonrisn: and Culture a ea = eciadichatinnittts " diieencindamnenmmenecnmmentmbmtamnenme amas ameaneanebenenemaaenmmaenaemeemea enaena anemineem emeeneeeneeee e e Ce ne ie pn A OS ll Re pt pt