16 Le vendredi 10 octobre 1997 Réjane “Juncotte Photo : Johanne Cordeau « Quatre ans de bénévolat dans les villages enclavés du Chili et du Pérou font définitivement de vous une autre personne, — souligne dentrée de jeu Réjane Turcotte, surtout quand pauvreté et guerre se vivent au quotidien et se perpétuent comme une fatalité ». Gaspésienne d’origine, née 4 Albertville dans la vallée de la Matapédia, Réjane Turcotte est une femme de coeur qui consacre son temps aux autres. C’est une facon pour elle de garder intacte cette ambition d’adolescente qu’elle avait de devenir une missionnaire dans des contrées reculées, au service de gens moins nantis par la vie, avec lespoir de renverser, tant soit peu, grace a sa détermination, le cours des choses. Ses ambitions de jeune fille ne sont pas restées vaines car, dés Page de quinze ans, elle quittera sa Gaspésie natale pour se retrouver chez une tante & Montréal ot elle poursuivra pendant quelques années, sa scolarité tout en faisant ses premiéres armes dans le bénévolat A la Croix- Rouge canadienne. Mais la rencontre avec une directrice d’école chilienne correspond a LES un moment ot Vappel du large et surtout cette envie de partager la vie des autres semblait plus que habiter. Quelques mois plus tard, au début des années 1970, elle fait le grand saut et se retrouve au milieu de nulle part dans la brousse chilienne, comme enseignante bénévole en éducation familiale, dans une école rurale pour jeunes filles. Les deux ans au Chili ne furent pour Réjane Turcotte qu'un prélude a une insatiable envie d’étre présente 1a ob les besoins en éducation sont plus criants. Une bourgad ote Bettie Aprés le Chili, elle prend la direction du Pérou et élit domicile 4 Indiana, une bourgade péruvienne a la lisitre de la forét amazo- nienne, ot elle assumera les fonctions de directrice d’internat de jeunes filles dans un établissement — scolaire accueillant des enfants venant de tous les villages en- vironnants. Enseignante et directrice d’internat, elle partagera au jour le jour la vie d’éléves issus de milieux Powr @witer une @éclipse du AlbonWNeZVOuSs OU rfeavonneZz-Yvous défavorisés. Le séjour au Pérou et au Chili demeure pour la bénévole d’alors une expérience inoubliable, surtout & une époque ou les pays d’Amérique du sud n’étaient qu’une immense poudriére. Les ravages des guerres et les calamités naturelles alternaient comme une loi des séries sur cette partie du monde. Enrichie par son périple sud-américain, Réjane Turcotte décide, quelques années plus tard, de rentrer au bercail. Toutefois, les change- ments de latitudes et les années consacrées au bénéyolat ne semblérent pas venir a bout de sa soif de s’adonner activement A d’autres causes. La rencontre de son futur époux a la Baie- James lui donnera une fois de plus occasion de continuer sur sa lancée. Destination Colombie- Britannique En 1979, elle déménage a Prince Georges, en Colombic- Britannique, en compagnie de celui qui est devenu peu de temps aprés son mari, avec une toute petite fille dans les bras. A V’éducation en frangais de cette Soleil, iLe Soleil de Colombie-Britannique veut briller pour vous et parler de vous, Francophones d’ici. puaneneeen nn ooo SOOT TRIO OPPO O POTTER TOOT derniére et des autres enfants qui suivront, un bon motif de combat, s’ajoute lisolement de ses consoeurs francophones. Elle s’attéle dés son arrivée a la mise en, pratique de son expérience de femme d’action et rassemble en peu de temps les Francophones de la localité autour des enjeux com- munautaires. Ainsi, depuis bient6t vingt ans, elle — est membre assidue, de fagon bénévole, de plusieurs comités francophones aussi bien aux niveaux local provincial ou national. Les enjeux qui la concernent, divers et variés, sont entre autres le statut de la femme, lVéducation et la francophonie en milieu mino- ritaire. Vivant a peme depuis quatre mois 4 Kelowna, elle a déja commencé a explorer son cadre de vie. Britanno-Colom- bienne de raison et Québécoise de coeur, Réjane Turcotte se rappelle ses premiéres années de bénévolat 4 Vétranger;-a Pépoque ot elle était plus jeune et téméraire. « Le saut vers l’inconnu ne me_faisait nullement peur, ¢a m’a permis de me réaliser en tant que personne » conclut- elle. MamaAbDou GANGUE