DEBATS —— 29 février 1972 DEBATS DES COMMUNES 373 (Francais) M. Guay (St. Boniface): Monsieur 1’Orateur, j’aimerais me reférer a un article publié dans Le Soleil, le seul journal de langue frangaise de la Colombie-Britannique. En lisant les quelques lignes d’un éditorial que j’ai en main, on constatera cu’elles refiétent l’expression non seulement des francophones de la Coiombie-Britannique mais de ceux du reste du Canada, et particuliérement de YOuest canadien. Voici ce qu’on peut lire dans |’éditorial: : Le sentiment du gouvernement provincial envers Jes Canadiens frangais doit changer et le meilleur moment est dés maintenant. Le grand public en Colombie-Britannique semble s’inqui¢ter du fuit que l'on ait appelé le premier ministre de la province ce qu’il semble Ctre; cette réaction est malheureuse et quelque peu exageé- ree quand on situe lincident dans son contexte. Ce dont le grand public devrait plutot se préoccuper est la discrimination contre une minorité officielle duns cette province, discrimination qui commence par le reniement méme de !’existence de cette minorité. On peut commencer a remédier 4 cette situation en facilitant un ensciynement adcquat du frangais dans-nos écoles et en appuyant plutot qu’en entravant les efforts d'institutions existantes cana- diennes-frangaises et leur culture en Colombie-Britannique. M. Trudeau a attiré l’attention du public sur le fait bien connu que le gouvernement de la Colombie-Britannique se donne beaucoup de peine pour contrecarrer toute qui est frangais. Notons que jusqu’a date personne n’a encore repoussé.l’accusation que le chef du gouvernement pro- vincial poursuit une politique qui semble basée sur l’igno- rance et ]’étroitesse d’esprit. Les hommes qui l’entourent justifient_ses attitudes et,sa politique sans démentir leur manque de justesse. 4 Il maintient que les Canadiens francais—le million en dehors du Québec et plus particuli¢rement les presque 90,000 en Colombie- Britannique—n’ont aucun droit hors du Québec et doivent accep- ter cela. On peut certainement se rendre compte qu'il est de pius en plus urgent et essenticl que les Canadiens frangais aient droit a leur langue et a leur culture a travers tout le Canada—méme en Colom- bie-Britannique—sinon nous allons au-devant de la fragmentation de notre pays. Jusqu’a présent, les extrémistes, qu’ils soient d’expression anglaise ou frangaise, n'ont’ pas réussi a nous diviser et ils ne parviendront pas a nous désunir si les hommes de modération tiennent assez a travailler contre toute politique de division ou de discrimination, telle qu'elle pourrait exister dans notre province. [Traduction] Fin de ia citation de 1l’éditorial. J’aimerais, monsieur ]’Orateur, continuer la lecture de cet article du méme journal: Pour ciarifier tout malentendu, citons qu’il y a prés de 90,000 Canadiens francais qui résident en Colombie-Britannique et plus d'un million en dehors du Québec, dans les neuf autres provinces. meer gis © pp AMEE EL Pour tout mettre en perspective, six des provinces du Canada ont des populations de moins d’un million d’habitants, donc le million de Canadiens francais en dehors du Québec forme sans doute un groupe important. La politique fedérale du bilinguisme est sans doute avantageuse au Québec et un facteur critique a la survivance des Canadiens . frangais en dehors du Québec. Le bilinguisme est d’importance primordiale pour les 1,000,000 de Canadiens frangais en dehors du Québec et tout sentiment anti-québécois ne devrait pas entrer dans la discussion simple- ment pour justifier une politique anti-canadienne-francaise en Colombie-Britannique. Le gouvernement de la Colombie-Britannique ne fournit pas des opportunités adéquates pour l’enseignement du frangais ni aux Canadiens frangais, ni aux Canadiens anglais dans notre province et un sentiment anti-québécois ne peut plus justifier cet état de choses déplorable. : Si le premier ministre Bennett n’est pas un bigot, qu’il nous le montre par sa politique, car ce n’est qu’a travers cela que nous en jugerons. [Traduction] Cela démontre bien ce que les gens ressentent. Cet éditorial a été rédigé par un francophone de Colombie- Britannique. C’est également valable pour d’autres grou- pes francophones de l'Ouest, y compris le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta ot ils sont nombreux. Je déplore qu’aprés avoir voté pour l’unité et le bilinguisme -au Canada certains députés de l’opposition interviennent pour attaquer les principes qu’ils ont défendus. D’aprés leurs déclarations de ces derniers jours, c’est évident. Qu’ils se soumettent ou se démettent. Qu’ils disent au premier ministre qu’ils relévent le défi ou ce qu’ils Teraient a la place du gouvernemout. Ainsi, ils contribue- ront valablement a l’adoption de mesures appropriées par la Chambre. Selon le députe d’Edmonton-Ouest (M. Lam- bert) le rdle de la Chambre est de discuter de politiques et de toutes sorties de problémes. Il nous incombe également de proposer des mesures intelligentes. L’opposition a pour devoir de faire des suggestions sensées et de ne pas parler simplement pour le plaisir. . N.D.L.R. Nous reproduisons ci-haut un extrait qui nous a été fait un extrait des débats de la Chambre des communes du Parlement fédéral, dans le- quel on cite un éditorial paru dans votre journal. Le délai de la publication de cet extrait est dQ au fait que nous ne l’avons regu que ‘ REARS tout derniérement. iisngniaineznict FORMATION DES ADULTES| Des modifications appor- tées A Ta Loi sur la forma- tion professionnelle des adultes vont sous‘caire les travailleurs 4 /’obligation de faire partie de l’effectif ou- vrier depuis trois ans pour obtenir des allocations de formation. Ges noe stent oe al Saat »1. 8°6 déposées 4 la Cham- bre des communes le 26 avril dernier par le mi- nistre de la Main-d’oeuvre et de ’ Immigration, M. Bryce Mackasey. La Loi amendée permettra A une personne admissibl= 4 la formatisn de la main- d’oeuvre d’avoir droit éga- lement aux allocations de formation. Al’heure actuelle on peut étre admis A des cours de formation lorsque l’Age d’une prsoana 1 past | d’au moijs un an l’4ge nor- mal de fin de scolarité dans la province qu’elle habite, et quelle n’a pas fréquenté 1’école depuis un an ; mais les allocations ne sont ver- sées qu’aux stagiaires qui font partie du marché du travail depuis trois ans, ou qui ont une ou des person- nes 4 charge. Les modifications pré- voient également des me- sures visant A payer 4 un taux inférieur au taux ac- tuel de $ 47 par semaine les stagiaires qui n’ont au- cune charge de famille. D’autres amendements ap- portés A la Loi permettront au ministére en question de - Fournir aux adultes qui ont quitté l’école depuis un an des cours de formation: professionnelle en tout temps, dés qu’ils auront at- teint l’age minimum établi pour l’abandon des études. - Conclure des accords re- latifs A des cours de for- mation en industrie avec des associations ou des groupes de petits employeurs inca- pables individuellement de mettre sur pied leurs pro- pres programmes ; - Signer des con‘rats relatifs 4 la formation en cours d’emploi avec des emplo- - yeurs. Le ministére avait le , pouvoir temporaire de con- clure de telles ententes en - matiére de formation en cours d’emploi, formule qui a connu beaucoup de succés cet hiver, en vertu de la Loi des subsides du 15 décembre 1971 ; - Simplifier le processus | des paiements aux provin- ces desquelles le ministére de la Main-d’oeuvre achéte des cours de formation pro- fessionnelle en leur offrant | -la possibilite d’obtenir un | prix fixe négocié, plutét que de s’en tenir A la formule actuelle qui comporte des , paiements préliminaires et | nécessite ensuite une véri- fication compliquée de la comptabilité provinciale. ‘‘Depuis un certain temps dé ja, adéclaré M. Mackasey, © des autorités provinciales, | des organismes privés et des agences sociales ont souli- gné au gouvernement fédé- | ral l’urgence de rendre plus accessible A la population le Programme de formation de la main-d’oeuvre du Ca- nada, et je suis heureux de pouvoir répondre 4 ces voeux. Le gouvernement fé- déral a l’intention de conti- - nuer 4 réviser ce program- me, de le rendre plus sou- ple et d’en faire le pro- gramme de formation pro- fessionnelle le meilleur au- monde.’’ Il, LE SOLEIL, 12 MAI 1972 Le Soleil, anciennement Le Soleil de Vancouver, fondé 2n 1968, est un journal indépendant publié chaque semaine par Le Soleil de Colombie Ltée, Case Postale- 8190, Bureau L, Vancouver 14, C.-B. HEBDOS DU CANADA Directeur-Rédacteur en chef :, Roger Dufrane Ruth Griffiths A.A. Hards Ladislas Kardos Jennifer Lulham Carmen Primeau Jean Riou Emma Thibodeau Gillés Aerts Peter Allard Jeas Claude Arluison Jacques Baillaut Vera Bullock Alain Clerc Brigitte Clerc Gerry Decario Tél.: 266-9422 DATE: ‘Beive Postale 8190 Station L Manpouver, 14, B.C. ne owe coer ?