EDUCATION: c'est l'heure de V’action L'année 1973, pour les Canadiens frangais de Colombie~-Britannique sera celle de l'éducation. Entamée dans les derniers mois de l'an- née derniére, l'offensive revendicatrice décisive est en train de prendre forme. "Crest & titre de citoyen de plein droit que le Canadien frangais se présente maintenant devant son gouvernement," peut-on lire dans le mémoire préparé par le Comité d'éducation de la Fédération des Franco-Colombiens & l'intention de Mme Eileen Dailly, ministre de . ILtéducation de lia provinces L'approche est nouvelle. Il n'est plus question de réclamer des concessions % l‘'endroit d'une minorité constituée de citoyens de seconde Zone. Le mémoire de la F.F.C. fait remarquer qu'a toutes fins pratiques, jusqutici, "le Canadien frangais vivant en Colombie-Britannique est soit un étranger ou un essimilé. Seule son habileté 4 apprendre l'anglais et : fonctionner dans une langue qui n'est pas la sienne détermine ea possibilité d'y gagner sa vie. Sa dignité de citoyen s'en trouve profondément affectée et il se voit oblige de cacher sa vraie personnalité & l‘intérieur de son foyer et, s'il est le moindrement chanceux, a l'occasion dans une salle paroissiale ou dans des rencontres sociales." Le document explique aussi le point de vue de la Fédération face & "la popularité soudaine du frangais au niveau des commissions sco~ laires de plusieurs districts de la Colombie~Britannique. Nous nous rendons compte qu'il ne stagit pas méme de satisfaire le droit des Canadiens francais qui veulent transmettre leur héritage culturel & leurs enfants. Ctest tout simplement un mouvement pour instituer l'enseignement du frangais dés le stade élémentaire, par la méthode de ltimmersion totale." Cela est peut-8tre fort bien pour les petits Anglophones dont le bilinguisme sera certainement, & longue échéance, de nature & favo-~ riser la compréhension mutuelle. Toutefois, ‘mous ne voudrions pas que l'engouement pour le frangais soit le résultat d‘tune fausse in- terprétation du bilinguisme. La confusion pourrait en &tre la consé=~ quence," poursuit le mémoire qui ajoute: "Plusieurs, sinon la majorité, ces membres de commissions scolaires que nous avons rencontrés pont convaincus que l'initiative d'intro- duire le francais d&s la premiére année satisferait & la fois les besoins des Canadiens frangais et des Anglophones. Ce qui veut dire que dans l'esprit de plusieurs, le citoyen de langue frangaise . ntexiste pas, objectivement, en Colombie~-Britannique. Le dénomina~ teur commun de tous les citoyens serait qu‘ils sont d‘abord Anglo- phones et que le frangais n'a d‘importance qu'a titre de langue se- conde pour ceux qui veulent ajouter cette dimension supplémentaire & leur bagage culturel."