c 2 7 re a > Liga Js feo £94 pet Pers? 22 beter ft Victoria: Set 8 chilliseucke 14 Kelowna: 21 Bisons: 50 Prince George: 4 ee 11 . Programme de la télévision francaise de Radio-Canada ‘VOL. 5 No 18 VENDREDI 30 OCTOBRE 1981 Les Beaux Dimanches Faut voir ca: Récital Diane Juster le Ter, 19h30 Les multiples facettes d‘une grande artiste Le récital que les téléspectateurs * pourront voir dans le cadre des Beaux Dimanches le 1 er novembre 4 19h30, aura l’immense avantage de nous faire voir les divers aspects du talent de I’auteur-compositeur-in- terprete Diane Juster. Nous y retrouverons bien sir Diane a son piano dans les chansons qui ont rendue si populaire auprés d'un grand nombre de Québécois, mais nous la verrons aussi différem- ment alors que le spectacle sera tein- té d’humour. Cela permettra a ceux qui associent cette artiste a la mélan- ’ colie de se rendre compte qu’elle a bien des cordes a son arc et qu'il serait injuste de la catologuer ou de la confiner a l’intérieur des limites d’un type de chansons. Pour certaines interprétations, elle sera accompagnée d‘un orchestre de 12 musiciens sous la direction de Michel Brouillette qui est aussi res- ponsable des arrangements. Chose certaine, les téléspecta- teurs auront plusieurs surprises car en plus de nous présenter un numéro fantaisiste, Diane nous interprétera -quelques-unes de ses nouvelles compositions. Mais ce qu’il y a de _ plus important, c’est que Diane Jus- ter a hate de faire ce spectacle. Elle est enthousiasmée par ce récital qu’elle prépare en étroite collabora-~ tion avec la réalisatrice Louise Char- lebois. —~ Une femme et une artiste Lorsqu’on fait la connaissance de _ Diane Juster et qu’on se rend compte & quel point elle est une femme articulée, déterminée, on se met & penser que décidément, tout est bien mal compris dés qu'il s’agit de sensibilité, d‘émotions et de sen- . timents. Car dans ses compositions, Diane rejoint et exprime un univers Qu’elles soient éclairées par une lumiére noire, grise ou rose, les pié- ces de Jean Anouilh sont toujours des oeuvres brillantes et il est peu de gens qu'elle ne séduisent ou boule- versent. — L’auteur, on I’aura vu avec Roméo .. -et Jeannette, sait mieux que bien d’autres aujourd'hui créer un spec- tacle ot la virtuosité poussée a I’ex- ’ tréme n’est pas exclusive de la fagon foudroyante d’aller au coeur des passions et des contradictions_ humaines. Comme les grands mora- fetes francais, Jean Anouilh peint homme tel qu'il est et tel qu‘il devrait étre. ll n'est pas jusqu’a ses pieces roses ots il emprunte les moyens du vaudeville qui ne transcendent ce genre mineur pour le hausser par exemple au niveau d’un divertimen- mes, et qui recéle un monde rempli de contradictions, de soifs, de désirs, d’abandons, etc. Et elle le dit d‘ailleurs elle-méme lorsqu’elle sou- ligne que pour travailler tous les jours, elle est obligée de se placer dans un état qui se situe au niveau des émotions. C’est sans doute de la: que vient sa trés grande pudeur a chanter. Elle s‘y sent 4 nu. On pense trop peu souvent au temps qu’il faut @ tout créateur pour étre disponible intérieurement afin d’étre en mesure de prendre conscience de ce qui se passe a des niveaux différents et qui- dépasse ce que I|’on est convenu d’appeler le monde concret. Ce que peu de gens ont compziis, c’est qu'il rent a la condition humaine. Avec Léocadia, qui sera proposé aux téléspectateurs de Radio- Canada dans le cadre des Beaux Dimanches, le ler novembre a 20h30, Jean Anouilh nous présente une fantaisie pleine de fraicheur sou- nante sur. un théme en apparence on ne peut plus léger: un amour ima- giné, inoubliable. Mais, sous couvert de peindre les ridicules d'un monde sophistiqué en pleine décadence, il nous montre a vif, entre deux univers et deux étres, l'éternel combat de la vie et de la La piéce Dans un salon raffiné, la jaune ‘ modiste Amanda tente vainement d’amener la duchesse qui Ia fait venir en ces fieux, de hui dire le pour— quoi de sa présence. Deux genres de vie, deux univers opposés s‘af- frontent: celui, simple, un peu naif et vulgaire d'Amanda et celui, tout en nuances et afféteries de la duchesse... Exaspérée, Amanda s‘enfait. Mais dés le jardin, le mystére s‘6paissit. encore plus autour d’elle: tous les personnages, des maitres aux valets, lui sembient comme «mortss, figés, loin de toute réalité.. Par petites touches verbales tres ;vieille France, la duchesse fera com-- capable de laisser parler ses €mo- tions et pour les assumer. Diane Jus- ter est de celles qui ayant cette force, peut étre vulnérable. Car ne faut-l pas létre et démesurément pour oser mettre des mots sur un vécu que Ion respecte, que !’on ne veut pas trahir et qui échappe a toutes nos formulations. Loin d’étre la per- sonne sentimentale ou celle dont on Girait qu'elle souffre de sensiblerie, Diane Juster m’est apparue comme une femme trés lucide. Mére de deux -enfants, elle n“hésite pas a afficher ses goiits et ses idées qui sont par ailleurs souvent mal _ interprétés. Qu’importe, elle sait qui elle estetce . qu’elle veut. Peut-étre n’est-elle pas bert, cette inoubliable créature de réve. Commence alors un genre de théatre dans le théatre, un jeu d’imi- tations et de Subterfuges, ot Amanda, perdue entre le réve et la réalité, et Albert, perdu entre ses souvenirs réels et ceux qu'il doit sans cesse réinventer, se heurtent, se blessent, mais, insensiblement, se rapprochent. . Comme toujours, thee Anouilh, c’est la femme, avec son intuition profonde des choses de !‘amour qui comprend la premiére qu’elle est amoureuse d’Albert. Celui-ci, a son insu presque, se prend peu a peu a Ce jeu dangereux....non sans réti- cences. Certes, la petite modiste, gauche et inintelligente ne peut rivaliser avec Léocadia la fantasque, la divine, ia vedette sophistiquée, la _ raffinée «mangeuse d’orchidées»; mais Amanda a pour elle d'étre une créa- ture vivante, ardente et sincére. La petite midinette «sans race, sans mystére, sans aura», rayonne pourtant de tout le mystére de la vie et de la puissance de !"amour. I! est difficile pour Albert, né- dans ce monde «mort», de se prendre a la réalité et il peut difficilement s‘abs- traire du «génie verbal de cet étre d‘exception» qu’ était Léocadia... qui n'a pourtant jamais su lui dire cette dans ses paroles et peut-étre |est- elle dans sa vie. ll y a une distance, une marge entre les mots et le vécu et c’est tout cet espace que l’on découvre lorsqu’on la rencontre. - Mais on se dit aussi qu’elle est peut- étre aussi rusée qu’un renard. Elle Sait qu’il ne faut pas attaquer certai- nes proies de front et qu’il vaut mieux laisser les apparences jouer leur réle. Elle a un pouvoir, celui de la lucidité et celui aussi de savoir exac- tement ce qu’elle veut, alors elle laisse dire. A la limite, on peut étre ou ne pas &tre d‘accord avec les idées de quel- qu‘un mais ce qui rend le monde meilleur, c’est peut-6tre que chacun soit authentique et fasse vraiment ce qu'il croit qu'il doit faire et sur ce plan, Diane Juster est précisément - ce qu’elle doit étre: fidéle 4 ses pro- pres critéres et a ses propres valeurs. . C’est un étre qu’on a plaisir 4 décou- vrir parce qu’elle est elle-méme, sans équivoque, et avec toutes ses contradictions. Elle s‘assume avec ses forces et ses faiblesses, sans attendre d’avoir résolu tous ses pro- blémes. Oui elle aime la renommeée, elle aime cette reconnaissance dont elle a besoin et elle le dit smplement,- si humblement qu ‘on ne saurait fui en vouloir. Elle voudrait avoir davantage de patience pour tout. Mais cela va avec la passion qu’on sent partout en elle, 4 tous les niveaux. Rien ne serait plus loin de Diane que I’indif- férence, la passivité ou la tiédeur. Et son besoin de perfection va avec I’in- tensité de cette passion pour la vie ou ce qui l’exprime avec l'amour dont on sent en elle les pouvoirs. Elie fera toujours des chansons jusqu’a ‘la fin de ses jours, cela est sir, elle ést de celles pour qui la création va de soi, comme manger et dormir, comme aimer aussi- Bien au milieu de sa trentaine, Diane réve encore, espére un tas de choses, que des interprétes, par _ exemple, commie Mouskouri et Mon- tand vont choisir ses chansons. En ‘attendant, elle travaille 4 un ballet pour la troupe d’Eddy Toussaint et elle prépare aussi un recueil de chan- maniére ce que I'Iphigénie d’Euripi- de laissait échapper peu avant sa mort: «ll est doux de voir la lumiére. C’est le bien le meilleur au regard des mortels et bien fou est celui qui désire mourir.._» is seelicat ll semble que Horent Forget soit le réalisateur par excellence qui sent en profondeur et avec une acuité d‘in-- telligence extréme le monde com- plexe et ambigu d’Anouilh. On se souvient avec quelle maitrise, avec quel brio if a su nous restituer luni- vers tagique de Roméo et Jeannet- te. Autant il a su anus eniainar iss suite avec tout notre assentiment dans ce monde noir, désespéré, du combat entre I‘idéal et la réalité, autant il sait cette fois nous convain- cre avec ce monde rose, brillant, nostalgique, comique parfois, de | Léocadia On’ sent tout le plaisir qu'il a éprouvé a le mettre en scéne et a din- ger des comédiens sensibles et intel- ligents comme Ghislaine Paradis, _Jean Faubert, Gisele Schmidt, Roger Garceau, Guy Hoffmann et les autres... Nous partageons son plaisir sans arriére-pensée. Cette réalisation est. une sorte” d’enchantement perpétue! o& tout, des décors a la musique, en passant On pourrait ajouter que Diane Jus- ‘ter n’est pas un étre triste et mélan-. colique; qu‘on sent en elle une vita- fité communicative, qu'elle est spon- tanée, pleine d’élan et que si elle est mondaine, ce nest pas par éthique, par devoir ou par intérét. Il y a en elle une graine de génie, un brin de folie, * il y a quelque chose de propre aux créateurs. Une carriére impressionnante ly a maintenant dix ans que Diane Juster écrit des chansons. Au début, des chanteuses comme Julie Arel interprétaient ses compositions. _Mais en 1973, elle commence 2 *chanter et c’est tout de suite le suc- cés. En quelques années, elle prend place parmi ros plus importants auteurs-compositeurs. Depuis ses débuts, Diane nous a offert quatre microsilions dont la qualité ne décline jamais. Au contraire, on peut dire qu’avec chaque disque, elle va plus loin dans sa création. Sa musi- .que comme ses paroles ne sont pas - superficielles et témoignent d’une authentique -recherche. Il y a des gens qui font une distinction entre l'art et le commerce; chez Diane Juster, on sait que I’un n’est pas lennemi de l‘autre et que la qualité- pS eo sae ae erro qu'elle interpréte elle-méme ses chansons, elle continue 4 en donner aux autres, comme la com- position Je ne suis qu‘une chanson que Ginette Reno a rendue si célé- bre. Soulignons que Diane Juster a remporté avec cette chanson le prix de I'ADISO décemé a -la meilieure chanson de l'année 1980. Cette méme année, elle décide de ne plus chanter et de se consacrer a créer des chansons que d’autres interpré- teraient pour elle. Et cette année, elle revient sur cette décision. Bien des ou se révélent ses sentiments inti- faut beaucoup de force pour étre pale boned ses déclarations, —_jsons d’amour avec Plamondon. (SEE ee rere eg er cg Tg CSTD OT nr RT a -Les Beaux Dimanches : to mozartien. Lalégéreté, lagracedu prendre a Amanda qu’elle l'engage. _ simple parole: «Je vous dimes__ . texte, des repartiescommela finesse __ comme tous ces gens qu’elleavus | Albert comprendra néanmoins TSocadka de {observation psychologique, _ autour d’elle, afin de créer un climat _ peu a peu qu'il s‘était fabriqué un le ler. 20h30 ajoutées a la perfection de la struc- _de souvenir autour de son neveu, le —_ bonheur artificiel, et qu'on prend : fi ture, tout concourt néanmoins a jeune prince Albert qui, atteint de toujours trop facilement «pour des , nous donner une impression de ten- _neurasthénie, ne peut oublier Léoca- imbéciles les gens qui ne pensent ' «Léocadian, dre gravité. Parce que pas un seul —_ dia, un grand amour de trois jours. Et _ pas Comme nous...» le tri fo tin ba wi instant n‘est oublié, Souslessounres —_c’est évidemment Amanda, parfait Albert ne veut pas aimer Amanda; ou le triomp vie comme sous les rires, le drameinhé- _sosie, qui incarnera, aux yeux d’Al- mais celle-ci lui fera comprendre a sa de Florent Forget. “Distribution —_ =a is tie ot le po Gas coon. nous révéle I’une des mille facettes du talent d’Anouilh comme de celui Amanda: Ghislaine Paradis Le prince: Jean Faubert La duchesse: Giséie Schmidt Baron Hector: Roger Garceau Maitre d’hétel de 'auberge: Claude Sandoz Maitre d’hétel du chateau: