A he ProGrés AVRIL 1994 Chronique d'investissement L'importance d'une parfaite répartition de l'actif Par Frédéric Chalut Saviez-vous que, selon les études effectuées, au moins 85% du rendement d’un portefeuille provient de la répartition de l’actif adoptée ? La répartition de 1’actif influe énormément sur le rendement a long terme du portefeuille. Au cours des derniéres années, nous avons vu les marchés financiers changer d’une fagon impressionnante. On peut toujours, du moins, compter sur les marchés pour afficher un certain degré de volatilité. Nous avons déterminé, dans |’édition d’été de Placements - Echos trimestriels, que tous les investissements présentent un certain niveau de risque, méme s’il ne s’agit que de l’exposition a l’inflation ou aux taux d’intérét a la hausse, et que la clé du succés, pour constituer un portefeuille gagnant, consiste a limiter lerisque tout en conservant un rendement adéquat. La répartition de actif, ce processus qui réside dans le choix de la distribution optimale d’instruments financiers concur- rentiels, représente un facteur vital a la réussite des objectifs du rendement total du portefeuille. La répartition de l’actif s’appuie sur un principe trés simple : il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le méme panier. On entend essentiellement par répartition del’ actifle pourcentage affecté, dans le portefeuille, a chaque catégorie de placement, qu’il s’agisse d’ actions, de titres a revenu fixe, ou d’espéces ou équivalents d’espéces. Par — exemple, le portefeuille peut comprendre 40% d’actions, 50% de valeurs a revenu fixe et 10% d’espéces. Etant donné qu’il a été prouvé quelacomposition del’ actif est sans contredit 1’élément déterminant du taux de rendement du portefeuille, on doit absolument répartir ce portefeuille a la perfection. Les études démontrent que pas moins de 85% du rendement d’un portefeuille provient de la répartition de l’actif adoptée, de 5 4 10% de la phase cyclique dans laquelle le placement s’inscrit et enfin de 5 a 10% de la sélection des titres. En outre, puisque les rendements se capitalisent avec le temps, méme de modestes variations dans la composition de l’actif peuvent se traduire par d’importantes modifications du rendement au cours de 1’existence du portefeuille. : Il est primordial d’évaluer les facteurs suivants lorsqu’on choisit la répartition de actif : objectifs de rendement globaux et paramétres durisque, antécédents, taux de rendement récents et prévus des trois catégories d’actif, et nature probable de la scéne économique pendant les cinq prochaines années. La grande diversité de cette information nécessaire peut paraitre intimidante. Cependant, une composition parfaite du portefeuille dépend en majeure partie de la tolérance au risque. Bien que la pierre angulaire de la gestion de l’actif demeure l’établissement d’objectifs clairs et concis, il faut obligatoirement définir le risque avant qu’un plan de distribution de 1’ actif puisse étreélaboré. Lameilleure définition durisque estcelle-ci : “probabilité qu’un plan ne réalise pas ses objectifs 4 long terme”. En bref, les principaux facteurs de risque 4 considérer sont 1’inflation, le taux d’intérét, la condition de ’économie, 1’état du marché et la situation spécifique du placement. Risque lié & l’inflation : Il s’agit du risque que certains placements a faible rendement, comme les instruments du marché monétaire, ne réussissent pas a dépasser 1’inflation, et que l’investisseur perde de I’ argent. Risque lié au taux d’intérét : Risque, leplus souvent associé aux placements a revenu fixe, que l’investissement perde de sa valeur 4 mesure que les taux d’intérét s’élévent. Risque lié a l’économie : Plusieurs grandes entreprises sont incapables de s’adapter aux changements rapides de ’économie. Par conséquent, leurs bénéfices peuvent diminuer au profit de sociétés plus jeunes dotées d’équipements plus nouveaux et plus perfectionnés. Risque lié au marché : Quand un marché, individuellement, marque un mouvement a la baisse, il tend a entrainer vers le bas tous les titres de son secteur. Les actions sont particuli¢érement sensibles au risque du marché. Risque spécifique : Il s’agit du risque de voir survenir un événement qui n’affecterait qu’une entreprise ou une industrie donnée. Par exemple, le décés du président d’une société peut occasionner de graves bouleversements temporaires au sein de l’organisation en question. Toutefois, un pian structuré équilibrera 1’équation risque/ rendement dans diverses catégories d’actif. Voici les cing étapes & suivre pour déterminer les catégories d’actif qui conviennent a votre portefeuille. D’abord, vous devriez établir vos objectifs de placement. Il vous faut songer a ce que vous désirez accomplir, aux obligations personnelles et financiéres a prendre en ligne de compte si vous voulez atteindre ces objectifs. Vous devrez alors choisir les catégories d’actif qui permettront de réaliser vos objectifs financiers. La prochaine étape consistera a équilibrer le portefeuille quant ala proportion de chaque catégorie d’actif représentée. Combien investirez-vous dans chacune des catégories afin de plafonner efficacement le risque 4 un niveau acceptable ? Il vous faudra ensuite sélectionner les placements particuliers, dans toutes les catégories d’actif, dont les antécédents de rendement se conforment a votre plan d’investissement. Enfin, vous devrezcontréler votre portefeuille, et procéder aux ajustements dictés par votre situation personnelle ou la conjoncture économique. Il importe de suivre les étapes indiquées ci-dessus, parce que si vous faites comme nombre d’investisseurs, vous choisirez vos titres avant de déterminer la répartition de votre actif. Malheureusement, si comme eux vous commencez de fait par la fin, yous en viendrez 4 composer votre portefeuille par défaut. Autrement dit, plus de 80% de votre rendement a été déterminé sans que vous ayez exercé un contréle conscient, et sans les avantages complémentaires de saines tactiques d’ affectation de l’actif. La mise en oeuvre d’un plan et son maintien constituent un élément essentiel du succés en matiére d’ affectation de |’ actif. IL NE FAUT PAS tenter de “minuter” le marché. De nombreux investisseurs partagent Popinion erronée selon laquzileles placements effectués en fonction des mouvements du marché améliorent les résultats du ‘portefeuille. Dans les faits, les Suite page 5 - services d’accueil et des Whistler : une année record Suite de la Une arbres, un dénivelé de plus de 1600 métres et des télésiéges ultra rapides. Autant d’attraits ne font qu’attirer les touristes de plus en plus nombreux d’année en année. Pour cette derniére saison 1993- 94, Whistler Mountain a regu a elle seule prés de 110 000 skieurs, entre le 18 décembre et le 2 janvier. Il n’est pas rare que Blackcomb regoive jusqu’a 10 000 skieurs par jour. Cette affluence a eu un impact certain sur le marché de ’immobilier. L’année derniére plus de 100 millions de dollars ont été investis, soit le double par rapport 4 1992. Une quarantaine de projets sont a 1’étude, comme des nouveaux hétels, des golfs, des tennis. Pour beaucoup d’investisseurs étrangers Whistler est encore une bonne affaire comparé a ses concurrents américains, Aspen ou Vail au Colorado. Malgré tout, le prix des habitations est nettement plus élevé qu’a Vancouver. Un semi-détaché a Whistler avoisine les 350 000 dollars, 10% plus cher que l’année derniére. La construction commerciale est, elle aussi, en croissance continue. En décembre 1993, ouvrait A Whistler Nord, un complexe de 170 000 pieds-carrés, 25 millions de dollars, comprenant 110 logements, une banque, un restaurant Mac Donald, et une clinique médicale qui ouvrira ses portes au début de 1°été. Les experts prévoient une stagnation de la fréquentation dans l’avenir, puisqu’une baisse de la quantité des skieurs se fait sentir du fait du vieillissement de la population. Ainsi, depuis quelques années, Blackcomb et Whistler ont décidé de se diversifier et offrent plus de services aux adeptes de la planche a neige (SnowBoard) qui sont deplus en plus nombreux. Larécente récession a fait considérablement baisser la fréquentation dela clientéle locale. Le ski est, aprés tout, un sport cofiteux. D’aprés une étude du Conseil canadien du ski, le revenu des familles concernées s’éléverait, en moyenne, a 66 000 dollars. Pour procurer un service efficace A une clientéle aisée qui en veut toujours plus, plus de 10 millions ont été investis dans la construction et l’agrandissement des restaurants d’ altitude tant a Whistler qu’a Blackcomb. Sur le plan des installations ‘mécaniques, les chiffres sont impressionnants. Blackcomb, a dépensé 50 millions en 7 ans, Whistler Mountain, environ 25 millions. Ce développement effréné agénéré des revenus considérables a cette nouvelle économie locale faisant passer le flot de skieurs de de 60 000 en 1980 a 760 000 en 1993. Les plus importants investissements ont été effectués a Blackcomb par la firme Intrawest de Vancouver, aussi propriétaire du Mont Tremblant au Québec et de Panorama dans les rocheuses. Pour augmenter son capital, Intrawest a du céder 23 % de ses actions en 1992 a la société japonaise Nippon Cable, propriétaire de nombreuses stations de ski au Japon. Cette méme société s’est portée acquéreur, il y a deux ans, de Tod Mountain prés de Kamloops. Les japonais sont des fidéles de Whistler, puisqu’ils générent 30% des revenus. On estime leur fréquentation a 60 000 personnes, et la plupart choisissent le confort feutré du Chateau Whistler, I’hétel le plus luxueux du village. L’été, Whistler devient la capitale du vélo de montagne mais aussi celle du golf. Les japonais en sont aussi trés friands du fait des frais exorbitants que cela implique dans leurs pays. La station en posséde trois, mais un quatriéme, dessiné par le champion Jack Nicklaus ouvrira ses portes en 1995. Pierre Longnus