4 Le Soleil de Colombie, vendredi 3 avril 1981 A i a Une figure du passé Nicolas de Coccola : (1855-1943) Recherches historiques et composition de M.Alexandre Spagnolo Dans notre précédent article sur la vie du Pére Adrien-Gabriel Morice [1859-1938], nous nous étions étonnés que cet admirable ethnologue n’ait jamais mentionné dans son ouvrage intitulé “The History of The Interior of British Columbia”, le nom de Nicolas de Coccola, ni celui de Jean’ Chiappini, et pourtant les trois avaient quitté, en méme temps, la France, leur patrie, pour se rendre 4 Victoria, en route pour New Westminster et devenir des Oblats del’Ordre de Marie Immaculée [O.M.I.]. Nous constatons que ce fait volontaire ou non nous surprend singuliérement. Si nous avons mis au pinacle l’oeuvre magistrale du Pére Morice, nous ne pouvons, pour autant, passer sous silence celle du Pére de Coccola: les deux ont été appelés “Les Grands”. SOURCES D'INFORMA— TION: Les Mémoires du Pére Nicolas de Coccola n’ont pas été publiées; de ce chef, pour nous assez inaccessi- bles. Sa biographie est diluée dans des rapports, des récits, des documents d’archives concernant les Missions des Oblats, en général. Nous n’avons pas trouvé un ouvra- ge particulier 4 son égard. Nous nous sommes penchés sur un intéressant ouvrage (en anglais..) de Mme Kay Cronin, intitulé “Cross in the Wilderness” (Edition Mis- sion Press, Toronto 1959), pour glaner dans plusieurs chapitres des renseigne- ments sur ce prélat qui se révéla si attaché a notre Province de Colombie Bri- tannique en y-ajoutant un fleuron francais 4 son Histoi- re trop anglicisée... Quelques lignes sur cette femme-auteur, emportée dans la force de l’age, en février 1975. - De descendance irlandaise, Kay Cronin vint au Canada _ en 1947, et passa cing années a écrire pour la station de Radio CJOR, de Vancouver, puis au Secrétariat de I’Alu- minium Company of Canada, pour, aprés, rédiger des articles dans les quotidiens Vancouver Sun et Province. Des articles publiés dans le périodique British Columbia. Catholic au sujet des réfugiés hongrois lui ont valu une reconnaissance officielle de la part du Canadian Women’s Press Club 1958 et une autre au Canada et aux Etats-Unis le premier ouvrage de Cro- nin, publié sous le titre trés symbolique “Cross in the Wilderness” qui lui valut, ici encore, en plus de diverses réimpressions, le rare hon- neur pour une femme de devenir Membre Honoraire ue Oblats de Marie Immacu- lée. NICOLAS DE . COCCOLA: Dorigine corse, pour un profil historique sur YOblat Frére Joe, de St- Peters New-Westminster. En novembre 1957, Kay Cronin fut chargée par les Oblats de Marie Immaculée de rédiger une narration circonstanciée sur |’oeuvre des pionniers, les Péres Oblats de la Colombie Britan- nique et de l’ancienne appel- lation Nouvelle-Calédonie, qui se trouvaient, nous insis- tons sur ce fait, étre des Frangais. Ainsi commissionnée, ce fut Nicolas de Coccola naquit en 1855. A peine adulte, il fit partie d'un contingent de recrues qui quitta la France, le 26 juillet 1880. Ce contin- gent comprenait, autres, Adrien-Gabriel Mori- ce et Jean Chiappini, ce furent trois francais qui apportérent une inestimable contribution aux Missions de VOuest+Canadien, dont deux entre © ‘Société Historique Franco-Colombienne 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 (Morice, Coccola) purent étre considérés comme ‘Les Grands”. Ils arrivérent a Victoria, en route pour New- Westminster. Nicolas de Coccola était un -fougueux Corse, un géant par sa: taille, hautement intelligent, par contre, ' Adrien-Gabriel Morice était d'une classe différente, un brillant savant, qui s'est distingué par lui-méme a VOuest-Canadien et Outre- Atlantique. SON CARACTERE: En tant que Corse, de Coccola était un admirateur de son compatriote, Napoléon Bona- parte. Les deux avaient en commun, la fierté, l’enthou- siasme, la personnalité, la conviction qu'une épée est une épée. Jeune, de Coccola recut une éducation assez militariste, il avait les attributs d’un sol- dat. Napoléon devint un soldat de l’armée frangaise, de Coccola, un soldat de l’armée du Christ, la réside la bifurcation. Au cours de ses études de théologie 4 Autun (France), le Gouvernement frangais a tendance anticléricale, en ce sens opposé 4 l’influence du clergé dans les affaires publi- ques, avait en vue l’expulsion de son territoire, les reli- gieux. Le Pére Supérieur envisagea la protection des membres de sa communauté des gendarmes francais. De Coccola, batailleur, suggéra de lui donner des armes pour se défendre contre les forces de l’ordre. Il recut l’ordre de se joindre au contingent déja formé pour se rendre en Colombie Britannique, 1a ot il serait plus efficace parmi les Missions des Indiens, que de ferrailler avec les gendar- mes. DE COCCOLA EN CO— LOMBIE BRITANNIQUE: Ordonné prétre en 1881 par l’Evéque d’Herbomez,il avait 26 ans, et fut envoyé a la Mission de Kamloops, qui, a cette époque avait deux hétels, deux magasins, un forgeron et des cabanes de Chinois.. Plus loin, un pen- sionnat-école des Soeurs de -Sainte-Anne, pour les Blanes et les Métisses, un village Indien. ene Le point de vue par... Négociations médecins-gouvernement , Sante : Annie Granger un luxe La date du ler avril approche et la question est désormais posée: Les médecins de la Colombie Britannique vont-ils faire payer a leurs patients la différence entre ce qu'ils réclament [soit 40% — et ce que le gouvernement leur e C’est-a-dire $5.50 pour une simple visite (la différence - entre les $12.50 que le gouvernement leur versera et les $18.00 que l’Association des Médecins réclame. [Le malade paiera de sa poche pour une piqiire $2.30. Quant aux soins obstétriques, que les femmes vont avoir du mal a éviter, puisque ces soins comportent les 15 visites prénatales, l'accouchement, les 3 ou 4 visites a Vhépital, donc, je disais que ces soins vont cofiter a la patiente $201 : la différence entre les $249 que le gouvernement accorde 4 l’association et les $450 que celle-ci réclame. Entre parenthéses, vivement que les sage-femmes soient reconnues! : Voila ot nous en sommes 4 cette veille du ler avril. Et d’aprés les derniéres nouvelles, il est plus que probable que nous allons devoir débourser ses montants —en plus des $8.50 que l'on cotisent chaque mois — cotisation qui n’est pas juste. Un salarié de $8,000 par an verse al’assurance maladie le méme montant que la personne qui gagne $50,000 par an. Que ce soit au Québec ou méme en France, toute cotisation a l’'Assurance-Santé ou a la Sécurité Sociale est proportionnelle au salaire. L’ Association des Médecins de la C.B. a mis en garde ses membres que le patient devra payer avant de sortir. Sinon, comment le médecin va-t-il pouvoir récupérer ses prestations? Comme il n’existe pas de Cour des petites eréances ici, quel casse-téte, lorsque le patient ne pourra acquitter sa facture. Alors ici entrent en jeu les cartes de crédit. L’association , le BCMA. vient de signer des arrangements avec les cartes-maitresses: Visa et Master-Charge. Encore ces deux bouts de plastique, qui ont causé tant de drame dans des foyers canadiens. Done sile ler avril les médecins nous facturent leurs prestations, le Québec ne sera plus que la seule province canadienne ot les patients ne paieront rien a leurs médecins. = Quant au revenu d’un médecin de notre province, qui est un des mieux payésau Canada et dans la profession libérale, si nos esculapes acceptent le $5.2% que le: gouvernement leur propose, ils gagneront annuelle- ment entre $78,000 et $85,700. Et s’ils ont leur 40% . d’augmentation, leurs gains annuels se Situeront entre £104,000 et $114,000. Avez-vous déja été dans I’édifice Fairmont, cette usine médicale sur la rue Broadway? J'y suis allée, mon rendez-vous était a 15h; pour la méme heure, le méme médecin, nous étions trois. Et en l’espace d’une heure, sept . patients sont entrés et sortis. Le médecin m’a déclaré qu'il consacrait six minutes par patient. Et celui-ci peut s’estimer chanceux! Certains médecins lui consacrent seulement trois minutes. Dans ces conditions, comment pouvons-nous parler de prévention; cela n’existe pas, car cela n'est pas possible d’en faire. Alors en plus, avec ces frais que les citoyens vont devoir débourser de leurs poches, il est presque plus que certain qu 'ils vont hésiter avant d’aller voir leur médecin. Exactement comme pour les dentistes. Les médecins ont perdu leur réle de conseiller, de gestionnaire de santé auprés de leur clientéle familiale pour cvenir des dresseurs d’ordonnances. Les pharmaciens sont devenus des épiciers, les médecins en prennent le chemin. Mais tous les médecins sont-ils en accord avec leur association? N’a-t-on pas déja vu en France des praticiens ruer dans les brancards de l'Ordre des Médecins et &étre obligés de se taire. La santé est devenue un luxe et la médecine en Colombie Britannique est malade. D’ou viennent ces délicieux croissants? Marc Roy “D’o viennent ces déli- cieux croissants?” Voila une question que posent souvent les amateurs, de plus en plus nombreux du “Café Crois- sant” au Centre Culturel Colombien de Vancouver. Bien réchauffés, la chair est tendre, la peau croustillante. Avec un bon café au lait chaud, rien de mieux pour briser le jefine du dimanche matin. Et bien, le Centre se les procure chez Gizella’s. Lors d’une féte que présen- taient ces derniers nous avons rencontrés les propri- étaires René et Kathy Fluri. Ils nous ont parlé avec fierté de leur entreprise. Originaire de la Suisse, le - maitre patissier, René Fluri travailla 4 Montréal en 1958 avant de s'installer 4 Vancou- ver, l'année suivante. C’est ici qu'il découvrit sa femme Kathy et en 1960, Gizella’s Pastry Limité fut incorporé et en 1968, il déménagea au 775 rue Burrard, le premier de ses restaurants. Sa popu- larité toujours grandissante, Yempire comprend aujourd’ hui cing restaurants, deux au Parc Royal, un sur l’Arbutus, un au Guilford Town Center et celui de la Burrard. Aussi deux de ses patisseries des- servent Richmond. Gizella’s _ emploie 220 personnes dans ses entreprises. Le 22 mars, M. et Mme Fluri fétaient l’agrandisse- ment de l’usine, située au 1545 Ouest 3éme avenue, tout prés de ile Granville: Plusieurs célébrités s’y trou- vaient pour lui souhaiter le succés qu'il mérite et dégus- né Fluri. ter de ses merveilleuses patisseries. Une occasion éducative pour apprendre comment se font ces déli- cieux croissants. we Mais ne nous prennez pas sur parole. Venez vous- méme vous méler a l’ambian- ce chaleureuse du Centre Culturel pour gofiter ces croissants avec un bon café au lait chaud. A dimanche! Quel monde gue le ubtre / Je me suis toujours demandé pourquoi les murs d'une _ chambre d’hétel sont si minces quand on veut dormir et si épais lorsqu’on veut écouter. J’ai fait un réve curieux cette nuit. : “A quoi as-tu révé?” —“J’ai révé que je mangeais une gigantesque guimauve.” — —“Et puis?”— “Quand je me suis réveillé ce matin, mon oreiller avait disparu.” |