Paradoxale profession : lI'enseignement Un jour, il y a de ¢a longtemps J'ai choisi de marcher dans la vie Entourée de rires d'enfants. Avec le zéle de mes vingt ans Je révais de changer le monde Par le biais de l'enseignement. Le soir, en me couchant Je mijotais de sages legons Et des nuits durant J'écrivais... sur tableau noir Des mots syllabiques de lumiére Des mots en "ou" des mots en "on" Des mots de mots Des mots savants Des mots de grandes chansons. Le lendemain, la téte remplie de nuages Je découpais mes réves en belles images Et souvent, beaucoup trop souvent Ces images, de mes nuages, devenaient ORAGES. J'apprenais le métier 4 mes dépens. Je découvrais l'art des arts L'art de l'enseignement. Je devais apprendre, comme Rodin ou comme Michel- Ange A faire surgir la connaissance, au seuil de la conscience Telle une statue se pointe d'un marbre fragile Tel un penseur bronzé émerge d'un métal froid. Ce qui d'abord m'avait paru facile Devenait pour moi lourde tache, devoir pénible. Souventes fois... je me sentais abattue : Abandonnée de mon courage Et je me taxais sans scrupules D' "incompétente" ... de "malhabile".