propos en air Le Soleil de Vancouver, page 3, Vendredi 19 septembre 1969 par jacques BAILLAUT LES PARENTS BOIVENT, LES ENFANTS TRINQUENT Tl ne s'agit pas 1a d'un titre original, mais bien d'un slogan, qui, aprés la derniére guerre était chose courante sur les mrs de la France toute entiére, On n'espérait pas ainsi résou- dre un probléme mais- seulement atti- rer sur lui le plus dtattention pos— sible, poursuivant ainsi le méme but quele fabricant de papier hygiénique qui, bien qu'il présente en termes choisis, un produit dont tout le mon- de a besoin, n'espére pas voir (si l'on peut dire), le monde entier fai- re usage uniquement du sien, Un grand nombre de parents boi- vent toujours, et si leurs enfants continuent & trinquer,on constate qu! en plus de cela ils se droguent... Le résultat aurait-il €té meil. leur si l'on avait imprimé le slogan sur le papier hygiénique dont l'in- dustrie est florissante? Cela est peu probable, Le mes— sage du marchand de papier atteint son but, bien qu'il y ait loin de la "croupe aux lévres", parce qu'il est adapté aux besoins du produit et qu! il atteint un public dont 1'éducati- on est faite depuis longtemps, Si l'on en juge par les résul- tats obtenus, on ne tarde pas a cons-— tater,que dans le domaine de:1'alcoo- lisme, le message est incomplet et l'éducation 4 faire presque entiére- ment, Alors quia travers les ages, les connaissances techniques, médica- les, chirurgicales et autres ont fait des pas de géant,nous en sormes encore a4 traiter du probiens de l'al- ~»»coolisne:avec une attitude. aussi ri- dicule que- les remédes de bonne fem— me du passé, que pourtant nous tour- nons en dérision, Jadis, il était coutume d'étouf— fer ou de briler les victimes de la rage,de la peste ou du choléra sous prétexte qu'elles étaient _possédées du démon , L'alcooliqe est imbibé d'un dé- mon qui en ferait un combustible de qualité. Heureusement pour lui, de nos jours, les remédes sont devenus moins barbares, cependant, si nous ne jetons pas l'alcoolique au feu, nous nous contentons trop souvent de le laisser se consumer tout seul. Ii demeure victime de 1'igno- rance qui caractérise encore notre société dans bien des domaines. Un nombre chaque jour grandis— sant de médecins qui se penchent sur la question,s'accordent a démontrer que l'alcoolisme n'est pas un crime, mais bien une maladie aux formes et aux origines diverses, Dans la plupart des cas cepen- dant, la thérapeutique est unique.El-— le consiste encore A jeter la victi- me en prison. ; La société agit comme un pére 'de famille qui donnerait une raclée & l'enfant pour le guérir d'une bron- chite qu'il aurait contracté en reve— nant de 1'école sous la pluie. L'alcoolique autant que. l'en- fant a besoin de soins, de comprehen- sion, de chaleur humaine, qui 1'aide- ront a regagner un équilibre physi- que et psychiquey avant que ne soit entreprise une @tude prof onde des raisons qui l'ont conduit a son état et dont peuvent découler des ensei- gnements qui méneront le malade vers une cure appropriée et efficace; Il faut, pour en arriver 1a,que tous les membres de la société com prennent que le probléme est la res— ponsabilité de chacun et que la solu- tion ne réside pas dans des discours vides de sens, ou dans l'application de lois alcooliques périmées et hypo- crites. La responsabilité est trop ran- de également pour &tre abandonnée 4 la seule bonne volonté de groupes et d'individus qui, malgré leurs excel- lentes intentions ne sont pas suffi- sament outillés pour mener la lutte. L'enfer des alcooliques est(lui aussi) pavé de bonnes intentions. Ce fléau ne pourra @tre vaincu que par une action concertée et in- telligente des individus et de tous les niveaux de gouvernements sous la direction €clairée du corps médical tout entier,. Seulement alors pourra t- on, cha— cun accomplissant une tache précise remonter aux sources veritables des raisons de l'adiction 4 l1'alcool et aux drogues, malaises d'une société malade qui trop longtemps a gardé les yeux fermés et bouché ses oreil- jie's. Quand une province comme la C.B, a une réputation d'abondance et de richesse et en méme temps le taux na- tional le plus @levé de suicides, de maladies mentales, d'alcoolisme et de drogues, il y a matiére 4A réfle- chir. - Tl est grand temps que les gou- vernenents utilisent les millions ac- quis par la vente (réglementée) des alcools, 4 la recherche de remédes . cou ceux qui sont atteints, tout en ‘s' appliquantA creer jour. tous, des conditions propices a 1! épanouisse- ment moral et physique d'une société que l'on pourrait 4 nouveau appeler humaine, Pour atteindre le but, il faut- drait savoir sacrifier l'égoi'sme et le matérialisme qui entrainent 1'hom- me A courir aprés un bonheur €éphé- mére. Dans une dignité plus grande et une tension réduite, ar deviendrait facile,sans avoir 4 recourir a une Renault fait 20 pour cent plus de ventes QUEBEC-Les ventes d'automobiles Re- nault au Canada ont augmenté de’ 20 pour cent au cours des sept premiers mois de 1' année pour atteindre le chiffre de 5,715.° C'est ce qu'a sou- ligné M, Taees Fiaux, président de Renault Canada, Le président de Renault Canada s'est, par ailleurs dit satistait de la percée effectuée par sa compagnie au Québec, surtout depuis la créati- on de l'tusine de montage SOMA de St. Bruno, Selon M, Fiaux, 1' usine de montage SOMA " rivalise et dépasse parfois au plan du rendement les usi- nes de montage frangaises. INUTILE D ATTENDRE AGHETEZ MAINTENANT! RENAULT? 10 FABRIQUEE AU CANADA Profitez de la meilleure période de l'année pour acheter votre Renault! ~Les modéles 1970 seront ici a la mi-séptembre, soyez donc assurés de faire le meilleur achat avant la fin de nos modéles 1969. 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