« Un homme s’était suicidé pour elle, 4 cause d’elle. Du moins, c’est ce qu’elle croyait » (19). La aussi, c’est la voix du narrateur qui tire les ficel- les et qui s’exprime pour elle. Wendy n’interviendra que plus tard, lors- qu’elle se trouvera enfin en face du narrateur ...qui s’appelle Pierre (38). Michel Ouellette céde enfin a la tentation de la poésie par le biais d’un artifice théatral—le testament laissé par le disparu et dédié a sa bien- aimée : « Pour Wendy, ma muse, reflet de ma maitresse de |’art des mots, embléme d’Erato » dira-t-il dans ce testament intitulé Mes appétits (39). Ce recueil de poémes du testament se présente en deux parties. La pre- miére Saisons rimbaldiennes a réminiscence littéraire, est le reflet dans un miroir, des voyelles, poémes de Rimbaud. A sa maniére, Michel Ouellette donne a ses poémes les titres suivants : E blanc : hiver A noir : automne I rouge : été U vert : printemps O bleu. Enfin dans la deuxiéme partie, les poémes sans titre, ressemblent a tous égards a ceux des voyelles et dont ils reprennent parfois les couleurs et les saisons : J’étais bleu sur blanc Petit roi soleil dans un gilet de laine bleue Quand c’est 1’été, c’est l’hiver Ou encore l’exemple célébre du je qui est un autre, pastiche d’une poésie qui nous est familiére : Si j’étais Je Oui, je (65). Simon Henchiri, Ottawa (On). Michel Ouellette, Fréres d’hiver, Editions Prise de Parole, 2006. 10