12 - Le Soten, venoreo! 12 Novemsre 1993 Les nouvelles notes par Yvan Brunet Divers artistes “Germinal” Select/Disques Double. Symphonies, musiques de bals populaires et pulsations révolutionnaires, sont au menu de la bande originale de la production cinématographique frangaise inspirée du roman @’Emile Zola: Germinal. La musique de ce film (orchestre Nationale de Lille/Jean-Louis Casadesus) est signée Jean-Louis Roques et elle met en vedette le chanteur Renaud, Miou-Miou et Gérard Depardieu. Malgré l’univers sombre du film, la musique recéle une certaine lueur d’espoir. Daniel Barenboim “En direct de Vienne” Erato. Daniel Barenboim est un excellent pianiste de musique classique. L’entendre, c’est le reconnaitre. Seul au piano, il nous propose ici des interprétations méticuleuses de divers impromptus schubertiens en plus de la Sonate en B-majeur (composée deux mois avant la mort du compositeur). Le tout, enregistré en direct, (Golden Hall of Musikverein 4 Vienne en 1992) est de mérite. The Scorpions “Face The Heat” Mercury. Pour qui a évolué avec la musique lourde de cette formation d’outremer, cette seiziéme offrande discographique démontre le jeu accouplé des guitaristes Rudolph Schenker et Matthias Jabs. En somme, du heavy metal qui sait étre passablement mélodique. Christopher Parkening “The Great Recordings” Capitol/ EML. Pour tous les apprentis de la guitare séche, Christopher Parkening est un nom a retenir et “The Great Recordings” est un disque double a savourer. De plage en plage, ce virtuose américain donne vie a la musique de Fauré, Debussy, Rodrigo et le genre. Il émane de cet enregistrement une fraicheur, une simplicité et un charme certains. The Burning Season Le premier long métrage du réalisateur britanno- colombien Harvey Crossland, The Burning Season, tourné en Clombie-Britannique et en Inde, sort cette semaine sur — les écrans. Le film, qui a été présenté au Festival du film de Vancouver, met en scéne une jeune femme indo- canadienne(Akesh Gill) confrontée au poids des traditions en Inde. Connu pour les documentaires qu’il a réalisé, Harvey Crossland a filmé de superbes images. Nana Mouskouri et la Chorale Elektra La voix feminine en musique Dans deux concerts, les mélomanes ont pu se régaler de Ja musique de Nana Mouskourl qui a ébloul méme les musiciens du VSO. Nana Mouskouri, dont la voix dorée vend des disques depuis trente ans, a passé trois jours parmi nous, en concert avec le VSO. Les musiciens qui en ont entendu d’autres étaient aussi éblouis qu’un public nombreux qui a rempli a craquer le vieux Orphéum, trois nuits de suite. Lavoix de Nana Mouskouri serait une grosse déception pour des puristes, s’il s'en trouvait dans lasalle. Ellen’estni pure ni lyrique, malgré un Amour est enfant de Bohéme de Carmen tout a fait acceptable. Nana Mouskouri, si jamais vous lisez ces lignes, soyez gentille et soignez votre répertoire, car le haut de votre registre craque... Oui, cette bonne, trés bonne mezzo-soprano, chante trop souvent en soprano, d’ou une persistance métallique peu agréable... Ceci dit, lasonorisation était pour des salles genre stade, et non pas pour un thédtre comme 1’Orphéum, a l’acoustique chaude et intime. Certaines chansons étaient affablies ainsi, notamment, Halleluia, chanson grecque de féte. Elle posséde néanmoins une voix infiniment chaude, infiniment nuancée, une voix de grande comédienne qui connait toutes ses possibilités, une “Morna technicienne virtuose de sa voix. On entendait du velours, dans ses chansons jazz. On pleurait d’émotion en écoutant Summertime... Et l’orchestre dans tout ce programme ? D’abord, sachez que Nana Mouskouri voyage avec une demi-douzaine de bons musiciens de jazz. Elle a déclaré a Sylvia Lécuyer de Vent d’Quest, CBUF, n’avoir presque jamais l’occasion de jouer avec un orchestre. Mais ce n’est pas n’importe quel orchestre. Amateurs de jazz, je vous apprends qu’il y a a Vancouver un “Big Band” auson fabuleux. Il s’appelle le VSO, sous la baguette de Newton Wayland. On se serait crus a la Nouvelle-Orléans. Tout autre était le dernier récital de la meilleure chorale de notre région, Elektra. Quarante femmes triées sur le volet, dirigées par Maitres Diane Loomer et Edmundson. Ces chanteuses dominent aisément les colorations, prononcent, en plusieurs langues dont la ndtre, chaque parole, quelle que soit la musique. C’est un phénoméne remarquable dans notre région a peu prés ignare de la musique de chorale. Une petite objection : le répertoire. Me Loomer me dit, et c’estjuste : “Nous avons de vastes possibilités, tout ce qui est écrit dans la clé de sol est a notre portée. ” Soit. Mais alors, pourquoi est-ce que trois des sept oeuvres de la premiére partie se ressemblaient tant, étant polyphoniques et en latin ? Les autres oeuvres ont beaucoup plu. Notons la création de Salem 1692 en présence du compositeur Keith Hamel. Oeuvre effrayante et sombre, a la grande pureté de son dans la tradition de Britten. Des chants esquimaux, fascinants. Un chant grec... Etlamusique ? Unpianiste, une experte du clavichorde, et surtout Rosemary Speakman, une trés bonne percussionniste, aux talents immenses, techniques doublées d’une sensibilité lyrique, d’une musicalité rare. J’irais trés loin pour assister 4 un concert dont elle assurerait la percussion ou le hautbois, et elle est membre de la chorale, c’est-a-dire trés bonne chanteuse! Ah, ces voix Elektra, quelle musique, quelles émotions... Ah,... les voix féminines ! Nigel Barbour | Me Loomer dirige aussi excellent choeur masculin Chor Leone que !’on entendra jeudi soir, le 11 novembre, 4 ’Eglise Ryerson, 45émeet Yew, 4 19h30. Entrée 108, billets 4 la porte. Théatre: Mariage ouvert Présentée en quatres langues - anglais, cantonais, espagnol et frangais -, au Station Street Arts Centre dans un projet Fend Players, la piéce Mariage ouvert est une comédie de moeurs qui présente 1’échec d’un couple libéral. Ecrit par Dario Fo et Franca Rame, Mariage ouvert est présenté dans quatre productions différentes. Michéle Cook, directrice artistique du théatre de la seiziéme, a mis en scéne la version frangaise, avec Mary Mancini et Joé Lespérance, dont la premiére a lieu le 11 novembre. La piéce met en scéne Chantal, qui ne supporte pas les aventures de son coureur de jupons de mari. aprés quelques tentatives desuicide qui n’ébranlent en rien son mari, Chantal décide finalement de prendre un amant... Née au Québec de parents italiens, Marie Mancini a effectué ses études 4 Montréal, en anglais. Trilingue, elle a également été sélectionnée pour lareprésentation an anglais de Mariage ouvert. “C ‘estvrai quec’estunpeumélant : parfois, dans la méme journée, - je dois jouer le méme réle en frangais, puis en anglais !”, confie-t-elle. “Le texte anglais est différent du texte frangais, toutcomme lamise enscéne. Dans l'ensemble, la version frangaise est plus clownesque”, observe Marie Mancini. “Chantal est une JSemme qui atellement souffert, en voulant faire plaisir a son mari et en le laissant faire ce qu’elle ne pouvait pas supporter qu’elle est devenu forte, trés forte. Elle ne souffrira plus”, commente-t-elle. Joé Lespérance, originaire de Montréal, a étudié cing ans a Langara College. “C’est mon premier réle en francais”, explique-t-il. “Ce quej ‘aime dans cette piéce, c’est sa grosseur : c est trés physique’. “Lamariage — ouvert, beaucoup de gens s'ysont — fait prendre, dans les années 70- — 80. C'est une piéce qui concerne un peu tout le monde. Le publicy — réagit”, précise Joé Lespérance. — Le troisiéme personnage, — celui de l’amant, qui intervient — pour deux répliques a Ja fin de la piéce, sera interprété chaque soir par une personnalité différente de Jacommunauté trancophone. Pour — la version anglaise, on a vu sur scéne des gens comme Gordon Wilson. En VF, le public pourra applaudir Jean Wolff le 11 novembre, Carl Larouche le 13 novembre, Pierre Rivard le 14 novembre, Denis Couture le 19 novembre, Norman Lesvéque le 20 novembre et Marc Fournier le 21 novembre. F.L.