Une Auberge
de Jeunesse

A Vancouver, le nouveau-
venu se voit dégu de ne plus

trouver certains agréments |
qu’il appréciait ailleurs. Les |

terrasses aux cafés, les pai-
sibles ruelles, les fanfares
dans les rues, comment dé-

nicher tout ¢a dans un pays |

sorti depuis un siécle seule-
ment de 1’Aage pionnier ?
Comment ? En cherchant

bien. Il existe 4 Vancouver |
de nombreuses et bonnes |
Leur principale |,

fanfares.
sortie a lieu fin aot au
cortége de la foire annuelle
(P.N.E.). Défilé instructif !
On y voit que le folklore
fleurit dans les villes neu-
ves comme dans les an-
ciennes. Ces cowboys 4 che-
val, ces peaux-rouges sur
un chariot peinturluré, ces
jeunes filles en robe blan-
che agitant la main sur des
chars de roses, résument
Vhistoire de la ville : les
indigénes, les pionniers, une

jeunesse saine, et les roses”

illustrant la douceur du cli-
mat ! <a

Quant aux calmes ruelles,
je concéde que dans cette
ville en damier elles ne se
découvrent pas facilement.
Il en existe pourtant et de
bien agréables. A Shaugh-
nessy ou South-West Ma-
rine, suivez donc, un matin
d’automne, quelque allée de
derriére les maisons. On
grimpe. des escaliers ver-
moulus, on longe des cl0-
tures bofteuses, des caba-
nes fleuries de bouillons
blancs. Et parfois, en re-
trait, une grise villa brandit
ses hautes cheminées au-
dessus des ramures, et fait
réver de bonheur impossi-
ble. Les coins romantiques
ne manquent pas 4 Vancou-
ver. Sans vouloir décrire
Stanley-Park, verdoyante
réserve dont l’éloge n’est
plus a4 faire, mentionnons
seulement Maple Grove
Park, et le domaine de
l’Université, avec ses _sen-
tiers coupés de petits ponts,
et sa roseraie étalée comme
un tapis devant un cirque
d’eaux et de montagnes...
Je me faisais ces: ré-

Ro LS

ea
ee OS emilee re

flexions en me rendant 4
l’Auberge de Jeunesse de
Vancouver, la plus grande
du Canada, située 4 Locarno
Park.

quatriéme avenue, on tourne
a'droite dans Discovery
Street, la Rue de la Décou-
verte,

cette voie de verdure, 4l’ap-
pel de la mer et de la mon-
tagne?)D’abord quelques jeu-
nes gens sac au dos qui che-
minent. Puis, derriére un
rang d’arbres, une batisse
blanche et honnéte, aux chas-
sis verts, et flanquée d’un
large perron. D’une pro-
preté méticuleuse, l’auberge
comprend des dortoirs 4
cloison pour garcons et fil-
les, une salle de récréation,
une piéce pour la lessive,
une autre pour se restaurer.
J’y ai rencontré une étu-
diante en architecture, de
Paris, un étudiant en scien-
ces politiques, d’Anvers, une
Canadienne - Francaise de
Toronto, dont le mari est
géologue, tous gens intéres-
sants.

En marchant vers 1” |
ouest, passé Alma, sur la |

la bien nommée ! |
Et que découvre-t-on, sur |

J’ai beaucoup fréquenté, | auberges frangaises. Un cli-

naguére, les auberges de
France, de Belgique, de Hol-
lande, les unes sises en
d’anciennes écoles, les au-
tres en d’anciens chateaux,
jen ai vu peu d’aussi bien
organisées que celle-ci. Je
me souviens qu’en Europe,

jeunes gens et jeunes filles,

nous nous réunissions, le
samedi soir, A la veillée.
On chantait, entre ressor-
tissants de divers pays, des
chants folkloriques. On or-
ganisait des jeux of ma ma-
ladresse, si ma partenaire
était une fille, était prover-
biale. Rien de cela, ici. Et
l’ambiance, pourtant, couve,
préte 4 s’épanouir, grace au
dynamisme de Madame Co-
lette Froment et de Monsieur
Jean Froment, les ‘‘parents
aubergistes’’, qui gérent
l’Auberge de Vancouver avec
une solide expérience ac-
quise en Europe.

On ne voit jamais ce qu’on
apprend qu’atravers le pris-
me de ce qu’on a appris.
Madame Froment me parle
des auberges canadiennes.
Et moi je les confronte aux

| mat ‘‘ajiste’’ existe ici en

Les adultes sédentaires at-

plus petit que la-bas. N’ou-]

stance Monsieur Froment,
que Vancouver est une ville.
On passe A 1l’Auberge de
Locarno pour visiter Van-
couver, tandis qu’ailleurs,
que ce soit 4 Dinand dans les
Ardennes belges, ou 4 Mount
Whistler, on reste 1a, on se
serre les coudes 4 la veil-
lée, un peu en famille, A
l’écart du mouvement. Ici
passent des ‘‘ajistes’? qui
ont pleinement l’esprit ; A
cote d’autres groupes, sco-
laires, etc, pour qui l’Au-
berge n’est qu’un gfte
d’étape.

Et je quitte Monsieur “et
Madame Froment, enchanté
de ma soirée, révant d’un
esprit universel des auber-
ges, une sorte de fraternité
entre les peuples. Puis,
d’humeur vagabonde, je me
dis ceci : les jeunes voya-
geurs profitent maintenant
d’une auberge A Vancouver.

tendent (pour quand? ) des

lterrasses aux cafés. °

Isabelle

par Jacques Baillaut

ISABELLE n’a jamais com-
pris les mystéres de la bour-

se, elle ne posséde pour toute »

fortune . que l’argent des
clairs de lune étalé sur la
mer et tout l’or des crépus-
cules de laterre. C’est pour-
quoi, elle a trouvé bizarre

qu’on lui propose des parts
de Gibraltar... Toute éton-
née, elle a pensé que les
. Anglais, comme toujours en-
tétés, avaient décidé de ven-
dre le fameux rocher en pe-
tits morceaux, plutdt que de
| le rendre aux Espagnols...

ISABELLE peut-étre enten-
due A l’émission ‘‘Du vent
dans les voiles *’ présentée
par Serge Arsenault du lundi
au vendredi 4 7 h, sur les

Vancouver et le dimanche

ondes de CBUF-FM, 97.7
8h33 au réseau national.

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VII, LE SOLEIL, 10 SEPTEMBRE 1971

bliez pas, me dit en sub-] ©