Le Moustique Volume4 - 8°édition ISSN 1496-8304 Aodt 2001 LPFELELEREUUTSD® EXTRAIT de la Presse Canadienne Mordecai Richler, 70 ans. (27 janvier 1931 — 3 juillet 2001) fe mordant polémiste, succombe a un cancer MONTREAL (PC) - L'écrivain Mordecai Richler, qui savait prendre 4 rebrousse-poil le nationalisme québécois, est décédé tét mardi. L'auteur d'une dizaine de romans dont "L'apprentissage de Duddy Kravitz" a succombé a un cancer, a I'age de 70 ans. La semaine derniére, ses proches indiquaient qu'il suivait une chimiothérapie, 4 Montréal, et qu'il se portait bien. Mardi, dans un communiqué, sa famille était attristée par "le décés inattendu de notre pére bien-aimé et merveilleux, Mordecai Richler, qui a succombé ce matin a I'Hépital Général". Le romancier était alors entouré de sa femme Florence et de ses cing enfants, Daniel, Noah, Emma, Martha et Jacob. Un service funéraire réservé aux proches aura lieu a la fin de la semaine, tandis qu'une cérémonie publique est prévue pour plus tard. Né a Montréal le 27 janvier 1931, auteur a grandi rue Saint-Urbain, dans le quartier du Mile End. Etudiant a l'Université sir George Williams, il partit vivre en Espagne et a Paris avant de s'établir en Angleterre en 1954, pour 18 ans. Ses premiers romans furent : “The Acrobats”, “Son of a Smaller Hero" “The Apprenticeship of Duddy Kravitz" (1959). Le héros de cette histoire, influencée par la vie de l'auteur et ou le comique cétoie le tragique, est un jeune entrepreneur juif montréalais. Son talent brille 4a nouveau dans "The Incomparable Atuk" (1963), un récit farfelu brocardant le nationalisme canadien, et dans “Cocksure" (1968) qui raconte la lutte entre la tradition et la folie du monde. Dans "Joshua Then and Now" (1980), un ouvrage complexe, le protagoniste ressent l'emprise du passé. Puis les écrits de Mordecai Richler prirent une dimension politique, comme le pamphlet "Requiem", en 1992, ot il reprochait au Québec de se replier comme une société "tribale" qui, historiquement, selon lui, connut son émancipation grace en bonne partie a la magnanimité anglophone. L'outrance de certains de ses propos contre la loi 101 a braqué beaucoup de monde, mais il n'était pas anti-francophone, disent des amis comme Hubert Bauch, journaliste montréalais. A Ottawa, le Premier ministre Jean Chrétien a salué en lui "l'homme de lettres canadien par excellence", dont la mort impose "la tache impossible de trouver des mots qui rendront justice a sa stature". © La Presse Canadienne, 2001 Page 19