SHAHAM, STRAUSS et des... solos PAR NIGEL BARBOUR Notre excellent or- chestre régional, 1’Or- chestre Symphonique de Vancouver aime la musique et déplore la mauvaise réputation quel’on faitpar- fois 4 la musique dite: grande musi- que. Les qualificatifs sont parfois des plus injustes et des moins fondés. Le plus souvent, c’est par ignorance que les gens parlent de ce qu’ils ne con- naissent pas. II n’est pas rare de voir des jeunes et des moins jeunes affir- mer qu’ils n’aiment pas telle ou telle piéce de musique qu’ils qualifient d’élitiste sans l’avoir jamais écoutée auparavant. Vous aimez la musique mais vous aimeriez partager ce que vous ressentez avec un compagnon ouune compagne?... Qu’a cela netienne! Il vous suffitd’arriver vers septheures et vous rendre dans un salon ot: d’autres personnes dans votre cas sont la avec lesquelles vous pouvez parler musi- que et socialiser. On vous servira mémeune boisson gratuite et il y ade fortes chances que l’aimable chef en GIL SHAHAM résidence, Maitre Clyde Mitchell, vous adresse la parole. D’ailleurs afin de mettre la musique un peu plus a la portée de tous, et de remédierau pro- bléme de la solitude, le V.S.O.a orga- niséune série deconcerts sous lenom de “Club Solo”, dont le premier con- cert absolument amusant et réussi a eu lieu samedi soir dernier. La formule a évidemment disponibles: besoin de retouches; le VSO et la responsable, Mile Hammet-Vaughan sont ouverts aux idées. On aurait pu, parexemple, informerun peu mieux les spectateurs du souper aprés-con- cert-les “solos” ont di se débrouiller pour trouver eux-mémes |’adresse. Mais quelle belle et sympathique soirée malgré la musique qui n’était pas 4 la hauteur. Le chef invité ne savait pas, semble-t-il, que 1’Ouver- ture des “Vépres siciliennes” c’est del’opéra! Il nousa servi un romantis- me fade. De méme, |’oeuvre princi- pale du programme, le “Fantasme écossais” de Bruch, ne présentait que peu d’intérét musical. Ce n’était en somme qu’une orchestration habile de chansons folkloriques. Parcontre, le violoniste invité, M. Gil Shaham (notre photo) n’a fait qu’une bouchée de Bruch! J’ai trés envie de ré-enten- dre ce ton chaleureux et d’apprécier cette maitrise absolue de 1’émotion, dans une oeuvre digne du musicien qu’il est. AV’opposé, la derniére oeuvre duprogramme a enthousiasméméme les critiques musicaux les plus bla- sés. Aus Italien, op. 16 de Richard Photo: © Koichi Miura Strauss, était un véritable bijou - sublime, majestueux, émouvant. Le VSO a sti étre a Ja hauteur de cette oeuvre. A noter les merveilleux ins- truments 4 vent de |’orchestre qui nous ont transmis le réve italien d’une facon trés palpable. Kate Hammet-. Vaughan et le VSO ont fété et dansé toute la nuit au Studio 16. LES NOUVEAUX TITRES A lanouvelle Bibliothéque de Vancouver, on nous informe que les livres suivants viennent d’arriver et sont maintenant FRE 193 N6716 - NIETZSCHE:Ainsi parlait Zarathoustra : un -c 1983. FRE 575.10724 134d - TESTART : Le désir du géne/c.1992. FRE 616.65512p1 - TAGUCHI: Les parties intimes de homme 1990. FRE 616.9792 S635g - SMADJA - Guide a I'usage des séropositifs. - ¢1992. FRE 616.8526 B77a - BOURQUE : A 10 kilos du bonheur : l'ob@se . c1991. FRE, 641.3 {83s - FRAPPIER - La spiruline : un aliment precieux 1992. FRE 641.65 C61c - CLAVERIE: La cuisine du potager /c1985. FRE 915 G46a - GIGON: Asie : enfer et paradis /c1978. FRE 921 P57bo- BONEL: Edith Piaf: le temps d'une vie c1993. FRE 944,01 P73e- Les plus beaux sites archéologiques c1993. FRE 971.004 C2121n1- Visages du Canada (vidéorecord 1989. VIDEO FRE 972,94 H55h - HERMANN : Hafti / 1975. FRE J591.998 C53a - CHINERY : Les animaux des pOles /c1992. FRE J629,136 Y19v - YAMAMOTO: Les véhicules de l'aéroport / (1993). FRE J847 H54L- HERGE : TINTIN: Le lotus bleu /c1974. , FRE J909.08 M73b - La Monarchie triomphante /c1992. FRE.J909.7 L95b - Les Lumidres et la révolution c1992. FRE J940.1 A11d - Al’ombre des chateaux forts . c1992. Note: “J” devant le numéro signifie un livre pour enfants (section Juvénile). (asuivre....) ‘ Mor ati Diegene # par PERNELLE SEVY Diogéne et Chinette (28 partie) L’automne était arrivé. J’ai retiré du demi-tonneau qui mesert de bac a fleurs les roses d’Inde et les pétunias fanés, et le chat est venu prendre leur place, couchéen rondsur la terre tiéde, y savourantau soleil ses heures de sieste. I] devint un habitué du tonneau et, en souvenir d’un fa- meux prédécesseur, nous |’avons ap- pelé Diogéne. Preuve dela considéra- tion que nous avions pour lui. Quanta sa compagne en trois couleurs quise prélassait sur les dalles de l’allée, nous avons pensé que le nom de Chinette lui irait bien. Plus tard, nous avons su les noms qu’on leur avait attribués 4 leur naissance: Chuck et Button. Avouezqu’onn’avaitpas fait preuve de beaucoup d’imagination! Pauvre Chuck! Prononcé 4l’anglaise, -celasonne comme une pleine truelle de platre que !’on flanquesurunmur. : Tcheuk! Diogéne, cela vous a quand iméme une autre allure, non? Les deux chats appartenaient , au voisin, - celui de gauche, - etnous nous sommes vite habitués 4 leur vi- site quotidienne et discréte, Un jour de pluie, nous avons consenti a les laisser entrer dahs la maison, leur propriétaire étant absent dans la jour- née. Ce futun grand pas dans la viede Diogéne et de Chinette, et aussi un grand pas dans la nGtre, mais nous ne le savions pas, nous étions sans mé- fiance. Tous deux ont inspecté les lieux, reniflé tous les coins pour sa- voir si c’était bien partout la méme poussiére, et se sont déclarés satis- faits. Diogéne et Chinette miaulent anglais, ainsi d’ailleurs que tous les autres chats du quartier. Mais sou- cieux de leur culture, et désirant étre de bons Canadiens bilingues, ils ont pensé qu’il serait bon pour eux de venir chaque jour passer quelques heures en /French immersion”. A partir du moment ot ils ont compris tout le bienfait qui pouvait résulter de notre fréquentation réguliére, nous les avons vus arriver dés le matin, se collant le nez contre la fenétre de la cuisine, attendant avec impatience que nous ayons terminé notre petit déjeuner pouravoirla permission d’en- trer. La chattese précipitait surle lait comme si elle avait été 4 jeun depuis une semaine. Diogéne, lui, était plus discret. De toute fagon, Chinette ne lui aurait jamais permis de prendre une goutte de lait avant d’étre gavée! Chinetten’est pas vraiment jolie. Elle est habillée mi-partie feu, mi-partie noir, comme un page du moyen-age. Cela lui donne un style femme fatale. On aime ou on n’aime pas. Mais Diogéne, Jui, il aime. Etles gestes de Chinette sont si gracieux! Il est vrai qu’elle prend soin desa ligner! Tous les jours, étirement de tous les mus- cles, mouvements sur le dos, flexions de la colonne vertébrale en avant, en arriére, sauts, exercices d’assouplissement, bref, ce que re- commande Jane Fonda (quis’y con- nait) a celles qui veulent conserverla jeunesse. I] lui arrive aussi de suivre le programme d” aerobic” 4 la télé- vision. I] faut voir Chinette pencher la téte a droite, 4 gauche, 4 droite, a gauche, en suivant le rythme donné parles trois minettes quis’agitentsur l’écran. Cette télévision est un mys- tére. Un jourellea eu trés peur. Un ours blanc est arrivé droit sur elle, et un “travelling” avant l’a fait grossir si vite qu’ellea faitun bonden arriére. Elle ena eu lachairde poule. La chair de poule, pourune chatte, vous vous rendez compte? D’ailleurs tout cela c’estdela frime. Le jourotdes pois- sons sont passés, elle a allongé la patte pour en attraperun, mais c’était lisse, il n’y avait pas de poisson du tout. -Chinette aime les Teed lett © So etn oUD quand il s’agit de poisson. Alors la télévision... elle l’a assez vue... elle est blasée. Elle préfére d’autres oc- cupations, jouer avec des bouchons par exemple. Elle les guette, bondit, cabriole, semble s’en désintéresser, les observe de loin, puis se jette des- sus, rapide comme |]’éclair, quand ils sont sans méfiance, re-bondit, re-ca- briole, et va enfin se reposer et ronron- ner sur nos genoux ot Diogéne la rejoint aussitdt. Bienstrelle prend la Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 19 janvier 1996 7 meilleure place, mais Diogéne ne se plaint pas. Quandellese réveille, elle léche la téte du chat, passe une patte autourdeson.cou, lui faitdesmamours. Lui, tout heureuxettoutbéte, croit que c’estdans la poche et essaie de mettre son nezsous la queuede Chinette. Ah! Mais non! Elle n’accepte pas une telle familiarité! Elle est furieuse! Commentosez-vous, Monsieur? Pour qui me prenez-vous? C’est une co- quette, une petite chipie, mais elle saitse faire aimer. Et Diogérel’aime. Ilnesait pas vivre sans elle. I] miaule désespéréments’il ne la trouve pas. Il accepte qu’elle boive son lait. Il ac- cepte qu’elle le chasse deson coussin pour prendre sa place. Il la regarde joueravecses bouchonsenla fixantde ses beaux yeux bleus de chat birman. Car Diogéne est beau. Sa couleur va du sable clairau brun, passée avecun pinceau d’aquarelle. Sa téte est som- bre, presquenoire, ainsi que les pattes qui sont chaussées de minuscules bot- tes blanches. Diogéne est un “snowshoe” de Birmanie. II a des ancétres. Peut-étre des ancétres fa- meux. Comme il l’ignore, cela lui évite d’étre prétentieux. Lui, il ne joue pas. Du moins pas souvent. [I se contente de se rouler sur le dos et de nous montrerson ventre pouravoirdes caresses. Cela, il aime bien. Mais la plupart du temps il pense a des choses sérieuses. Lorsque je travaille 4 mon bureau, il saute surmes genoux, donne un coup d’oeil sur les pages que je viens d’écrire. C’est un intellectuel. Pourm’ encouragera continuer, il pose ses deux pattes bien douces, toutes griffes rentrées, de chaque cdté de mon.cou, etme passe sa langue rapeuse sous le menton. Je me demande par- foiss’iln’est pas un peu amoureux de moi. Evidemment, jeneme compare pas a Chinette. Je ne posséde pas ses charmes. Mais enfin... Ainsi, l’autre jour, il a mis sa téte dans le creux de (suite en page 9) VANCOUVER ~SIMPHONY Sergiu Comissiona, Music Director Charlotte Diamond brille de tous ses feux! ed an hoo ries e au théatre de ’ Omheum *Venez voir Charlotte Diamond faire ses débuts au Vancouver Symphony dans un amusant spectacle pour les enfants, accompagnée de tout I'orchestre. *Pour les jeunes et ceux qui le sont restés dans l'ame. Les réservations seront bientét completes. Procurez-vous vos billets dés maintenant! aux boutiques TERA Garey ou ¢ ant la ligne de réservation: 280-3311 Pour Information ou une brochure gratuite, appeler la ligne d’information de la Symphonie : 876-3434. Ligne pour les groupes 684-9100 Ligne Aérienne Officielle @) ALR CANADA Sponsors Media . GheVancower Sun Sponsor Series BPLAGR DOVE NC. apa wea o q ) | i |