Sel bie a! -... port: de la Commission royale sur le Bilinguisme et le Bicul—— - turalisme de 1967, les memoires ‘at 3%, j 42, P. Les francophones de I’Quest sont-ils des canards sacrifiés? 7, Le Soleil de Vancouver, 20 novembre 1970, l'état du fait francais dans les trois provinces de la prairie canadienne N.D.L.R. - Me Bernard Wilhelm est le directeur du Centre d’Etude bilingues de l’Université de Saskatchewan, campus de Régina, Nous publions ci-dessous; le texte de 1l’allocution qu*il a prononcée 4 la séance inaugurale du Colloque interna- tional de Sherbrooke, sur la Francophonie qui s’est déroulé .4 1’Université du 5 au 10 octobre dernier. Etant donné la situation présente la Francophonie dans 1*Ouest canadien nous avons cru bon de reproduire intégralement cet article quia paru dans La Liberte et le Patriote du 11 novembre. En associant, par votre invi- tation, les Francophones, de 1?Ouest canadien 4 la Semaine culturelle de la Francophonie si magnifiquement organise€e par cette université, vous accomplis— sez un geste auquel la Fédé- ration franco-canadienne de 1’Ouest est, croyez-le, trés sen- sible, S*il fut un temps ot, sur ce continent et dans ce pays mé- me, nous étions les éléments francophones dispersés des mar— ches de l%ouest, ou plus pro- saiquement, les sacrifiés ‘*d’ou- tre frontiére’’, croyez que le vent de l%identité culturelle et de la prise de conscience orgueilleuse de sapropre destinée souffle e- galement des palines a ble du Manitoba a la barriére des Ro- cheuses, voire jusqu’au Pacifi- que, Le message que je vous ap- porte, plus qu’un commentaire 'd’un passé historique ressasse, fait de brimades et d’humilia- tions successives, est l’essai d’une évaluation lucide d’une ex- perience palpitante de survie lin- guistique. __ DES CANARDS SACRIFIES? En étudiant le premier rap- Multiples soumis 4 cette com- mission par la Fédération cana— dienne frangaise de 1’Ouest, les associations franco-canadiennes de 1*Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan, en relisant les enquétes et les théses des Cor- mier et des Huel, et les ou- vrages de Donatien Frémont, Ray- mond Denis et du Pére Mauri- ce, on se rend compte que la survivance du fait francais dans 1*Ouest canadien est phenoméne linguistique et social qui pas- sionne les esprits et intéresse chercheurs et spécialistes depuis _ bon nombre d’années. L*évalua- tion, rapports et mémoires, nous fait cependant constater qu’au- cune étude complete sur ce su- jet n’a encore été réalisce, et nous oblige de mettre en doute — la valeur intrinséque des chif- fres et données fournis. Depuis ‘le dernier recensement de 1961, DEAN LAPOINTE Téléphone N° (i) NORTHWEST REALTY ‘LTD. Services immobiliers complets — MMAISONS MPROPRIETES DE RAPPORT *APPARTEMENTS % CONSTRUCTIONS NOUVELLES % CONDOMINIUMS % HYPOTHEQUES « bureau: résidence: 263 - 8251: base des tabelles du rapport de la Commission royale, la situa- tion linguistique et sociale des Francophones dans l*Ouest ca- nadien s*’est modifié sensible- ment, et il nous est difficile, faute de données récentes, de faire le point exact. ~D’aucuns ont conclu quelque’ peu hative- ment, et parmi eux un politi- cien québecois pour lequel j’ai par ailleurs une grande admi- ration, que les Francophones de 1’7Ouest n’étaient plus que des ‘dead ducks’, des canards sa- crifiés. Nous autres, placés jour aprés jour dans une at- mosphére de lutte, nous ne nous sommes pas contentés de re- lever le gant, mais nous nous sommes promis de prouver au canada et 4 la communauté des days francophones que nous es- Sayons de faire mieux que de choisir a quelle sauce nous se- cont apprétés, Car finalement, méme si les chiffres des ta- belles prouvent que la langue frangaise recule de décennie en décennie dans 1’Ouest, et que sa population abandonne ses parois- ses. traditionnelles pour s’amal- gamer dans les villes imperson- aelles, n’est-ce pas un vérita— ble miracle que de pouvoir at- . terrir demain sur la piste de gazon d*un village tel que Wil- ~ low Bunch ou Bellegarde, et d’étre © accueilli par un Béchard ou un Carriere, descendants de pion- niers canadiens-frangais, fran- gais ou belges, un type de Ca- nadien francais pratiquement iso- 1é depuis 1880 et privé du sup- port logistique qu’aurait pu lui apporter une région francophone groupée, et qui, cependant, s’ex— prime dans sa langue avec une verve et un 4 -propos que lui envierait un Francophone placé dans des conditions idéales? LE ‘‘MELTING POT” En 1968, lors d’une enquéte linguistique menée dans le petit village de Montmartre en Sas- katchewan, le conseil rural, for- mé de fermiers d’origine fran- gaise, allemande, ukrainienne et polonaise, nous avouait qu'il était illusoire de vouloir résister 4 la tendance du melting pot’’, 688-8531 bien, 3820 rue OAK _-Vancouver,9 INTERNATIONAL MOTORIST COOPERATIVE ASSOCIATION Nouvel avantage - Conseil légal en Cour. pcur cas méritoires sous le '' Motor vehicle act '! Nous payerons jusqu'’s $35.00 11 Te plus efficace des Auto-Clubs '! DEVENEZ ACTIONNAIRE POUR $1.00 COT{SATION ANNUELLE $11.00 Té1:733—4636 et qu’en fait, chaque ethnie e- tait déja fondue dans la masse anglophone, Deux ans plus tard, il semble que l’exemple si ten- tant inspiré par notre grand voi- sin du Sud ait perdu quelque attirance, Les tribulations po- litiques des Etats-Unis, les con- ditions @€conomiques actuelles et une résurgence d’un nationalisme canadien font que le fermier Gi- roud de Montmartre et Marti- novetz de Candiac ne se mon- trent plus si catégoriques. L’Ouest canadien, souvenez—vous en, c’est la Terre du Vent, mais les arbres que l’homme y a plantés résistent avec tenacité, Reprenons, si vous le voulez quelques chiffres. Ceux publiés par la commission Lau- rendeau de 1967 nous donnent; 60,000 Francophones au Ma- nitoba, 36,000 en Saskatchewan 42,0°0 en Alberta, et 26,000 en Colombie Britannique; soit un to- ‘tal de 164,000 Francophones. Ro- land Pinsonneault , directeur de l’animation sociale de 1’Associa- tion Franco-Canadienne de la Saskatchewan estime, quant 4 lui, le nombre actuel des Franco- phones du Manitoba a 85,000, de la Saskatchewan a 59,000 et de 1*’Alberta 4 75,000. De ces totaux de population d’origine francophone, il convient de pré- ciser que 65,000 Francophones parlent encore leur langue au Manitoba, 36,000 en Saskatche- wan et 40,000 en Alberta, soit une perte par assimilation de 28% de la population francopho- ne toutes les décennies en Al- berta et en Saskatchewan et d’en- viron 10% au Manitoba. Le pro- cessus d’assimilation, est-il be- soin de l*indiquer, n’est pas cons— tant. Son ralentissement ou son -accélération est fonction de fac— teurs politiques ou économiques. LES FACTEURS: D’ ASSIMI- LATION Ainsi, la Situation dans le sec- teur scolaire est un élément dé- terminant d’amélioration ou de détérioration du fait francais. Au Manitoba, le premier minis- tre Schreyer, vous ne l’ignorez pas, a joué sa situation politi- que en acceptant la carte du bilinguisme . Depuis le mois de septembre, dans chaque lieu ou les Francophones sont en me- sure de réunir 28 enfants dé- sireux de recevoir leur ensei- gnement en francais, la loi sco- laire autorise l’ouverture d’une classe, au niveau primaire com- me au niveau secondaire. Le: College de St-Boniface s’est mis de plus sur les rangs afin d’ob- tenir une école normale destinée APPELEZ- Mol si vous désirez obtenir quelques idées sur l’assurance-vie — argent remis. La police Sun Life Dotation fonds de sécurité. protege votre famille jJusqu’a ce que vous soyez agé de 65 ans, puis vous rembourse toutes les primes plus les dividendes! MARCEL ST-DENIS #600 - 675 W. HASTINGS STVANCOUVER 2: Téléphone: Off. 681-5321 R&s. 926-568! SUN LIFE | 4 former les enseignants fran- eais des trois provinces de la rairie, Dans la Saskatchewan, le mi- nistére de ]’Education, a la suite de demandes réiterées ~ faites par I’ACFC, a ouvert depuis 1968 . dix classes dites ‘désignees”’, ot. lenseignement des matiéres du plan d*’études Se fait en fran- cais. Le Collége de Gravel- bourg et la Saskatoon French School jouissent d’un statut par- ticulier et de l’aide du gouver- nement fédéral, et le Centre d’Etude bilingues du campus de Regina offre déja un baccalau- réat és Arts bilingue. L’Alberta, depuis plusieurs an— nées, offre la possibilité d’ensei- gner de la premiére a la si- xiéme année en francais. Le Collége St-Jean, 4 Edmonton, as— socié a l’Université, devient de plus en plus une pépiniére d’edu- cateurs et d’étudiants ayant choi- si de faire leurs études en fran- cais. LA SITUATION PRECAIRE DE LA PRESSE FRANCO- PHONE > A une époque ot les colleges religieux francophones ferment leurs: portes l’un apres l’autre faute de vocations religieuses, .on assiste a un regroupement des efforts et a une releve laique favorisée par les autorités pro- vinciales ou fédérales, releve qui sera propre, nous l’espérons, a enrayer ]*hémorragie. Si Won passe au secteur so- ‘cial, c’est pour constater que ce dernier a longtemps été le pont faible de nos associations. Les structures ancestrales de la paroisse ont craqué, l’exode vers les villes a pris de l‘amplitude sans que les dirigeants semblent s’étre émus, et plus tard, lors— que le danger d’assimilation ac- célérée se précisa, sans que ces mémes dirigeants disposent des moyens financiers propres a entrer en action. C’est chose faite a present.- L’animation sociale, dont les buts sont de sensibiliser la population francophone a son identité, d’aller au-devant de ses problémes cul- turels, sociaux et économiques en établissant des priorités, a actuellement deux ans d’existence au Manitoba, et une année en Alberta et en Saskatchewan, [1 est trop tét pour tirer les pre- miéres conclusions d’une telle action, mais celle-ci, qui nous semble bien menée et bien di- rigée, devrait @étre un élément ‘primordia] capable d’arréter le processus d/’assimilation et mieux encore, de renforcer le fait francais. L’AVENIR Si je passe enfin au domaine de ce qu’on s*%obstine a appeler les ‘‘news media’’, un nom qui devrait retenir l’attention d’E- tiemble, 1’inventaire révéle l’existence d’un réseau de qua- .tre postes de radio privés, payés il y a dix ans par les Fran- cophones de l*Ouest eux-mémes et soutenus par le Québec, trois journaux; ‘*La Liberté et le Pa- triote’? de Saint-Boniface, ‘*Le Soleil”? de Vancouver, et le ‘¢Franco-Albertain” d’Edmonton et quatre stations de TV émet- tant de 16 heures par jour a Winnipeg a quatre heures heb- domadaires a Vancouver, Inven- taire certes rassurant, mais qui masque en verité, la grande fai- blesse des Francophones de 1*Ouest, La presse hebdoma- daire de langue francaise est en sursis et risque de dispa- raftre; les stations de radio n’at- teignentpas les jeunes, qui sont, on le sait, des adeptes de la télévision, Et cette derniére est venue trop tard et en trop petites doses pour contrecarrer les stations anglophones, De plus, nous n’avons pas, nous autres francophones, le genie des re- lations publiques, cette science si totalement maftrisée par nos voisins anglophones,, Et nous payons, depuis dix ans, ce prix de nos négligences, Finalement, faire le point de la situation linguistique de l1’Ouest par évaluation successive du cli- mat scolaire, de l’action sociale et de l*%importance des moyens de communications, c’est ignorer encore le facteur le plus im- portant, celui-la méme qui déci- dera finalement si le fait fran- ‘Cais existera encore dans 1’Ouest en l’an 2,000; ce facteur, c’est celui de l*’urbanisation accélérée d’une population de souche agri- cole. Ce probléme n’est pas par- ticulier 4 nos régions; aussi lors- qu’il aura atteint des proportions alarmantes, aurons—nous besoin de l’aide et du soutien d’autres pays francophones éprouvant les mémes difficultés, afin d’adapter nos structures et pouvoir faire _ face a de nouvelles obligations, Messieurs les représentants des pays francophones, il vous a semblé peut-@tre bizarre d’en- tendre parler ce soir un repré- sentant francophone venu du pays méme qui est celui de vos h6- tes, et qui parle cependant com- me s*il venait d*’un pays lointain, Lointain nous le sommes sur un méme continent mais vos pro- ’ blemes et ceux du Québec sont les n6tres, de méme que vos as- pirations et vos espoirs, Je forme les voeux les plus sin- céres pour l’avenir de la Fran- cophonie, B. Wilhelm LA CAISSE LA RENTREE DES SUPP LEMENTAR.- S™-SACREMENT LASSES EST UNE OCCASION DE DEPENSES —vétements, chaussures, livres, etc... POPULAIRE _ PAYANT COMPTANT ’? 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