8, Le Soleil de Vancouver, 17 aont 1973 ©66666666 — De quoi devons-nous user sans abuser, m’a t-on de- mandé depuis 1a semaine derniére . Nous y arrivons : il s’agit de cette terre qui est la no- tre , pour ce court séjour ue nous y vivons ; il s’agit e cette nature qui est notre hdte et que nous devons trai- ter comme tel. Je vois la réaction poin- dre : que nous chantez-vous la. Et oui ! Nous avons laissé la semaine derniére, notre nature en voie d’évolution, nous ne faisions pas encore partie du tableau ; le cycle : Vie végétale et Vie animale, s’organisait grace aux ali- ments air, eau et miné- raux (chaque chose a sa rai- son d’étre, chacun vit grace A un autre et pour un au- tre). Mais nous voila, HOMME - homo sapiens - homme sage (je serais parfois ten- té de dire : singe savant |!..). Notre différence, en com- paraison de tout ce quiexis- te, est d’étre les seuls Ane pas avoir un role réel, la nature sans nous, ne s’en porterait pas plus mal ! No- tre différence est aussi, d’ ‘étre les seuls éléments qui puissent juger de leur com- portement, les seuls ‘‘étres doués’’ d’intelligence (on en douterait, hélas !). Nous sommes donc (Dieu sait pourquoi -) les maftres de tout cet univers complexe qui a demandé tant d’années pour sa formation, pour son Dans la composition d’une photo prés de la plage ou au bord de la mer, il faut tou- jours faire attention au ni- veau de la mer : qu’il soit bien A Vhorizontale. D’au- tres sujets, comme les va- gues ou bateaux, peuvent se présenter sur le travers, mais l’eau doit toujours étre 4 l’horizontale. Maintenant pour donner une impression fonctionnement perpétuel A condition que l’on ne désor- ganise point un équilibre aussi prodigieux, aussi par-' fait. Nous étions les derniers arrivés et nous nous retrou- vons les premiers... Notre seule mission, dans cet ensemble parfait : user, mais ene pas abuser ! No- tre seule arme:la Sagesse. Les siécles ont passé, qui ont vu 1’évolution de 1?7Hom- me dans son environnement. Il eut A lutter pour avoir de quoi se nourrir, il sut peu A peu trouver autour de lui tout ce dont il avait be- soin, abri, vétements contre le froid, remédes avec les plantes pour soigner, mala- dies et blessures. Jusque 1a, l’?Homme vivait heureux, il n’avait point d’autres soucis que ceux de tout 6tre vivant: Vivre. L’équilibre fut préservé , tant que l’homme usa avec sagesse des possibilités de la nature. Dés le jour ot 1’ Homme réalisa qu’il pouvait tirer profit de son environ- nement, sans autre but qu’ augmenter son bien- étre sans respect des autres étres vivants, ce fut la fin de l’équilibre naturel, le dé- but de la désorganisation qui nous amena 4 la pollution que nous connaissons aujour’hui. Mais aujourd’hui, comme il en fut bien des siécles avant, ‘c’?est en raison de notre i- gnorance que nous agissons ainsi : en effet , notre man- que d’observation de la na- ture est toujours notre dé- faut majeur. Bien sQr,vien- de grandeur, la ligne d’hori- zon doit étre basse et si vous nent ensuite les violations délibérées des personnes sans scrupules, et les mau- vaises habitudes établies (la loi du moindre effort) sont 1’ achévement d’un régne sans sagesse de l’homme, géné- rations aprés générations. Mais combien de temps cela pourra-t-il durer . Quel est le rapport de tout cela avec le jardinage . Nous avons grfce au jardinage un dernier lien établientre nous et la Nature. Dans notre fo- lie des grandeurs (notre dé- sir de nous suffire 4 nous mémes, sans respect de ce qui fut la possibilité de notre existence : l’harmonie de la nature), nous avons conser- vé, au milieu de notre goft pour l’artificiel, une petite place au Naturel. Dans le cadre que nous nous sommes créé de toute piéce, nous n’avons pu trouver de rem- plagant pour cette partie de notre ‘propriété, que nous appelons Jardin. Oh , bien sQr, on a essayé le plastic pour les fleurs et méme pour le gazon, et A notre grande consternation, cela ne rem- place pas...! Nous oublions ‘que sans arbres, sans ver- dure, nous. n’existerions plus ! Nous oublions que sans les animaux dans le sol, la verdure ne pourrait sur- vivre ! Nous oublions enfin que sans les animaux inter- médiaires (les insectes, les oiseaux, les mammiféres, les poissons ..-) nous ne pourrions survivre ! C’est ce mécanisme, infiniment supérieur A nos installations d’homme soit disant civili- sé, qui nous permet de sur- vivre. C’est donc ce jardin, seul subsistance de la Na- ture qui permet, dans nos villes, que la pollution soit combattue, que la vie ani- male soit préservée, que la vie future soit possible. C’est 14 une raison suffi- sante, me semble-t-il,pour essayer de faire de son mieux. C’est maintenant qu’ il faut user de tout ce que la Nature nous offre (ses ser- vices précieux, sa beauté) mais en respectant les obli- gations que nous lui devons: équilibre dans l’existence de tout ce qui vit (point de car- nages par empoisonnement de tout ce qui vit autour de nous). Nous devons retrou- ver ce respect de la vie, que nous avons perdu il y a si longtemps. Aussi bizarre que cela puisse paraftre, c’ est 14 le plus grand secret du jardinage. désirez donner l’impression que vous étes sur la plage, alors montez la ligne d’ho- rizon de la mer le plus haut possible avec trés peu de ciel. Aussi, dans la baie, si un grand bateau commercial est au milieu, allongez vous sur la pelouse ou le sable et essayez d’avoir un vieux morceau de bois ouquelques touffes d’herbe pour camou- fler le bateau ou autre point indésirable. Alors vous serez prét a faire clic! clic! do coin de office de la langue francaise Ous men direz tant ’ par Louis-Paul Béguin L’été d’or et d’argent Chacun voit 1’été 4 sa fa- gon. Le conte de Lisle é- crivit les vers célébres:‘‘ Midi, roi des étés, épan- du sur la plaine, Tombe en nappes d’argent des hauteurs du ciel bleu’’. Pour moi, ce n’est pas d’argent que sont les nappes de 1’é- té. C’est en or que je les vois. Je vois l’or plombé de la chaleur de notre été présent qui pése sur nous, pauvres humains étouffant sous les coups d’un soleil impitoyable. Mais 1’été, ses ors et ses insectes, nous V’attendons impatiemment, au Québec. Rappelez-vous. Vous-méme avez, j’en suis sQr, murmuré, certain ma- tin trop froid: Attends voir, cet été, je vais m’en payer du soleil. L’autre soir, alors que la chaleur mourante d’un jour torride alanguissait encore tous les mouvements des gens et des bétes, une hor- de, que dis-je, une myriade d’insectes gris et courts en- vahit soudain le ciel de la rue Saint-Jean. Ils vinrent briser leurs ailes fragiles sur les vitres de nos fené- tres et contre nos grillages heureusement baissés. Plu- sieurs de ces bestioles ves- pérales parvinrent 4 entrer. ‘‘Les bibites’’, cria quel- qu’un. Le mot fit sourire. Sait-on que bibitte vient de bibet (venu lui-méme du fla- mand ‘*Wimpel’’), qui vou- lait dire ‘‘cousin, petite mouche’’. ’’*Bebite’’ * ou ‘*hibite’? est donc un ar- chaisme.....un peu barbare. Mais, on le voit, il a une histoire. Surveillant les insectes qui virevoltaient dans la piéce, je pensai au mot maringoin. Il ne faut pas confondre cet insecte avec le moustique. Bien sQr, ils sont de la mé- me famille. Mais, en Amé- rique, notre maringoin doit son nom au mot ‘‘marin- gon’’ (Brésil). En Europe, le cousin de ce....cousin, tient son nom de mousti- que de J’espagnol ‘‘*mos- quito’’. Le grillage de nos fe- nétres n’est pas toujours une moustiquaire. S’il est permanent, c’est un véri- table grillage. On réserve le mot moustiquaire (fémi- nin) au rideau léger dont on entoure un lit pour que les moustiques ou les ma- ringouins ne puissent pi- quer le dormeur. On gar- nit parfois les fenétres d’ un léger grillage, pour se protéger des moustiques, pendant .1’été. Il s’agit a- lors d’une véritable mous- tiquaire. L’été aura été chaud cet- te année. Nous en garde- rons un bon souvenir. Pas question de nous plaindre. Nous l’avons voulu tout V’hiver, ce soleil chaud et doré. Nous aurions pu nous passer, il est vrai, de 1’ humidité exténuante quia ac- compagneé la chaleur. Nous irons bientdt cueillir les bleuts poudrés de mau- ve, puisque les fraises de 1’Ile d’Orléans sont déja tou- tes mangées. Le soir, jus- qu’A la fin de septembre, toutes nos fenétres reste- ront ouvertes et les bruits de la rue entreront libre- ment, faits de rires loin- tains, de voix gaies ou aga- cées et des vrombisse- ments polluants des motos dévalant, ivres de vitesse, la pauvre rue Saint-Jean sans défense, immobile dans sa torpeur humide. Vos dents et la. santé par Dr Marcia Boyd TESTEZ VOTRE Q.I. DENTAIRE... (VRAI OU FAUX). 1. La carie dentaire est la maladie chronique la plus commune chez l’homme. 2. Les soins dentaires, lors- qu’ils sont dispensés tot, é- conomisent du temps et de l’argent. 8. Les demts du bébé com- mencent leur formation sept mois avant sa naissance. 4. La fluoration de l’eau est sans contestation le plus ef- fectif, le plus sQr moyen et le moins cofitteux de rpré- venir les cavités. 5. Presque tous les domma- ges dentaires provoqués par des accidents sportifs peu- vent étre prévenus par lI’ utilisation d’un protecteur de la bouche spécialement fa- briqué pour cet usage. 6. L’?incidence du cancer de la bouche chez les femmes tend actuellement A appro- cher le taux de celui des hommes. 7. Des gencives aignantes sont le signe d’une mauvaise santé dentaire. 8. Un manque de précaution pour les dents des enfants peut causer des difficultés permanentes de parole. 9. L’action des bactéries a- vec du sucre dans la bou- che forme un acide quicom- mence A carier les dents. 10. Le thé contient du fluore. ll. 50% des enfants de 3 ans souffrent déja de carie den- taire. ; 12. Les dents ne peuvent pas se régénérer d’elles-mémes comme les os. 13. Des soins attentifs pour vos dents, toutes les 24 heu- res, permettent de retirer les plaques qui s’y déposent et de prévenir la carie. Toutes les affirmations ci- dessus sont vraies ! Comp- tez vous-mémes pour con- naftre votre quotient....