‘beau jour les images et les CARNET D’UN PROMENEUR yo WT yeaa — SS, [we Ee ie SOS tas a ails iid UN# PORTE DANS LES FEUILLES C'est une porte perdue dans les broussailles. Elle ouvre sur le domai ne des poétes, Ctest la que nous pé- netrerons aujourd'hui; et notre pro- menade nous sera une introduction aux secrets de la poesie. les po&tes sont des esprits ré- ceptifs, Ils cueillent mille impres- sions qui se cristallisent en eux, et remontent au moindre choc. sous une forme chargée de réve. On connait le phénomene de la cristallisation. lit- téraire. L'artiste emmagasine des im- pressions et des ides, qui mrissent en lui a4 son insu. Il s'active aux e- xigences de la viequotidienne; et un sensati- ons rejaillissent, 4 l'occasion d'un contact avec la nature, €panouies,dé- -barrassées de leurs déchets,comme des papillons somptueux. Le poéte est rarement 1'intel- lectuel inadapté ou le bohéme a longs cheveux de la légende. C'est un homme pareil 4 nous. En dehors de sa voca- tion, il exerce une profession.I1 est diplomate, instituteur, annonceur 4a la radio. On peut pratiquer | un métier prosaique et cultiver la poesie aux heures de loisir. Nous menons tous u- ne double vie: notre existence d'hom- me ou de femme avec la famille, le ga gne-pain, la lutte quotidienne; et la vie de réve et d'idéal, ou nous som- mes seuls, L'écriture est, un mTorr, Celui qui réussit a y projeter magi- quement sa vie seconde mérite le ti- tre de poéte, Comment le poéte parvient-il a. nous envouter? Par quels sortiléges s ‘enferme-t—il la musique de son ame dans quelques bribes de phrases? Sui- vons-le 4 son insu. Il cherche dans. les beax paysages la solitude. Non seulement il €coute et regarde, aspi- re les senteurs des ronces et des fleurs, mais il s'identifie a la na- ture. Jl devient cette lyre, son em- bl@me, qui vibre aux moindres efflu- ves de l'univers. Son inspiration 1' emporte, s'amplifie, au point qu'il brule de s'en delivrer. Rentré chez lui, il donne une forme écrite 4 ce qu 141 a récolte, Ce n'est jamais la notation directe de ce qu'il vient de vivre;c'ten est plutét la sensation en- richie des cristallisations anciennes. L'auteur @labore et travaille son poéme, La dificulté consiste 4 ma nier les impressions sensorielles sans les glacer, Si l'auteur s'@tudie a fixer son oeuvre dans les mesures consacrées par la prosodie, il compo- se un poéme de fracture traditionnel- le.S'il la laisse sans rimes et ryth— ree librement selon la musique inté-. rieure, il nous donne un poéme moder- ne, Lequel vaut. mieux? Les deux . sont bons; mais le grave péché est de se croire poéte sans posséder Je don, la dificulté de faire oeuvre qui Le Soleil de Vancouver,page 5,4 juillet 1969 par Roger DUFRANE vaille réside en cegi: un courant no- étique intense doit circuler dans le poeme, Or, celui-ci reste assujetti aux lois de la grammaire. Il faut que l'oeuvre soit pétrie de musique et de réve. Il faut qu'elle transmette en langage correct son message. Deux con ditions qui se contrarient! Parcouru d'un fluide secret, le poéme doit convier le lecteur dans un monde de symboles, Pour parler en i- mages, il doit ouvrir le domaine des sources magiques ou le lecteur vient mirer ses réveries., Ecoutons Paul Ver laine: Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur qui pénétre mon coeur? O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un coeur qui s'ennuie, O le chant de la pluie! Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi! nulle trahison? Ce deuil est sans raison, Ctest bien la pire peine De ne savoir pourquoi, Sans amour et sans haine, Mon coeur a tant de peine. Mais comment apprécier les poé- tes? Comment resaisir l'état de grace? Il suffit, un dimanche, d'oublier nos garages et nos moteurs. Allons tt le matin dans les domaines déserts. Con- templons les montagnes. Regardons au fil des saisons, changer les arbres et mrir les fruits; et nous serons poétes. © EAT IN © TAKE OUT © DELIVERY 647 E. Hastings 266-9166 254-7101 WEEKDAYS 1 A.M—FRI, AND SAT. 3 A.M. Nouveau brise-glace e e z canadien en service OTTAWA: La flotte de brise-glace du ministére fédéral des Transport sera dotée & L'automne d'une sixiéme unité plus puissante encore que les autres, le "Rogers" , doté d'un nouveau moyen a propulsion 4 turbine développant 12, 000 chevaux—vapeur, Lancé en mai 1968 au chantier de la Canadian Vickers,a Montréal,le "Ro- gers" commencera ses essais en octobre prochain avant d'étre Llivré au gou- vernement et venir gamarrer a Quebec vers la fin de décembre alors qu'il entrera en operation. Le "Rogers" mesure environ 250 pieds de long par 50 de large,il aura son helicoptére et son hangar coulis- sant. INTERNATIONAL MOTORISTS CO-OPERATIVE ASSOCIATION 42 E. Broadway, Vancouver Tel.672-540! Service routier - Imformations sur vos voyages — Assurance personelle- Conseils legaux - " Le plus efficace.des Auto-Clubs ": DEVENEZ ACTIONNAIRE POUR $1.CO COTISATION ANNUELIE $11.00 Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin,‘ prétre Il avait visité le groupe de Mail- lardville et avait été étonné de cons tater la vitalité francaise de ces deux cents familles venues en grande partie du Québec. Les péres Maillard et Teck avaient 6té pour elles d'ex- .cellents past eurs. A Victoria, ils n! avait rencontré que quelques soeurs de Sainte Anne, d'ailleurs déja angli cisées. C'est de victoria pourtant que de- vait venir le salut} La capitale de la Colombie, au climat enchanteur, é- tait déja une oasis de repos et de paix pour des Canadiens 4 la recher- che d'un climat plus clément que ce- lui de l'est. Un petit groupe de Ca- nadiens francais venus du uébec et. de l'Ontario commencait 4 se former . Parmi eux se trouvaient un ex-foncti-_ onnaire, M. Georges Terrien, et son épouse. Leur accueillante demeure por tait un nom qui €@tait un programme d! action: Au vieux Québec. Sous leur im pulsion, un cercle canadien-. frangais prit naissance. En 1943, M. Adrien Pouliot, alors président du Conseil, se rendit a Van. couver. Son voyage fut le point de dé part d'une correspondance avec une au tre femme bien attsechee 4 la culture frangaise, madame Isabelle Burnada . Lors de la session du conseil, ‘en oc--. tobre 1944, le secrétaire informa ses collégues qu'il etait en correspondan- ce avec madame Burnada, madame Para+ dis-Price, aussi avec madame Georges Terrien, de Victoria. Cette derniére était alors présidente du club cana- dien-frangais de la Colombie. En juin 1945, nouveau voyage du docteur Beau- chemin en Colombie. A la session du Conseil, en octobre, il annonca 4 ses collégues que l'archevéque de Vancou- ver avait promis une paroisse natio- nale aux canadiens frangais de Van- couver. A la fin de janvier 1946, M.Adri- en Pouliot devait se rendre en Colom- bie afin d'assister 4 une réunion du bureau des gouverneurs de Radio-Cana- da. Il poussa auprés des evéques de Vancouver et de Victoria le projet d! une paroisse nationale frangaise a Vancouver. I] fut"regu avec enthousi- asme par les groupements patriotiques qui font partie de la nouvelle fedé- ration des associations canadiennes - frangaises".. C'est que les Svenenents s' étaient précipités depuis trois ans.Plusieurs groupes s'étaient formés a l'image du Club canadien-francais de Victoria.L! année 1945 avait vu naitre la fédéra- tion canadienne francaise de la Colom- bie avec une dizaine de cercles. Le congrés des 2 et 3 septembre 1945,qui avait donné naissance 4 la Fédération porta monsieur Arthur Cheramy a la présidence et madame Yvonne Fortin-Ter rien a la vice-présidence. La nouvel- le Fédération tint son premier con- grés, qui €tait le deuxiéme en Colombie a Vancovver les 4, 5 et 6 septembre 1946. iMEDECINS ° Un homme aveugle avait une femme qu'il aimait beaucoup, quoiqu’on lui efit dit qu’elle était fort laide. Un fameux médecin vint dans le pays, et offrit a l’aveugle de lui rendre la vue. Il ne voulut pas y consentir: « Je perdrais, dit-il, amour que j’ai pour ma femme, et cet amour me rend heureux. > - .