a Le Soleil de Vancouver, page 4, 3 avril 1970 Nos lecteurs nous écrivent Monsieur le Rédacteur, On discute dans les derniers nu- méros du Soleil,l'attitude supérieure qu'affichent la majorite des Frangais, Les lettres au rédacteur, l'une du 6 février, par une dame de Honte Creek, et Masten du I3 mars par une dame de. Maillardville, sont de parfaits exem- ples de ce snobisme. Je dois avouer que dans sa lettre du 6 mars,le Dr Ro- binson revele justement nos senti- ments, . Je trouve injuste cependant qu'on pointe le dcigt exclusivement sur le Francais, La friction n'existe pas seulement entre Francais et Cana- diens frangais, mais entre Canadiens et la majorite des Européens, qu'ils Soient 4cossais, Allemands ,Suisses, An- glais ou Francais, Notez que je dis "majorité", car il y en a d'aimables, sympathiques et pourvus de tact. Ce que nous reprochons 4 la ma- jorite, ce n'est pas d' avoir le cafard, d'aimer leur pays et méme de le van— ter. Crest qu'en faisant cela,ils in- sistent a abaisser nos produits dome s— tiques ( notre ketchup "bah!", notre maillonaise "elle est horrible", no- tre chocolat "sans saveur et de quali- te inférieure", notre cuisine "en bot- te"!..) - nos fermiers ("ignorants de leur metier") - nos coutumes ( " les hommes sont gouvernés par leur femme parce qu'ils lavent la vaisselle!") - nos expressions ( "chez nous, on dit comme ceci..." ) = notre accent ( "on ne vous comprend pas") - notre gouver-— nement - et meme, je viens de le cons- tater - notre patriotisme! D1 me semble que la plus belle Be re d'amou: S, gclest) aly rester et de l'aider & Youler,per ia’ petite vie humble de tous les jours. Je ne veux pas dire par 14 que les étrangers devraient rentrer chez eux. Ils sont libres. “ais qu'ils ne viennent pas nous faire la morale sur notre patriotisme! Nous aimons notre ketchup, mail- > wie aaie. chocolat, tels qu'ils sont; c'est aussi simple que ¢at miers font bien leurs affaires. Nos fhommes sont surs d'eux-mémes*ét n'ont Nos fer— donc pas peur de laver la vaisselle ou de changer les couches, comme si ctetait une menace a leur masculinité. Nos expressions et notre accent ne sont ni parisiens, ni marseillais, ni londoniens, ni €cossais, car nous ne sommes pas reais qu! au Canada. No- tre Souve ena . comme tous les au- tres,n'est pas parfait; le leur 1'est- il? Ii ne faut pas aller en Chine pour critiquer les Chinois qui man- gent du riz; ce ne serait pas logique. Libre |. a nous de ne pas en manger,mais de grace, laissons aux Chinois la li- berté de manger leur riz en paix. Nous exigeons aussi cette liberté de vivre €n paix notre vie canadienne - avec la- quelle nous nous identifions.Sinon ,ma foi,nous montrons les dents. Et c lest aloré que,les étrangers nous accusent de ne pas les aimer, Non,chers amis,nous ne refusons pag de vous accueillir et de vous ac- cepter; c'est vous qui nous rendez la tache difficile.C'est vous,chers Ecos-— sais, Allemands, Suisses, "Anglais et Frangais, etc... qui tes chez nous, C'est a vous de nous accepter d'abord, commie nous sommes, avec ce que nous a- vons 4 vous offrir et vous verrez com— me l'hospitalité canadienne peut etre chaude. Une ménagére qui regoit quel- qu'un chez elle, étend son amitié.“ais cette amitié est vite ebranlée si la visiteuse ne fait que remarquer la poussiere sur les meubles, et les em- preintes de doigts sur les armoires de cuisine. Certes, il y a de la pous- siere et des traces de Sale mais chére_visiteuse,ne peux-tu fermer les yeux 42 cela et apprécier plutet ‘la ad tasse de café que je t'offre.Malheur! Crest du café instantané!Attention,ne le dénigre pas. Tout ce que tu pense s n'est pas bon a Aire. Ctest plus qu! u- ne tasse de café que je t'offre 1a; Cc ae le symbole de mon hospitalite. et j'aimerais que tu me rendes le sou-' rire qui l'accompagne. Si tu y tiens, c'est a toi de ne pas gacher la sau- cele. ‘Madame G, Pittet Monsieur le Rédacteur, Il serait sarcastique et erroné de s'appeler " Rayon de Soleil" et d'insulter des citoyens canadiens du méme trait. J'aimerais done faire amen- de honorable a ce monsieur de Vancou- ver et aux Canadiens frangais en géné- ral,si je les ai offensés dans ma let- tre. du 6 février. _ la " charmante dame de monte Creek" (sic) etait couplétement boule- versée a son retour de vacances, de trouver en réponse a ladite lettre un véritable cataclysme!Je me demande ou est le malentendu, car personne n est la "cible de mon "arrogance"!Tout au contraire, je suis pour l'entente et non la destruction. Etant naturalisée canadienne et habitant la C.B. ans, je ne me sens nullement depaysée. Cependant je dois avouer ma naiveté: notre probléme linguistique est beau- coup plus important que je ne le pen- sais, Dans cette naiveté donc, je croy- ais qu'il n'y avait qu'une seule lan- gue frangaise; et je crains de ne pas étre la seule _personne confuse, puis— que les représentants de quelque 80 millions de francophones sont assem blés & Niamey au Niger, pour aider le développement de cette langue frangai- se et de sa culture. Quel gaspillage depuis quelque 30 de notre argent fédéral! Si nous voulons une langue | cana— dienne, (par le meéise processus qu Ten A- frique *du Sud ot la langue parlée est complétement différente de la langue originale) je n'aurai aucune objec- tion.I1 faudrait afficher que non seu- lJement nous ne voulons pas recevoir des ordres de Paris, ( ce dont je ne blame personne ) mais que nous ne vou- lons pas non plus dépendre de 1'Acadé- mie Frangaise! 11 me semble que cela simplifierait beaucoup de conflits en tre provincial et fédéral ces dernié- res années, ; Peut-etre une Aime charitable se- ra-t-elle assez aimable pour nous ex- pliquer cette situation bizarre, Pour ma part, je ne peux meme pas avoir la nostalgic du pain fran- gais ( quoique délicieux, il faut l'a- vouer! ) car comme St Nicolas dans la chanson,"je fais mon pain et lave mes draps", : ; Peut-étre devrais-je signer cet- te fois: "La bonne" dans "Les Femmes . Savantes" qui insultait la grammaire! J.C.T. Wessel. Monte Creek, B.C. P.S- Quel enthousiasme et quel honneur de voir "Le Soleil de Vancou- ver" projeté sur l'écran de telévi- sion, lors du début de la greve des "Sun" et "Province", Felicitations au Soleil! - ticle l'augmentation nette’de $870, LE CANADA VU DE L’AUSTRALIE Par Claude Deslauriers: de Sidney, Australie SYDNEY—-"Canada at the crossroads" ,tel est le titre de la série de trois arti- cles publiés par "The Sydney Morning Herald" ,un grand quotidien de 1'Austra- lie, M.Guy Harriott qui signait ces ar- ticles, revenait d'un voyage de trois semaines qu'il a fait a travers le Ca- nada, sur l'invitation du gouvernement canadien, Dans le premier _article, paru le I8 février et intitulé "In.Search of a National Identity", on peut lire en par- ticulier ceci: "A Victoria,capitale de la C.B.,sur la cote Pacifique canadien— ne,un officiel superieur parla avec co- ae du chantage québecois, ainsi que de la folie et de 1! injustice du bilin- guisme, 11 déclara gue la C.B. avait d'aussi bonnes raisons pour se séparer de la Confédération et que, contraire- ment. au québec, elle était parfaitement capable de prospérer indépendamment . Mt Puis, aprés avoir trace un ta- bleau sommaire du probleme "wuébec", il ment ionne l'attachement des Canadiens a la Couronne et au Commonwealth: "Ceci a probablement deux causes prin- Cipales, L'une est une réaction cana- dienne-anglaise a la demande québecoi- se, L'autre est le fait que le Common- wealth et la monarchie contribuent a4 u- ne identité nationale, en séparant le Canada des Etats-Unis," Enfin, il termine son premier ar- en soulevant 1'épineux probléme de la taxation et de sa répartition, z Le deuxiéme article »publié le 20 fevrier, est intitulé nThe thoughts of Chairman Trudeau".I] reléve la volonté _ manifestée par M.Trudeau d!établix politigue canadienne d'entraide avec les pays du Pacifique. Mais M.Harriott craint que ce voeux ne soit que "pieux" et termine son article en disant: "Une raillerie familiére au Vanada pré- tend que la Chine cultive les pensées _de son président :iao, et que le Vanada cultive celles de son président Tru- deau, et que tous deux sont des guides obscurs vers une affirmation exacte de la direction dans laquelle la nation est en marche," le dernier article enfin, a été publié le 23 fevrier.Sous le titre"The Joly Green Giants", il disait les gran- deurs et les- miseres de la reunifica- tion des trois armees, SS les élections de 1968: $1.26 par électeur OTTAWA- Les frais directs occasionnés par les élections générales du 25 juin 1968,se sont élevés a $13 £36,700 comparativement a * $12,966,600 pour celles de 1965, note-t-on dans le rap- port de l'auditeur général du Canada déposé aux Communes par le ministre des Finances, l.Edgar Benson. On précise dans le pe ppeee que =CO est attribuable principalement @un ac- croissement de 586, 000 du nombre des électeurs er rapport a celui de 1965. = NORTHWEST REALTY LTD. Services immobiliers complets HMAISONS ¥PROPRIETES DE RAPPORT %APPARTEMENTS % CONSTRUCTIONS NOUVELLES * CONDOMINIUMS % HYPOTHEQUES + DEAN LAPOINTE bureau: 688-8531 résidence: 263-825] Téléphone N°