eae eee ime ee 0 ae aa Photo: Northern News Services Ltd. Photo: Jacques Boissinot, CP a ee Oa 14 Les tambours du Delta au Forum des citoyens a Tuktoyaktuk (T.-N. O.) toutefois parmi les questions qui ont suscité le plus de preoccupations et donne lieu a une quasi-unanimité chez les citoyens qui se sont adresses au Forum. Aux yeux de la grande majorité des participants, Vhistoire des rapports entre autochtones et non-autochtones est scandaleuse et une source de honte pour tout le pays. «Quand on pense qu’a Oka, le drame a été déclenché par quelqu’un qui voulait aménager un terrain de golf 4 un endroit oi il y a des sépultures indiennes! Si on ne respecte pas les Indiens plus que cela, c’est que quelque chose ne va pas.) Québec «La question des droits des autochtones est la preuve que le racisme est profondément ancré dans notre société.» Un groupe de discussion du Cap Breton Bien que le Forum n’ait entendu qu’un petit nombre d’autochtones, ceux-ci ont exposé par des propos charges d’émotions et convaincants les conditions économiques et sociales effroyables qu’ils connais- sent. «Je suis un ‘probleme’ depuis que je suis né (...) Il est temps que nous récrivions les livres @histoire afin que nous y soyons inclus, afin que les gens comprennent que nous ne sommes pas un probléme - nous sommes un peuple qui a un riche passé.» Yukon : «Nous, autochtones, ne voulons pas perdre nos droits autochtones. Nous voulons participer a Pamélioration de la Constitution. Nous voulons nous occuper de revendications territoriales et amener les gens a s’intéresser aux questions et aux préoccupations proprement autochtones. Les autochtones devraient avoir leur propre commission et réviser la Loi sur les Indiens.» Territoires du Nord-Ouest Plusieurs ont tracé des paralléles entre la situation des autochtones et celle du Québec. - «S’il y a un groupe ‘distinct’, c’est celui des peuples autochtones du Canada. Nos peuples autochtones s’offensent de ce que les Québécois soient considérés comme une nation fondatrice, et je dois avouer que je trouve extraordinaire qu’il n’en soit pas de méme pour les Indiens.» Manitoba Pe eeccescccceseseseceressessesesesees Les langues officielles Les avis des participants au Forum sur la coexistence du frangais et de Panglais au Canada sont partages. La majorité d’entre eux s’opposent farouchement a la fagon dont la politique des langues officielles est appliquée mais une minorité impor- tante, souvent les mémes, se félici- Vendredi 5 juillet 1991 tent que la population canadienne soit composée de deux groupes lin- guistiques différents qui, disent-ils, conferent encore plus de particular- ité au pays. Il faut faire une dis- tinction entre les changements que les citoyens aimeraient voir apporter a l’application de la poli- tique et la valeur qu’ils attachent au bilinguisme en tant qu’objectif per- sonnel, pour eux-mémes ou pour leurs enfants. Un participant de Manotick, en Ontario, a résumé le dilemme en ces termes : : «Ce devrait étre un atout que de posséder deux langues, mais — Padministration du “bilinguisme officiel” a fait d’un atout potentiellement merveilleux et unificateur quelque chose de nuisible, qui engendre la division» Quant aux adversaires du bilin- guisme, voici ce qu’il pensent : «Le bilinguisme a échoué. Le Québec devrait préserver les. droits en matiére d’utilisation de la langue francaise sur son territoire. Le reste du Canada est et demeurera anglais. Nous n’avons plus les moyens de financer cette politique.» Alberta : «Je ne pense pas que le francais doit étre protégé au Québec seulement. C’est une des deux langues nationales du Canada et c’est un des facteurs de l’identité canadienne (...) Il faut de la tolérance de part et.d’autre.» Manitoba L’utilisation faite par le gou- vernement du Québec de la clause dérogatoire, dans le but de sous- traire sa politique linguistique aux dispositions pertinentes de la Charte canadienne des droits et liberts, a été vivement critiquée. «J'aimerais que le Canada soit bilingue, mais je ne voudrais pas voir le bilinguisme imposé dans des régions ou il n’y a pas de francophones. Je pense par ailleurs que l’affichage devrait se faire dans les deux langues au Québec.» Alberta : «L’antipathie canadienne envers le Québec est largement imputable a CE QUE NOUS AVONS ENTENDU «(La question des droits des autochtones est la preuve que le racisme est profondément ancre dans notre societe.» la charte de la langue du Québec.» Colombie- Britannique «Dans les années 1970, le Canada anglais a tendu la main au Québec pour l’apaiser, et c’est ainsi que naquit le bilinguisme officiel. L’histoire du bilinguisme officiel des 25 derniéres années est Phistoire d’un échec, et aujourd’hui le Québec s’en fout et est en train de préparer le terrain pour sa séparation définitive.» Ligne 1-800 Pew eesecsesoeccesssesesesessesseseses La diversité cculturelle Les citoyens ont dit au Forum que la grande diversité ethnique et cul- turelle de la population canadienne constitue un de ses principaux attraits. Par contre, la fagon dont notre politique multiculturelle est appliquée essuie de séveres cri- tiques. L’énorme majorité des partici- pants nous ont rappelé que, pour édifier un pays uni, il convient de mettre l’accent sur nos traits com- muns plutdét que de nous accrocher a nos différentes origines. Nombre d’entre eux voient dans le finance- ment du multiculturalisme un exemple de la tendance du gou- vernement a attiser les discordes au lieu de promouvoir l’unité. «Le multiculturalisme est une source de division en soi (...) nous passons beaucoup trop de temps a nous différencier et pas assez a cultiver notre identité nationale.» Ontario «D’une facon générale, il est bon - d’étre fier de son héritage culturel. La mosaique que nous formons est un des traits caractéristiques de notre pays, qui nous différencie du creuset américain. Il faut célébrer l’art, la musique ainsi que les traditions culturels et ethniques, comme au Folklorama de Winnipeg. Nous devons toutefois rester Canadiens avant tout et cultiver cette identité par le biais de l’éducation et par Porganisation de manifestations culturelles. Il faut nourrir ce sentiment d’appartenance pour ne fle-du-Cap-Breton pas oublier qui nous sommes.» Richmond, Colombie-Britannique «Notre groupe est convaincu qu’il faut s’efforcer de préserver la diversité culturelle dans notre pays et qu’il faut tolérer la spécificité ethnique. Il trouve, par contre, que (...) c’est aux groupes minoritaires qu’il appartient de promouvoir leur propre langue et leur culture a la maison et dans leur milieu culturel. A notre avis, la promotion de ces différences ethniques, culturelles et linguistiques NE DEVRAIT ABSOLUMENT PAS SE FAIRE A COUPS DE SUBVENTIONS GOUVERNEMENTALES.» Québec «Ce n’est pas dans les rituels _ ee ‘. SVOTND visibles ni dans la langue que réside la véritable culture; c’est plutét une philosophie personnellé de la vie. L’Etat ne devrait pas contribuer au financement d’activités multiculturelles, car c’est une source de discorde qui compromet l’unité du pays.» Alberta « Mes origines se situent en Europe du Nord - Allemagne, Russie, Danemark et Angleterre -: et je ne suis pas venu au Canada © avec l’idée de m’accrocher a ce passé, mais plutot avec celle de faire mon possible pour devenir Canadien.» Ontario EWE NGe GUTS is Sede Vo Seudeuedousbawtes L'économie_ canadienne Les participants au Forum ont exprimé un sentiment d’insécurité profonde devant la conjoncture et les perspectives économiques du Canada. Bon nombre n/’acceptent pas les bouleversements causés par des mesures dictées par les forces du marché international. Pour la grande majorite, les citoyens n’ont aucun controle sur les facteurs économiques, mais c’est VEtat qui doit créer un climat économique propice a leur prospérité et a celle de leur famille. «Ce qui préoccupe les gens dans Pimmeédiat, c’est de s.avoir s’ils auront un emploi demain, ce sont. - Le Soleil de Colombie