H i | | } Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 29 mars 1996 13 Mott atni Diogeri«c » par PERNELLE SEVY REFLEXIONS DE DIOGENE (suite...) Cela, c’est de la faute a Chinette qui m’envoie toujours pro- mener quand je tourne autour d’elle. Unjourdonc, entr’ouvrantla porte de la chatiére, je la vis a |’intérieur qui buvaitson lait gouliiment: ellenesait pas boire autrement. Je n’ai aucune illusion, je viens dans son coeur trés loin derriére la nourriture. Mais moi... que voulez-vous, j’aime Chinette, et quand je suis amoureux rien ne peut me retenir. Oubliant toute prudence, je franchis la petite porte d’un seul coup de téte et d’un bond m’élangai sur Chinette qui n’eut pas le temps de dire ouf! Ah! J’étais décidé! Je passe sur les détails, c’est ma vie privée. Mais jepeux quandméme vous avouer que jen’ai pas souvent unetelle occa- sion, les autres chattes du quartier étant loin d’avoir sa séduction. Je ne pouvais pas laisser passer cette chan- ce. Pour mon malheur, les bipédes m’ont vu. Et ils ont di comprendre mon manége, car aprés cela il n’y eut plus jamais ni foie de poulet ni tétes de truites en supplément. Ceinture! J’ai di pousser la porte comme les autres. D’un cété, je ne regrette rien, car cela m’a revalorisé dans |’esprit de mes maitres. Ilssesontrendu comp- te que jene suis pas sans intelligence, loin de 1a! J’ai quand méme appris le frangais en peu de temps alors que je n’avais entendu que !’anglais depuis ma naissance! Toutlemonden’enest pas capable. Demandez-donc 4 un bipéde de miauler. Vous en avezen- tendu, parfois, cherchant 4 nous imi- ter? Minables résultats... Je parle, je parle, j’ai l’air de critiquer, mais au fond demoncoeur j'adore les maitres que j’ai choisis. J’essaie de leurdire demon mieux ce que j’éprouve pour eux. Car il nesuffit pas d’aimer quelqu’un. I] faut aussi manifester sa tendresse chaque jour. Qu’en pensez-vous? * oe Quelle aventure! Je n’en re- viens pas! Ou plutétsi! J’en suis reve- nu, et c’est justement pour cela que je peux raconter ce qui m’est arrivé. Vous me connaissez: jesuis un birman affectueux, un peu coincé parmon célibat et, forcément, - je vous le dis en confidence, - coureur de chattes dans le quartier de temps 4 autre... mais je n’ai jamais eu la prétention d’étre un héros. Jesuis aussi un sentimental et jen veuxun peu, - rienqu’untout petit peu, -a mes bipédes car ils exagérent! Ils nous abandonnent, mes deux ne- veux et moi, pendant des semaines et des semaines. Bien sir, un voisin vient nous donner nos repas, il nous parle et méme nous caresse un peu quand il n’est pas trop pressé, mais croyez- vous quej’y trouve leméme bonheur? Aquoi mesertunemaisonsiellen’est pas habitée parquelqu’un que j’aime etquiades genouxchauds ot je puisse ronronner? Alors, plut6t que de me morfondre en regrets, jesors me pro- mener, je divague, je vagabonde. Sur- tout lanuit, quandiln’y a pas de bruit, et que j’ai une petite chance de ren- contrer une chatte. Je ne suis pas comme Cupidon qui reste des heures a réver devant la fenétre. Aussi, vous avez vuson ventre? I]améme dépassé le poids de Frimousse qui est pourtant grassouillette! Tous les deux, ils pour- ronts’inscrire aux Weight Watchers! . Moi je préfére les exercices, je m’en- traine a la course, je soigne ma ligne. Mais unenuit, alors que jeme promenais sans arriére pensée, un énorme “racoon” a surgi devant moi, avec des dents et des griffes comme des lames de rasoir. Il m’a regardé au travers de ses grosses lunettes et a bondi sur moi avant de me donner le temps de déguerpir. Croyez-moisi vous voulez mais, 4 ce moment pré- cis, j’ai pensé a la chévre de Monsieur Seguin. Vous la connaissez? Tout le monde la connait. Elle s’est battue toute Ja nuit et, au matin, le loup |’a mangée. Pauvre Blanchette! Tous les enfants bipédes adorent cette petite béte., Alors moi aussi j’ai voulu me battre, je mesuis défendu pour faire au moins aussi bien que la chévre du pére Seguin. Le “racoon m’a blessé au ventre, sur ]’échine, tout prés de la machoire, et surtout 4 la gorge, 1a ot on entend battre la vie. J’ai mis toute ma force dans mes muscles et j’ai fait un bond en arriére. Le racoona été si surpris qu’une partie dema fourrure et de ma chair lui est restée dans la gueule.J’aicourucommeun fou dans la nuit et je me suis caché dans la neige. Ma blessure était large et pro- fonde, je baignais dansmonsang.J’ai bien cru que j’allais mourir. Ne me demandezpas commentj’ai pusurvi- vre, je ne le sais pas. Aprés des jours etdes nuits, toujours dans ma cachet- te, j’ai entendu dire que mes bipédes étaient rentrés de voyage. Vous sa- vez, dans le quartier, tout se sait. Je suis donc revenu chezmoi, un matin, me doutant bien qu’aveccette blessu- re jene couperai pas aux piqires chez le médecin des chats, mais j’étais quand méme fier d’étre sorti victo- rieux d’un combat avecunadversaire plus fort quemoi! J’aieu!’impression d’avoir bien vengé la chévre de Mon- sieur Seguin! J’ai donc franchi la por- te de a chatiére avec un miaulement tonitruant qui a fait sursauter mes maitres. Ils ont poussé un cri de joie et ils ont méme abandonné leur petit déjeuner pour me caresser et inspec- ter mes blessures. I] parait qu’on me cherchait partout depuis plus d’une semaine. Frimousse et Cupidon ont SOLEIL DE PRINTEMPS Profitez de notre offre spéciale entre le 15 mars et le 15 avril 1996 Gi vs J'offre le Soleil a NOM ET PRENOM: Je m’abonne pour 2 ans; NOM ET PRENOM: CP-: ADRESSE: ADRESSE: VILLE: C.P.: his Siow NAIEE: TELEPHONE: TELEPHONE: 50$/2 ANS (TPS INCLUSE) O CI-JOINT UN CHEQUE Envoyer au Soleil de Colombie, VISA: © NUMERO DE CARTE CREDIT _____ DATE EXP.: 1645, 5éme avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6J 1N5, Tél.: 730-9575 ouvert de grands yeuxenme voyant. Je suis stir que je leur manquais un peu. Mes bipédes sont heureux de m/’avoir retrouvé. Je les ai entendus parler d’une décoration qu’on allait peut-étre me décemer pour mon cou- tage. Mais ils parlent beaucoup... * * x CONCLUSION Ici se termine I’histoire de Diogéne. Onne peutarréterdans leur course les étres €pris de liberté. Lors- que Diogénese fut touta fait remis de ses blessures, il tint 4 renouveler ses errances noctumes dans les jardins qui sont si prés de la forét. Le temps était encore froid et les racoons s’aventuraient prés des maisons pour trouver ]eurnourriture. Nous voulions éviter 4 notre petit chat, si attachant, une rencontre qui pouvait cette fois étre tragique. Mais il ne tint aucun comptedenos bonsconseils etnous fit la seule peine de sa vie. Un soir, il trompa notresurveillance. Vous con- naissez tous la fin de I’histoire de la chévre de Monsieur Seguin... FIN. BONNE ANNEE! PAR HUGUETTE DESJARDINS KELOWNA -AuXVisiécle, en France le Jour de l’An était célébré le 25 mars ce quicorrespondait aussiaux premiers jours du printemps. A cette occasion on échangeait des cadeaux, organisait de grandes fétes pendant une semaine et le tout se terminait par un festin le premier avril. Puisavec adoption duca- lendrier Grégorien, le RoiCharles fit changer la date du Jour de I’An au premier janvier. Cependant plu- sieurs Frangais s’opposérenta cette proclamation et continuentdecélé- brer la nouvelle année le premier avril. Etantdonné quele signe du zodiaque 4 ce moment de l'année correspondait au poisson, on dési- gnait les personnesdecesignesous le nom de «poisson d’avril». Ona méme surnommé Napoléon ter «poisson d’avril» lorsqu’il épousa sa deuxiéme femme Marie-Louise d’Autriche le 1er avril 1810. Plusieurs années aprés avoir accepté le fait que le nouvelan se fétait le premier janvier, les Fran- gais qui s’étaient habitués aux évé- nementssaugrenus du premieravril continuérent a célébrer cette tradi- tion en échangeant des cadeauxbi- zarres. II fallut plus de deux cents ans pour que cette coutume soit connueen Angleterre puis plustard enAmérique. Du nouveau au Soleil de Colombie : le compToir Troc-Troc-Troc Exemples: ° Belle-mére échangerait gendre taciturne contre perroquet bavard eCommére échangerait ses confidences - contre les vétres, quel que soit votre TARIFS: © 2$ par ligne (9 mots) © 2$ par TITRE EN GRAS e 7% pour UN ENCAdRE Plus sérieusement, des échanges de résidences de vacances, des livres contre des disques, ... et avant le 3 mai, VOS VOEUX pour Ja FETE DES MERES ! Deux formules, “Payez pour 2 parutions: Nous -vous offrons 2 PARUTIONS supplémENTAiREs GRATUiTES!”