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"aime pas l’idée des
J concours et j’ ai horreur

de I’ expression atelier de
formation» s’exclame Jim
Corcoran 4 la fin du gala
interprovincial dela chanson dont
il était V’invité et le formateur
artistique. La remarque ne
manquait pas de paradoxe puisque
le Gala est un véritable concours.
Huit participants représentant les
quatre provinces de 1’Ouest
canadien, neuf juges et prés de
deux cents personnes se sont
retrouvés le vendredi 29 mai au
Darke Hall de Régina pour choisir
les lauréats 92.

Marie-Claude McDonald,
du Manitoba, alaissé peu dechoses
asescamarades. Elle araflé quatre
prix sur cing, avec 2300 dollars 4
laclé. Ellen’a laissé que le prix du
meilleur interpréte 4 Roger
Pekerin, qu’elle ne pouvait
remporter puisqu’elle se trouvait
dans la catégorie des auteur-
compositeur-interpréte.
Commentaire du maitre Corcoran,
«ce soir, elle était vraiment dans
sonassiette, ellen’ apas succombé
au trac».

Les deux représentants de
la Colombie-Britannique, Claude
Champagne pour la catégorie
auteur-compositeur-interpréte et
Patrick Fillion, dans la catégorie
interpréte sont certes rentrés a
Vancouver bredouilles, mais la

Gala interprovincial de la chanson

Le Manitoba rafle la mise

téte pleine de bons souvenirs d’une
remarquable expérience
professionnelle. «J’ ai rencontré
des gens superbes et j'ai appris
beaucoup de choses» explique
Patrick Fillion, visiblement ravi
de sa semaine a Régina. «Par
exemple,j’ aiappris beaucoup sur
la gestuelle,j’ aiappris aménager
et a protéger ma voix. Jim
Corcoran est une personne
formidable, il nous a beaucoup
aidé» ajoute-t-il, tout en se disant
trés encouragé par la réaction du
public qui semble avoir beaucoup
apprécié son interprétion. Et
l’année prochaine, Patrick Fillion
entend bien retenter sa chance,
cette fois dans la catégorie auteur-
compositeur-interpréte.

La gagnante de la soirée,
Marie-Claude McDonald, a
surtout ravi les spectateurs avec
deux de ses_trois. chansons,
“Danse” et “Maman”. «J’ ai écrit
la chanson “Maman” il y a
quelques mois, aprés la mort de
ma grand-mére. Alors que
“Danse” , je lai écrit il y a plus
d'un an en essayant d’écrire a
partir d’autre chose que de
l émotion», confie-t-elle aprés la
victoire.

Petite, habillée de noir et
de rose,.elle ne paye pas de mine.
Mais son énergie s’est exprimée
clairement sur la scéne du Darke
Hall aveccecontréle de soi qui lui

a permis de faire la différence
avec ses concurrents, Michel
Marchildon, Elyse Bruce et
Claude Champagne.

Rovers: Pelerin::—de
Bonnyville en Alberta, est un
grand costaud de 35 ans, pére de
bientét trois enfants, qui a décidé
de s’inscrire au Gala a peine douze
heures avant la limite des
inscriptions. «/’aurais pu
m inscrire dans I’ autre catégorie,
mais j'ai choisi la facilité par
manque de temps.» Roger a fait
du chant classique et poss¢de une
voix ténor assez naturelle.

Sa bonhommie lui a
sirement rendu de grands
services. «Pendant les répétitions,
les chanteurs et chanteuses ne
ressentent pas encore lapression.
Le soir, tout change», indique
Michel Marmen qui commentait
le Gala en direct sur les ondes de
Radio-Canada. Entoutcas, Roger
Pelerin est arrivé sur la scéne avec
cette assurance qui indique le
public 4 embarquer dans |’ univers
du chanteur. «Ca ne me stresse
pas d’étre sur scéne. C’est mon
c6té acadien. Mon pére atoujours
été calme», glisse-t-il au détour
d’un grand sourire généreux.
Pourtant, il aurait pu perdre ce
vendredi soir 1a. Voila que lors de
l’interprétation de “Onmeurt tous
d’amour”, il oublie un couplet en
entier. «J’ arrivais plus dretrouver

le mot-clé, alors’ ailaissé couler,
et je me suis pas paniqué»,
raconte-t-il avec calme.

On croit plus a tout ga

La particularité de Roger
Pelerin tient peut-étre dans cette
facgon de ne pas s’en faire. «Vous
savez, dit-il, quelques minutes
apres la fin du spectacle, 435 ans
on croit plus autant a tout ca. A
vingt ans, j aurais pas vécu les
mémes choses. Mais si j arrive
encore a embarquer le public
comme ce soir, ¢a vaut le coup de
continuer.»

Le public, composé de
personnes de la communauté et
de Radio-Canada, a largement
partagé le choix des juges. «Marie-
Claude McDonald était vraiment
au-dessus de la mélée ce soir»
lance cette dame d’age
respectable. L’ambiance quelque
peu figée de la premiére partie du
spectacle a laissé place 4 une
atmosphere plus détendue pendant
la deuxiéme partie.

garantit encore ace concours une
qualité humaine qui n’est plus de
misedans denombreux spectacles
équivalent. La francophonie hors
Québec vit encore sa culture avant
de la vendre. Lors des discours
qui ont précédé le Gala, Guy
Tourigny, président de la
Commission culturelle
fransaskoise, a rappelé certains
principes. Enrépétant deux fois la
notion de culture fransaskoise, ila
manifesté son souhait «que le
réseau national de Radio-Canada
n’oublie pas la production locale,

au risque de rater le bateau».
Aprés une prestation pleine
d’humour de Jim Corcoran, la
soirée s’est terminée dans le bel
édifice de Radio-Canada. Et Jim
Corcoran, avant de s’acquitter de
mondanités qu’il dit ne pas
mondanités qu’il dit ne pas
apprécier, y est allé de sa
conclusion. «J’ai apprécié
Vhumanité du concours, je ne
voulais pas voir une grosse

récupération de I!’ industrie.»
Jacques Follorou (L’Eau vive)
et Renaud Hartzer

1529 E. Pender Street
Vancouver, B.C. V5L 1V9

Tél.: (604) 251-2277 ©

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