Impots OTTAWA - Le gouvernement fédéral a choisile 22 décem- bre et le 31 décembre 1971, comme jours d’évaluation des gains et des pertes fu- turs, imposables ou déduc- tibles A 50 pour cent, de- puis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi C-259 sur la réforme fiscale au Canada. Le 22 décembre 1971 sera le jour de 1l’évaluation pour les actions émises dans_ le public. Le 31 décembre 1971 sera la date de l’evaluation pour tout autre bien, y compris. les obligations. Selon deux fonctionnaires du ministére des Finances et selon un communiqué de ce méme ministére, ces da-. tes n’ont aucune conséquen- ce pour la majorité des con- tribuables, car la plupart des gens ne sont touchés en aucune facgon. Les biens qu’ils possédent, 4 savoir leur maison, leurs effets mobiliers, leur voiture, ne seront pas assujettis aux dispositions relatives aux gains de capital. 2 Le 22 décembre a été choi- Si_parce que ce jour 1a, le cours des actions a ten- dance A 6tre le plus élevé et par conséquent le plus favorable aux actionnaires, pour mesurer les gains et les.pertes futurs. Ce jour de 1l’évaluation s’appliquera en général aux actions ordinaires et pri- vilégiées, droits, ‘‘war- rants’? et obligations et ac- tions convertibles, €mis dans le public, de sociétés canadiennes. Quant au 31 décembre, il semble que c’est une date raisonnable et commode ate l’évaluation de biens lmoins. sujets A fluctuation. | Le communiqué explique que dans le cas des obliga- tions, leur valeur a augmenté considérablement depuis le mois de juillet et elle s’est Stabilisée A un niveau élevé au mois de décembre ; le 31 décembre est donc si- gnale-t-on, une date de l’évaluation trés favorable aux détenteurs d’obligations. Le dernier jour de 1971 est aussi la meilleure date d’évaluation possible pour les contribuables dans la gestion de leurs affaires, selon le ministére. Selon les deux fonctionnai- res, qui donnaient une confé- rence de presse, dimanche, la liste des actions a été dressée et toutes celles qui ne figureront pas sur la liste du 22 décembre, le seront le 31 décembre. Cette liste intitulée ‘‘ Cours du jour de l’évaluation des actions et des valeurs émi- — ses dans le public’’ a été mise A jour par le minis- tére du Revenu national. Selon le communiqué, les cours indiqués sur la liste seront imposés par régle- ment et devront étre accep- tés par le ministére du Re- venu national comme étant la valeur des titres au jour de 1l’évaluation. Toutefois, tout contribuable aura la fa- culté de rejeter la valeur proposée et de faire valoir des arguments en faveur d’une juste valeur mar- chande. Cette liste indiquera le prix de cloture d’une valeur au22 décembre, si elle a été négo- ciée ce jour-1a. Si elle a été négociée sur plus d’une place boursiére, le cours de cléture sera ce- lui de la bourse od a été réalisé le plus important volume d’opérations ce jour- la. Si une valeur n’a pas été négociée le jour de l’évalua- tion, le cours sera le dernier cours négocié au cours des quatre semaines précéden- tes. Si aucune opération n’a été effectuée au cours des quatre semaines précédentes, le cours sera la derniére moyenne entre le prix offert et le prix demandé au cours de cette période. y Dans certains cas, aucune valeur n’a été fixée vis-a- vis des titres figurant sur la liste. Les porteurs de ces titres pourraient en dé- terminer la juste valeur marchande en consultant des listes d’opérations publiées qui peuvent étre obtenues des bourses, d’autres publi- cations relatives au place- ment et des courtiers enva- leurs. L’exposé budgétaire du 18 juin prévoyait, signale enfin le communiqué, une disposi- tion appelée ‘‘marge d’exo- nération’’ ou ‘‘régle moyen- ne’’. De par cette disposi- tion, un gain sous le nou- veau régime ne sera pas im-} posé s’il représente seule- ment une récupération, en totalité ou en partie, du coat initial du bien pour le contri- buable. La contre-partie de cette disposition, c’estqu’ une diminution de la valeur du bien ne sera pas déducti- ble si elle constitue simple- ment un retour 4 son cott initial. : Le tabac et moi Par A.A.Hards Il faut conclure que les ef- forts de mes chers parents pour me sauver des effets delétéres du stupéfiant le plus universel, n’ont pas eu beaucoup de succés. Malgré. Vexemple d’abstinence qu’ils me donnaient lorsque j’étais un enfant en bas age, et malgré mes propres ten- tatives - nobles mais abor- tives - de réforme, je con- tinue 4 faire de ma bouche une cheminée, en fumant la I - : ee : ; " _ tard nous avons expérimenté ~ ote pipe. La maxime de La Rochefoucauld s’impose : ‘Si nous résistons A nos passions, c’est plus par leur faiblesse que par notre force. « = Evidemment, ma _ passion pour ce petit plaisir sensuel l’emporte sur mes bonnes intentions. Un souvenir que j’évoque de mon extréme jeunesse c’est d’un petit gargon de huit ans, poussé sur l’es-° trade d’une salle de 1’école du dimanche du petit temple de Steveston (Lulu Island), pour entonner le cantique chéri de la ligue antialcooli- que : Nous détestons le tabac, Il nous donne 4 croire, Que les gar¢ons qui fument, Se mettront 4 boire. Sans doute cette expression de ma part, des sentiments vertueux d’autrui, a recu l’approbation des auditeurs adultes dans l’assemblée, mais parmi les voyous que je fréquentais dans la cour de l’école primaire, maréputa- tion en a beaucoup souffert. Peut-étre_doutait-on de ma sincérité 7 Le fait est que mes cama- rades et moi avions déja fait certaines expériences en ce qui concerne l’art de fu-- ‘mer. Faute de tabac, qui d’ailleurs nous faisait un peu peur - puisqu’on nous avait assuré que ¢a rend malade - nous nous sommes contentes de feuilles séches que nous roulions dans du papier hy- giénique pour en faire des cigarettes, ou que nous fu- mions dans des pipes de no- tre fabrication : comme bol un marron évidé, et comme tuyau, un crayon dont nous. avions enlevé la mine. Plus le’ thé, et enfin la moitié d’un paquet de Old Chum, qu’un de nos héros avait pu chiper 4 son pére. Ce quiest remarquable c’est que nos parents n’ont jamais découvert nos folies. Aprés quelque temps le jeu a perdu ses attraits, et le gang s’est dispersé - autres _ compagnons, autres moeurs; et quant A moi, j’ai oublié les joies de fumer jusqu’a l’age de seize ou de dix- sept ans. Il s’agissait de vrai tabac maintenant, mais encore fallait-il que je fume en clandestinité. Une fois, mon pére m’a pris en fla- grant délit, et m’a exigé la promesse de m’abstenir jus- qu’a la majorité ; mais peu aprés, je suis allé en Alberta pendant deux mois, faire la récolte de blé, et loin des sanctions familiales ma ma- nie s’est confirmée. Il semble que les hommes se sont toujours rendus compte du danger de ce nar- cotique, mais qu’ils ne peu- vent pas s’empécher de prendre un goft pervers a ses charmes : Le tabac est une substance sale. Je l’aime. Une parodie de goft normal. Je l’aime. Il vous engraisse ; abfme vos forces ; Il dte les poils de votre torse. Je l’aime. Lin Yutang dit que le ta- bac est une maniére de pro- longer les joies de la bonne chére ; mais Victor Hugo, qui avait la réputation d’étre assez gourmand, détestait le tabac. Byron 1’a loué : Tabac sublime ! Qui de l’est 4 l’ouest, Allége le travail du marin, et du Turc, la sieste. L’idéal de 1’hédoniste : ‘Je vin, les femmes, et un bon cigare’’, trouve un écho dans cette citation de Kipling : D’un million de Maggies en excés, Les faveurs on peut assu- mer ; Mais une femme n’est qu’une femme - ou 4 peu =pLes; Un cigare est de quoifumer ! On se demande si les con- victions exprimées dans les vers suivants expliquent la longue vie de Benjamin Wa- terhouse - 1745-1846 ; ou si on y discerne les dépits de quelqu’un qui parle en con- naissance de cause. Le tabac est une herbe nocive, - Qui du diable nous arrive : Ta bourse vidée, tes hardes brolées, Il traite de cheminée ton nez. Somme toute, je me sens disposé 4 accepter les con- clusions de Charles Lamb, présentées dans son traité, Adieu au Tabac : Pour toi, plaisirs, | Je ferai tout donc - sauf mourir. Tabac, et tes Je tiens 4 faire mes excu- ses 4 plusieurs bons auteurs A qui j’ai osé infliger ces traductions quelque > phi he ay Zarres.e PREVENTION DES INCENDIES SERVICES OFFERTS AUX MUNICIPALITES : IV, LE SOLEIL, 14 JANVIER 1972