2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 17 novembre 1978 LE XPEIL Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 LES HEBDOS REGIONAUX LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Mise-en-pages: Claude Jean, Yvon Thivierge Rédaction: Claude Jean, Jean-Claude Arluison Secrétaire: Lyne Paradis LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 DE COLOMBIE Arluison Mh Association de la Presse francophone Hors-Québec Pensez aux petits Nous regrettons, M. Ford “Je m’appelle Wilbur Wright. Mon frére Orville et moi voudrions obtenir un prét de votre banque pour construire des avions.” “Nous voudrions bien vous aider, M. Wright. Mais les petites “entreprises sont vouées a l’échec. Vous avez trés peu de chances de réus- sir. Dommage.”’ “Je m’appelle Henry Ford je voudrais obtenirun prét pour ouvrir une fabrique d’automobiles.”’ “M. Ford, merci d’avoir pensé a nous. Mais vous savez que la plupart des entreprises indépendantes ne durent pas cing ans. Pourquoi n/allez- vous pas travailler pour une compagnie de chemins de fer?” “Je m’appelle Bombardier et j’'aimerais faire un em- prunt. Je voudrais fabriquer des motoneiges.” “Merci d’étre venu nous voir, M. Bombardier. Comme vous le savez,les préts aux pe- tites entreprises présentent trop de risques. Les statisti- ques prouyent qu’elles ne du- rent jamais longtemps. Vous pourriez peut-étre hypothé- quer votre maison, ou deman- der 4 votre parenté de vous avancer des capitaux?” Comme chacun le sait, le taux d’échec des petites en- treprises nouvellement créées est élevé. Environ 70 pour cent d’entre elles ne durent pas cinq ans. La plupart des firmes en faillite sont des pe- tites entreprises. Et ainsi de suite . . . La liste des statisti- ques stigmatisant l’instabilité des petites entreprises semble interminable. Mais démontrent-elles vrai- ment que les petites entrepri- ses sont condamnées a 1’é- chec? Absolument pas. La plupart des grandes fir- mes ont eu des débuts mo- destes, avant de prospérer et de sé développer. Si on ne créait pas de nouvelles petites firmes, il n’y aurait pas de grandes entreprises. Certaines petites firmes finissent par faire faillite. La plupart des fermetures ne sont cependant pas dues a des faillites: bien souvent, lentrepreneur décide tout simplement de s’intéresser a un autre secteur. La plupart de ceux qui tentent de nou- veau leur chance aprés un échec initial finissent par réussir. Et l’expérience ainsi gagnée fait de la premiere tentative une phase @entrai- a assurer le succés final. Pourquoi certaines firmes ferment-elles leurs portes? Bien souvent, un projet n’est lancé qu’a titre temporaire (par exemple pour vendre des souvenirs des jeux olym- piques). Certaines firmes dé- posent leur bilan parce que les conditions du marché ont changé; c’est par exemple ce qui est arrivé aux forgerons de village, qui ont disparu a cause de |’évolution des tech- niques. Il y a aussi des entre- preneurs qui, tout simple-. ment, décident de prendre leur retraite. Les grandes firmes ajou- tent ou retirent souvent des produits faisant partie de leurs stocks, car elles savent -quun article se vendant bien aujourd’hui risque de devenir un rossignol demain. Mais les statistiques n’indiquent pas que, pour une grande firme, le retrait d’un produit consti- tue une cause “‘d’échec’”’. En réalité, les modifications con- stantes apportées ala gamme de produits sont un signe de vitalité et de dynamisme face a la concurrence. Est-il tellement important de savoir si les statistiques sont justes ou erronées? “Nous regrettons beaucoup, M. Maclean, mais notre ban- que ne peut pas préter d’ar- gent a une petite compagnie pour publier une nouvelle re- vue. Comme vous le savez, le taux d’échec des petites en- treprises est trés élevé .. .”” “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme déditorial parla Fédération canadienne de lentreprise indépendante - ‘ ‘nombre de photos, car les faire tramer a P'imprimerie cotte ¢ d pow EDITORIAL Frustrations au Soleil N’importe quel médecin vous le dira: il est trés mauvais pour la santé de dominer rancoeur, amertume et irritation et de les enfermer au fond de son esprit. Ce n’est pas ainsi que l’on parviendra a les éliminer: elles ne tarderont pas 4 remonter a la surface. La solution? S’extérioriser. Travailler au Soleil de Colombie, c’est faire face, semaine aprés semaine, a toutes sortes de difficultés et de déceptions. C’est une lutte constante contre le découragement qui, bien souvent, fait naitre en vous le désir de “laisser _ tomber”, de remettre votre tablier. Mais quelle est, demanderez-vous, la situation des autres journaux de langue frangaise hors Québec, et en particulier de ceux des trois autres provinces de l’ouest? Infiniment meilleure. Le Soleil de Colombie est indéniablement le plus défavorisé, et de loin. Notre journal est indépendant. L’indépendance est souhaitable pour une publication, mais dans le cas d’un hebdomadaire de langue frangaise en Colombie- britannique, elle s’associe difficilement a la prospérité. La priorité a toujours di étre accordée au cété technique, le cété humain devant, malheureusement, étre relégué au second plan. I] s’agit de payer d’abord l’imprimerie, la poste, Vachat a tempérament des machines de composition, le loyer, le papier photographique et les produits chimiques, les timbres, la papeterie... ce qui reste est versé en salaires. Pourtant, malgré des difficultés financiéres constantes, Le Soleil de Colombie a parcouru un long chemin en dix ans, débutant avec une équipe entiérement bénévole, pour aboutir 4 un personnel composé de trois employés a temps plein et un 4 temps partiel. Une chose, toutefois, n’a pas changé: il n’y a jamais eu d’argent pour verser un salaire au directeur... Avec des “Si...” on mettrait Vancouver dans une bouteille, et pourtant: Si nous avions l’argent nécessaire, nous pourrions publier quarante pages, comme le Franco-Albertain; nous pourrions payer des journalistes a la pige; nous pourrions faire des publications apccinles: Mais c’est impossible, alors cessons de réver. Nos plus grandes frustrations sont causées par les obstacles qui empéchent ou retardent des améliorations possibles du journal. Les photographies, en particulier. Il est certain que l'utilisation de photographies rend un journal plus attrayant. Forcé d’économiser, Le Soleil a toujours limits, au ninimum, le chacune. Et pourtant, Si [cette fois, nous pouvons Temployer Si tous nos lecteurs avaient regardé réguli¢rement la date qui figure sous leur adresse, date d’expiration de leur abonnement, cela nous aurait évité d’envoyer 1 500 avis de renouvellement. 1 500 x 14 cents, cela fait 210 dollars de timbres, c’est-a-dire le prix de cinquante photographies... Une autre source de frustration est le manque de réponse de la part du public franco-colombien. Les lettres demeurent fort rares, malgré des appels . répétés: “Envoyez-nous vos commentaires, critiques et suggestions”. Un journal ne peut vivre en vase clos. Mais tout n’est pas sombre; des événements encourageants se pro- duisent et remontent le moral des troupes. En renouvelant leurs abonnements, des lecteurs ajoutent un don. C’est ainsi que ce matin nous — avons eu l’heureuse surprise de recevoir un chéque de soixante dollars. Un grand merci 4 ces abonnés généreux de la part de toute l’équipe. Malgré des. périodes de découragement, nous tiendrons bon et poursuivrons nos efforts pour améliorer les divers aspects du journal. Jean-Claude ARLUISON Ala recherche des talents Depuis le début du mois d’octobre 1978, le Conseil ‘Culturel Franco-Colombien s'est donné, par les voeux de tous ses membres, de nou- veaux objectifs, dont le but est d’activer la “promotion artistique et artisanale fran- co-colombienne” et d’établir son action sur le plan pro- vineial, interprovincial, na- tional et certainement plus tard international. Nos services vont étre en mesure d’apporter aux artis- tes et aux artisans une aide efficace en leur créant de “nouvelles opportunités” de pratiquer, d’exprimer, de faire connaitre leurs talents, et aussi, pourquoi pas, de vendre leur production artis- tique. Notre organisation, libre de toute contrainte idéolo- gique, religieuse et politique posséde ainsi une liberté d’action qui lui permettra de ne penser qu’a une seule cause: celle d’aider les artis- tes et les artisans a déve- lopper leurs possibilités sans entraver leur liberté d’ex- pression. f Quoique nous connaissions un certain nombre de per- sonnes, groupes, etc. qui pourraient bénéficier de nos services, il reste néanmoins nécessaire que nous connais- sions dans quelle mesure, et de quelle maniére ils souhai- teraient que nous les ai- dions. D’autre part, un grand nombre d’artistes, d’arti- sans, en fait, des talents de toutes sortes, nous sont inconnus et nous souhaite- rions que tous les groupes, toutes les organisations, et les particuliers francophones qui auraient quelques rela- tions avec des personnes de talents ou qui auraient des talents eux-mémes, nous communiquent leurs noms et leurs adresses ainsi que quelques courtes informa- ‘tions les concernant, afin que, sans les importuner, nous leur fassions des offres de service. Pour terminer, je vou- drais vous dire que 80% de la survivance d’une culture reposent sur Sa vitalité artis- tique et que nous offrons ici un excellent et nouvel outil qui n’avait jamais existé auparavant, Croyez sincérement que tous les artistes et artisans que vous aurez pu aider en nous communiquant leur nom et leur adresse vous seront reconnaissants un jour ou l’autre, de ce que vous aurez fait pour eux. - Pour tout ~snseignement, écrivez ou teléphonez, Si vous ne pouvez passer nous voir, a: Gilbert Elophe Coordonnateur Culturel C.C.F:C. 3170, rue Willow Vancouver, C.-B. V5Z 3P5 Téléphone: 873-3581 : sa = ee