{ Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 6 septembre 1996 5 Cap sur le long terme PAR DAVID E. BOND Letaux d’intérét queles emprun- teurs paient sur leurs dettes, un prét hypothécaire par exemple, est appelé a varier. C’est dire qu’il peuts’orienter a la hausse ou la baisse selon les fluctua- tions du taux préférentiel, soit le taux que les banques accordenta leurs meilleurs clients. Si une grande proportion des dettes de |’emprunteur est susceptible d’étre touchée par les fluctuations dutaux préférentiel et que ce dernier connaitune hausse rapidesur une courte période, cela aura inévitablement des conséquences néfastes sur les sorties de fonds prévues. Pour€viter ce genre desituation, les emprunteurs se tournent souvent vers des préts comportant une durée et un taux d’intérét fixes. Le seul probleme réside dansle fait queles taux d’intérétimputés pour ces préts sont généralement plus élevés. Le préteur qui accepted’accorder un prét 4 ces conditions prend deux risques en plus durisqueinhérenta tout emprunt. Premiérement, les prix peuvent connaitre une augmentation plus impor- tante que celle qui avait été prévue, rédui- santainsi le pouvoird’achatdelasomme empruntée au moment oi elle est rem- boursée. Deuxiémement, une fois le prét accordé, les taux d’intérét peuvent se mettrea grimper, ce qui profiterait davan- tageal’emprunteurqu’aupréteur. C’est pour contrebalancer ces risques que les préts 4 taux fixe comportent des taux d’intérét plus élevés que ceux des préts 4 taux variable. En dépit des coats plus élevés associés a ce genre de préts, les emprun- teurs continuent d’y avoir recours, sur- tout lorsqu’ils prévoient des variations significatives de leurs mouvements de trésorerie. Le fait de payer un taux d’intérét plus élevé leur fournit en quel- que sorte une assurance les mettant 4 l’abri d’une soudaine flambée des taux. Ce qui est vrai pour les entrepri- ses et pourles particuliers lest aussi pour les gouvernements. Le gouvernement fédéral a annoncé son intention de modi- fier la structure de sa dette afin qu’elle s’appuie désormais sur des préts a taux fixe plut6tqu’a taux variable. Parailleurs, la Banque du Canada a affirmé vouloir suivre cette méme voieeneffectuantles modifications nécessaires pourrefléterla décision du gouvernement. On espére ainsi augmenter la durée moyenne des préts constituantla dette etréduire de 35 % \a proportion des préts comportant une échéance de moins deunan(soitdes bons du Trésor.) Bien que le gouvernement ait exposé les détails de cette politique au mois d’avril dernier, le processus a été entaméil ya quelques années. En 1990, 48 % des préts au gouvernementavaient une duréedeunan oumoins. Or,aumois de mars de cette année, ce pourcentage avait diminué a 37,5 %. Leplus grosdu travaila doncdéja été fait. Les avantages que pourra retirer le gouvernementdecette restructuration nous paraissent évidents lorsque |’on tient compte de la hausse des taux d’in- térét d’environ un point de base, qui de l’avis dela plupart des prévisionnistes, devraitsurvenirau cours dela prochaine année. Si la structure de 1990 était toujours en place, une augmentation de 1 % des taux d’intérét provoquerait une hausse du montantde’intérétdel’ordre de 1,96 milliard de dollars. Le fait d’évi- terune tellesituation permettra certaine- mentau ministre des Finances d’attein- dreses objectifs en matiére de réduction du déficit. Ceux qui détiennent générale- mentdes titres de créance du gouverne- ment doivent également procédera des rajustements. Ainsi, l’on augmentera |’importance des émissions 4 long terme (les titres de créance comportant une échéance de un anouplussontdéfinis par le terme «obligations»). De plus, la Banque du Canada annonce maintenant a l’avance le montant des obligations qu’elle prévoit acheter lors de chaque émission. Ainsi, les obligations peuvent étre remises en circulation ou majorées. L’objectifde cette mesure est d’élargirle marché des obligations offrant une durée plus longue et d’accroitre les occasions de placement 4 l’intention des investisseurs, notamment les gestionnaires de fonds de retraite qui privilégient les instruments offrant un rendement avantageux sur une longue période. Du cété des placements a court terme, lademandedela banque centrale pour les bons du Trésor a diminué. En effet, ellea maintenantrecours a des préts a un jour plutdt qu’aux bons du Trésor qu’elle doit vendre et acheter pour mettre enapplicationsa politique monétaire. A chaque encan hebdomadaire, la banque centrale annonce le nombre des obliga- tions venanta échéance qu’elledétientet combien d’entre elles seront remises en circulation (habituellement un nombre inférieur). Enfin, ceux qui détiennent géné- talement des titres de créance 4 court terme comme les banques et les autres établissements financiers devront em- boiter le pas. Parle passé, ils détenaient des obligations 4 faible rendement mais comportant peu de risque et facilement rachetables. Ce besoin de liquidités est toujours présent mais il est dorénavant comblé par des préts 4 un jour provenant d’établissements qui affichent des sur- plus temporaires et parla conclusion de conventions de rachat (entente conclue avecla banquecentrale visanta vendreet aracheter des titres 4 plus longue échéan- ce). La gestion dela detteest unsujet qui suscite peu d’enthousiasme et qui est passésous silenceetce, mémesielle peut avoirdes conséquences trés importantes sur les finances du pays. Les mesures de redressementannoncées contribueronta minimiser les perturbations, a élargirle marché des instruments along termeeta stabiliser les coits relatifs au rembourse- mentdela dette considérabledu Canada.Q La part des invisibles dans les échanges commerciaux PAR DAVID E. BOND Régle générale, le Canada ex- porte davantage demarchandises qu’il n’enimporte. Ainsi,en 1995, ]’écart entre nos ventes etnos achats 4 1’étran- ger atteignait 28 milliards de dollars, Jes premiéres étant plus élevées. Ilen va autrement pournos activités com- merciales en matiére de services (comme les voyages, le transport, les services aux entreprises et aux gou- vernements). L’année demiére, ma]- gré une réduction du déficit de 1,2 milliard de dollars par rapport 41’an- née précédente, les importations ont été supérieures aux exportations de 9,4 milliards de dollars et ce, mémesi les exportations ontaffiché unehaus- sede 10 %. Toujours au chapitre des ser- vices, ce sont les dépenses de voyage qui ont connu les changements les plus importants au cours des dermiéres années. Depuis 1992, les dépenses de voyage des Canadiens 4 ]’étranger sont demeurées stables, se situant a environ 14 milliards de dollars, tandis que celles des visiteurs étrangers au Canada ont augmenté. Ce phénome- ne est a l’origine de la baisse de 1,2 milliard de dollars du déficit, lequel s’établissait, en 1995, a trois mil- liards de dollars. Ces données illustrent bien ce qui estarrivé 4 ]’économie canadien- ne. Lerevenu disponible, c’est-a-dire le revenu aprés impét et déductions, n’a pas augmenté de fagon notable au cours de Ja derniére décennie. L’endettement des consommateurs ayant atteint des niveaux records et leurconfiance en |’économie étant au mieux chancelante, l’onnes’étonne- ra pas du manque de vigueur de la consommation et du fait que les im- portations de marchandises n’ont pas augmenté aussi rapidement que les exportations. I] faut €galement prendre en compte la dépréciation du dollar ca- nadien. Celui-ci ayant perdu plus de 20 % de sa valeur, il est devenu trés coliteux de prendre des vacances 4 l’étranger. Les longues files d’atten- te aux postes douaniers ont diminué a mesure que la baisse du dollar faisait perdre de ses attraits au magasinage transfrontalier, les marchandises américaines étant a ]’occasion plus cotiteuses que les marchandises ca- nadiennes. Le coi élevé des mar- chandises et des services étrangers constitue une claire démonstration de ce qui est arrivéa notre niveau de vie : celui-ci a diminué. En outre, cette diminution a obligé le gouvernementa réduire ses dépenses, ce qui n’a pas manqué de susciter une vive opposition. I] faut toutefois mettre ce mouvement d’op- position en perspective. Lorsque, au cours des 25 derniéres années, Jes gouvernements se permettaient des dépenses nettement plus élevées que les revenus qu’ ils tiraient des divers impots, i] était rare d’entendre des voixs’élever contre la politique bud- gétaire du gouvernement. Ce n’est que lorsque les imp6ts ont commencé a augmenter que]’ona vuse manifes- terune certaine opposition a une aug- mentation des dépenses du gouverne- ment. Pourtant, i] était déja trop tard. : AVheure actuelle, nous som- mes aux prises avec une facture an- nuelle en frais d’intéréts s’élevant a prés de 50 milliards de dollars et ce, seulementau fédéral. De ce montant, six milliards représentent les intéréts a payer sur la dette accumulée par le présent gouvernement, celui-la méme qui estsensé avoir fait maints et maints efforts pour restreindre les dépenses! Essayons d’imaginer tout ce qu’il serait possible de faire avec ces 50 milliards de dollars. La moitié seulement de cette somme suffirait 4 financer n’importe quel systeme de garderie parmi ceux proposés jusqu’a maintenant. Ouencore, il serait pos- sible d’affecter une partie de ce mon- tant au remplacement des plus an- ciennes infrastructures ou de faire un effort particulier du cdté des arts. Bref, il y une multitude de choses, y compris une baisse importante des imp6ts, qui pourraient étre réalisées sices fondsn’ étaient pas consacrés au paiementdes intéréts. Siseulement... Si seulement nous n’avions pas cru quecesont les gouvernements plutdt que le secteur privé qui créent les emplois. Cet égarement nous a fait croire que le seul aspect a consi- dérer, en matiére de politique publi- que, était l’importance de la subven- tion a accorder 4 une industrie pour l’encourager 4 s’installer dans une région dont le choix n’était pas justi- fié, selon les données du marché. Si seulement les gouveme- ments avaient eu le courage de dire aux citoyens qu’iln’ya riende gratuit en ce bas monde. Les électeurs auraient-ils donné Jeur aval 4 une telle escalade, si nos dirigeants poli- tiques leuravaient donné un apergu de ce que finirait par cotiter (en matiére d’imp6ts ou de réduction dela marge demanoeuvredes gouvernements) une politique budgétaire toujours plus gé- néreuse a |’endroit du systéme de santé ou des subventions 4 ]’entrepri- se, au domaine agricole ou celui des arts? Si seulement l’idée qu’il est peut-étre possible de vivre a crédit, Comptabilité, gestion, impéts pour petites et moyennes entreprises EURO-WEST CONSULTING Ltd. Accounting & tax , GérardG. Darmon Président 325, 1130 rue Pender ouest, Vancouver C.-B. V6E 4A4 Tél.: (604) 688-9903 Fax: 688-9961 Cellulaire: 240-5810 EWA sans se préoccuper du lendemain, ne nous avait pas parue aussi séduisante. C étaitl’dge des excés... ]"Epoque ot il fallait tout avoir tout de suite et ot \’Etat faisait figure de grand pourvoyeur. Si seulement nous n’avions pas sacrifié ]’avenir aux passions du moment. Cet avenir est maintenant arrivé, et nous devons constamment faire des efforts pour parvenir 4 join- dre les deux bouts. Personne ne défend l’idée d’augmenter les imp6ts, mais tous déplorentle fait qu’il fautou qu’il faudrait réduire les dépenses. Cer- tains ministres fédéraux semblent croire qu’ils ont escamoté le problé- me et pourtantle déficits’éléve enco- re a un peu plus de 20 milliards de dollars par année. Et c’est bien 1a le drame. Ce sont les membres des jeu- nes générations qui subissent les con- séquences des excés du passé, sous la forme d’un chémage élevé et de la conviction qu’ils devront payer tou- jours davantage pour obtenir demoins enmoins de services. Le plus t6tnous éliminerons les déficits, le plus rapi- dement nous pourrons nous attaquera la tache consistant a rebatir 1’écono- mie nationale sur des bases plus rationelles.O Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et économisteen chefa la Banque Hongkong du Canada, exprime l’opinion personnelledel’auteursur les derniers événements économi- ques, laquelle n'est pas né irementcelle dela Banque Hongkong du Canada etdeson conseil d’administration. Ce Bulletin neconstitue nullement une étude exhaustive de tous les faits nouveaux ni n’est publié dans l’intention de fournir des conseils financiers. Nous recommandons aux lecteurs de communiquer avec un expert-conseil avant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les taires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut étre reproduite, en entier ouen partie, sans |’autorisation ~ écritede la Banque Hongkong du Canada. SERVICES DE CONSEILS EN OLN us > DOD Ez GESTION GUND PLANIFICATION FINANCIERE, PRIVEE : GESTION DEPORTEFEUILLE-TITRES, REGIMES DERETRAITEETC. ADDRESSEZ-VOUS AU SERVICE DE GESTION PRIVEE — CIBC WOOD GUNDY SECURITIES INC. 1548 MarInE Drive, WEST VANCOUVER, BC V7V 1H8 TELEPHONE: 925-8506 ou 1-800-338-1228 FAX: 925-8525 CHINH THE VU VicE PRESIDENT ; Leservice de gestion privée Wood Gundy est une division des Valeurs Mobiliéres CIBC Wood Gundy, membre du Fonds Canadien de Protection des Epargnantset une filiale de CIBC. 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