he Moustigue !... Pacigigue Et je continue a te regarder vivre : je n'ai que cela a faire. Tu tior- ganises trés bien. Sans perdre de temps tu as déja pris rendez- vous avec le notaire. Tu as libéré la penderie de mes vétements. Maintenant tout est net et Sheila pourra envisager d'y ranger sa garde-robe. Evidemment elle n'a pas osé s'installer tout de suite chez toi. Il ya quand méme des convenances a respecter. Tu t'en tiens donc aux visites d'aprés-midi dans son appartement. Tu as tellement besoin de compagnie aprés mon départ précipité! Je souris en pensant que tu croyais que j'ignorais tes relations avec Sheila. Mon pauvre chéri, tu es tellement naif ! Tu n'aurais jamais demandé le divorce, la je te faisais confiance! Tu n’étais quand méme pas inconséquent au point d'oublier que je possé- dais, grace a mon pére, 75 pour 100 de notre affaire. C'est dans une illusion de parfaite entente que nous avions signé, il y a trois ans, cet accord donnant I'usine et les capitaux au dernier vivant. Tu es persuadé, bien entendu, d'étre le seul et heureux héritier de tous mes biens personnels. Tu es tranquille... Désolée!... Tu ne vas pas jouer sur le velours. Les immeubles de West Vancouver, sur la 22°"® Avenue, la maison de Burnaby, ainsi que notre si agréable appartement n'étaient pas compris dans ce document signé il y a trois ans. J'avais fait, souviens-toi, un testament a part te léguant l'ensemble. Je l'ai changé. Eh oui! On a toujours le droit de faire un nouveau testament qui infirme le précédent. Une de mes cousines, sans grands moyens et qui m'a toujours beaucoup aimée, va hériter de la maison de Burnaby. Quant au reste, la vente servira a financer les travaux de la recherche Scientifique sur les maladies génétiques . Tu vas donc étre obligé de déména- ger. Je ne m'inquiéte pas. Tu iras chez Sheila. Son appartement est minuscule mais quand on s'aime on supporte cet inconvénient. Restent l'usine et le capital qui la fait vivre. La tu devras attendre quelque temps avant d'en prendre possession car j'ai déposé il y a quelques mois une enveloppe chez le notaire. II l'ouvrira en ta pré- sence et tu vas encore avoir une déception. Décidément la mal- chance te poursuit. En cas de mort violente, toute cession de pa- trimoine ne pourra s'effectuer qu'aprés enquéte de la police. Tu seras malgré tout plutét confiant: tu diras, j'en suis certaine, qu'une passante tuée par un camion en folie, on voit cela tous les jours dans les journaux. 12