Erratum Erratum : goel:... correction. Ces pages ont été réalisées grace au soutien financier du Secrétariat d’Etat du Canada. Derniére étape du vol au-dessus des Rocheuses par le Capitaine G.A. THOMPSON en compagnie du Colonel A. TYLEE comme passager. Deux femmes francophones se sont affirmées dans I’aviation en Colombie britannique ; Eliane ROBERGE, né en Colombie britannique, puis Alma GAUDREAU, originaire de Saint- Mathieu, Cté Rimouski, P. Québec. Elles obtiennent, toutes deux leurs licences privées et commerciales de pilotage. En 1936, elles forment, avec cing autres femmes cana- diennes, le groupe Fliyng Seven, premier club de femmes- pilotes au Canada. Alma GAUDREAU et Eliane ROBERGE deviennent respectivement présidente et secrétaire du club. Au cours de la guerre, le club ouvre la premiére école de pilotage pour femmes ou sont enseignés les rudiements du pilotage et du parachutisme. ; De son cété, Alma GAUDREAU, devenue Mme Frank GILBERT, inaugure, avec son mari également aviateur, la premiére école de pilotage privée en Colombie britannique. Durant la deuxiéme guerre mondiale, Mme GAUDREAU apprend aux soldats les techniques d’atterissage. : En 1945, les GILBERT vendent leurs avions : quatre en tout. L’école (le hangar) est transformée en bureau pour une compagnie de transport aérien, la West Coast Air Service, qui commence tout juste ses opérations. Cette compagnie appartient 4 un monsieur MICHAUD. Un. autre francophone qui s'est également illustré dans Marcel BOISVERT, né a Montréal le 24 novembre 1909. P.-M. BOISVERT devient pilote de brousse au Québec. En 1940, il fait son premier voyage intercontinental, de Rismouski, Québec, 4 Vancouver. I vient s’établir avec sa famille a Vancouver en aout 1952 et devient pilote pour la ligne Transpacifique CP Air inaugurée en 1949. Aviateur de flotte en C.b. Justin de GOUTIERE, 4 la fois pilote, écrivain et aventurier est né en Espagne en 1926 d’un pére Frangais et d’une mére Ecossaise. C’est un homme doué de multiples talents : a l’age de vingt ans, il éléve des dindons, a 21 ans il dirige les travaux d'installation d’une base navale, 4 22 ans il est membre du Corps Provincial Policier de la Colombie britannique, a 23 ans il devient conducteur d’autobus Greyhound, a 24 ans membre de la RCMP (Gendarmerie royale canadienne), a 25 ans il est pieputiairs d'un restaurant qu'il vend quatre ans plus tard en aisant 700% de profit ! Depuis sa plus tendre enfance, de GOUTIERE entretient une passion spéciale pour les engins aériens, Alors qu'il est membre de la police provinciale 4 Quesnel (C.b.), il achéte avec un partenaire un Tiger Moth et un Aeronca Sedan pour la désinsectisation des champs agricoles. C’est 4 ce moment qu'il commence une carriére active en aviation. Al’age de 29 ans, en pilotant au service d'une firme de construction cotiére, il réussit a accumuler 4 000 heures de vol et une expérience du vol sur la cote et littoral nord ouest du Pacifique. En 1960, al’age de 34 ans, il se joint au B.C. Air Lines Ltd. Pendant les six ans et demi au service du B.C. Air Lines Ltd., il volera 7000 heures et couvrira 1,3 millions de milles, entiérement en parcourant le littoral de la Colombie britannique. Justin de GOUTIERE meurt a l’age de 42 ans, deux ans aprés sa retraite, en laissant a sa progéniture un livre «The Pathless Way», ov il raconte sa carriére de pilote d’hydravion le long de la céte colombienne. «The Pathless Way» connait une premiére édition en 1968 et est réédité en 1972 par la firme J.J. DOUGLAS de Vancouver (C.b.). Comme nous l’explique M. de GOUTIERE dans son livre, avec charme, humour et vivacité : : (Traduction libre : Catou Lévesque) «(...) C’est avec les années qu'un pilote de ligne commerciale acquiert une certaine sagesse et une connaisance qui lui permettront d’achever ses vols sain et sauf et d’assurer le bien- étre de ses passagers et cargaison. Un capitaine qui fait les parcours continental et intercontinental opére son engin d’aprés un code aérien qu’on appelle : «Réglements des instruments de vol» (RIV), ayant un mode de procédés spécialisés, c’est-a-dire que le pilote se sert d’instruments mesurant l’altitude, les conditions atmosphériques, l’exactitude de la conduite, etc. Pour mes vols a basse altitude le long de la céte, je me conforme a la méthode qui s’appelle : «Réglements visuels de l’air» (RVA), c’est-a-dire que tout comme le pilote contrélé par le RIV, je dois connaitre a fond les avions (mécanisme, fonctionnement, construction, etc. . . .) mais, la procédure du vol différe en ce qui a trait aux instruments utilisés pour effectuer le vol. En plus de me servir des instruments de bord, je me fie tout d’abord et constamment a mes sens de la vue et de référence au Soleil du vendredi 13 janvier 1984, enquéte documentaire »75 ans de Maillarduille : «, 2@me paragraphe, lignes 4 et 5, au lieu de _»— due aux gréves des professeurs.«, lire »due aux difficultés financiéres.« Nous remercions Mme Denise Racine pour la -Vaviation en Colombie britannique, est le Capitaine Paul- — ERASE a te ge RR BR A OE TT AVIS A NOS MEMBRES Rappel : n’oubliez pas qu’il est_ temps de renouveler vos cotisations rapide coup Le Soleil de Colombie, vendredi 9 mars 1984 —7 (de janvier djanvier) | N’oubliez pas Conservons notre patrimoine a Youle. Alors que le pilote RIV suit une route d'un point a l'autre, en ligne droite, et parfois sans aucune visibilité, grace aux instruments de repérage magnétique, et tout le bazar; moi, je dois toujours pouvoir discerner clairement ce qui s’éléve SSRIs Je dois connaitre ma route comme on connait son ardin | - : Je dois quand méme avouer que ce n’était pas facile dans mon cas !_ Le littoral de la C.b. est un peu plus irrégulier J'ai da apprendre par coeur chaque anse, chaque fjord, chaque chenal, qui composent l'ensemble compliqué des ilots et iles de cette région du Pacifique. Je dois me souvenir des protubérances géographiques bizarres, effets de la nature, ce sapin géant tout tordu, au sommet disloqué, qui pend d'une falaise retenant a peine une de ses branches ballante a ras de l'eau, tel le bras d’un épouvantail; et presque toujours, j’y trouve perché un aigle a la téte chauve guettant le passage d’un poisson. Mais, cela n'est qu’un aspect de la route cétiére. Chaque saison apporte ses props conditions climatiques et trés peu de centres situés le long de mon parcours, étaient pourvus de systémes de communication pouvant me transmettre les coordonnées atmosphériques immédiates. Je dois 4 certains moments intensifier mon acuité visuelle et auditive et me fier a mes impressions : un craquement sortant de mon casque a écouteur peut annoncer un éclair ou bien de la neige ou pluie lourde en formation. En temps gris, lorsque la visibilité est mauvaise et que l’on doit voler 4 plus basse altitude sous le plafond de nuages, on peut entendre un bateau de péche a distance par le «pout pout» qu’émet le poste de radio. On peut aussi discerner un bateau-remorque par le «hum hum» de son moteur a diésel ou un gros cargo par le son de son arbre dhélices. C'est vraiment le facteur-climat qui rend le vol cétier fascinant et plein de défis. L’été, avec ses chauds rayons devrait, en principe, alléger les efforts du pilote Eh bien ! détrompez-vous ! Ces jolies formations «ouateuses» de nuages qui paraissent serénement dans un beau ciel bleu sur une photo-couleur, ne sont en fait qu’une source incroyable d’énergie, un berceau de courants de forte intensité en friction, en un mot : DESASTRE POTENTIEL. Je n’ai jamais vu le centre d’une de ces formations et n’en ai jamais eu le désir, m d’ailleurs l’audace stupide d’y pénétrer ! Il arrive, toutefois, 4 un pilote, dans ses années de service, d'avoir a déroger de sa ligne de conduite habituelle. Soit que des circonstances imprévues l’obligent 4 changer son cours ou un désir irrésistible d’aventure l’améne a explo- rer l'inconnu. Laissez-moi vous raconter un épisode de ma carriére tout 4 faiten marge de ma «sagesse coutumiére>. Mon aventure commence & Prince Rupert. Les vents, durant la nuit ont été extrémement violents, soufflant dans toutes les directions, la visibilité est 4.0. Au matin, la température n'est pas améliorée, mais on prévoit que le ciel s‘éclaircira durant le début de la journée, 4 mesure que le systéme frontal se dirigera vers l’est. : Je pars de Prince Rupert, selon mon itinéraire Tew: a 11h00, en direction d’Ocean Falls et Port Hardy, avec les arréts habituels en route. Je n’ai aucun passager a bord, mais par contre je transporte une cargaison considérable : deux paquets de 450 livres de filets de péche a décharger a Butedale et a Bella Bella; un vilebrequin de bateau et une ps quantité d’épicerie a livrer 4 Klemtu; une boite remplie de marchandises diverses commandées par Mme Williams, lors d'un voyage précédent a Bella Bella. Mme Williams m’avait donné 15.00$ en me confiant une liste de choses qu'elle aurait besoin pour la célébration de l’anniversaire de sa fille. Dans une autre boite, je transporte la «robe de féte» de la petite fille achetée chez Simpson Sears. A Klemtu, la méme chose se répéte. Située 40 milles au sud ~ de Butedale, encastrée dans un joli chenal, protégée des vents, Klemtu est enveloppée de masses de turbulence que je ne peux _ pénétrer pour amerrir. J'essaie de rejoindre quelqu’un par radio, mais sans succés. Je décide donc de continuer plus loin 30 milles sud-est, 4 Bella Bella. clémente a cet endroit, j’arrive 42 me poser sur lau. Je décharge les marchandises, Mme Williams aime la robe de sa fille et cinq passagers m’attendent sur le quai. Je les fais monter et nous partons en route pour Ocean Falls. _ Le temps est clair, mon amerrissage 4 Ocean Falls, parfait ! §§ 2 La, j’en profite pour laisser mon hydravion GOOSE se reposer, tout en l’astreignant a l’examen externe coutumier. Un de mes 7% amis du poste me dit que les prévisions météorologiques sont # entrées de I'Ile de Vancouver, ¢a ne s'annonce pas trés bien, on age a annulé une partie de mon voyage de retour : la partie sud — de Port Hardy. Je dois entrer directement a Prince Rupert et s'il est possible de me poser a Butedale et a Bella Bella, j'ai parait-il des passagers qu’y m’attendent aux deux endroits. Je termine en vitesse ce qu'il me reste a faire et je repars. Je calcule vite que je n’ai aucun temps 4 perdre car je suis soumis aux restrictions de vols de nuit : je dois toujours entrer au port 4 16h25 ou plus tot, mais jamais plus tard ! Alors, je prends un raccourci bien connu qu'on appelle «la route de fond», qui passe au-dessus de Twin Lakes. J'avise le poste d’Ocean Falls de mon changement ditinéraire. Lorsque j'atteins 2 000 pieds au-dessus de Roscoe Inlet, j'ajuste le pilote automatique a 1|’émetteur radio- électrique de Ethelda Bay qui me permettra de suivre une direction droite continue envers mes ports de destinations : .Klemtu, Bella Bella et finalement Prince Rupert. Je concois que cela me sauvera prés de 16 minutes. Je vois l’aiguille se diriger en ligne avec le point magnétique de la station. Passé la Péninsule Florence, a 2 500 pieds d’altitude, la visibilité diminue 4 un tel point que je pense retourner, lorsqu’au loin, au sud-ouest, je vois des espaces clairs. Alors, je garde ma route, je peux tout de méme tout juste percevoir les contours de Klemtu et Butedale et je me rends compte qu'il me sera impossible de m’'y poser. Je contacte Ocean Falls et annonce que je me rends directement sans arrét a Prince Rupert. Je traverse la Péninsule Don et dois descendre a 1 500 pieds pour €viter une surface nuageuse. En avant, je vois avec horreur, le plafond encore plus bas. Si j'avais eu a bord un ou La température étant plus #2 —7 plusieurs passagers, je n’aurais jamais fait ce que j'ai’fait ce jour-la. Mais étant seul, press€, anxieux . . - 3 Pour pouvoir voler confortablement sous le plafond déja trop * bas, je décide de planer au-dessus de la vallée qui traverse I'Ile Pooley d’est en ouest. C'est en fait, beaucoup plus un canyon qu'une vallée, avec des talaises escarpées qui s’‘élévent jusqu’a 2 500 — 3 000 pieds. Au fond, il y a un lit de ruisseau rempli de boue et de plantes sauvages, long d’environ 9 miles et son c6té ouest est bouché par un col qui demande un dégagement de 1 100 pieds d’altitude pour l’éviter. A moitié chemin, 4 travers la vallée, je peux tout juste discerner le col au devant, et quelques fois méme je le perds entiérement de vue 4 cause des nuages. Sachant que je verrais mieux si je volais plus bas, je descends au niveau du sommet des arbres. A ce point, la vision s'améliore. Je vois distinctement le col qui m’attend en face, la frousse s’empare de moi a l’idée qu'il ne me reste qu'un choix pour m’en sortir : tout droit devant, car, bas comme je |'étais, les murs abruts de la vallée m’empéchent de tourner a 180 degré. Il ne me reste plus que deux milles entre GOOSE et le col, japproche le mur gauche autant qu'il m’est possible sans érafler l’aile de mon appareil, en gardant mes yeux fixés sur ce | maudit col qui disparait et réapparait constamment a travers les . nuages. Mes tripes m’ordonnent de tourner | t, mais oe un regard vers la droite, pas plus de 500 pieds plus loin, me fait a dresser les cheveux sur la téte ! Je suis coincé, je ne peux pas retourner, mais mains suent, je suis presque debout sur mon siége, puis le col disparait . . . Il ne faut pas que je panique, il m’est impossible de monter plus haut, mais jai besoin de vélocité et d’altitude pour traverser cette horrible passe. [3 Je dois expliquer ici avant de continuer, que le carburateur d’un = hydravion GRUMMAN GOOSE, fonctionne comme celui d’un aa automobile, avec un systéme flotteur. Le carburant ne 7 pas du carburateur au moteur si l’engin est sans dessus us. : En d’autres mots : un GOOSE n’est pas concu pour I’acrobatie - aérienne ! Voila, gardez-ca en mémoire pour la fin de mon histoire. . . . Je descends trés légérement en piqué, pousse sur l’accélérateur et sur le contréle des hélices tout en méme temps. Avec angoisse, je regarde le compteur de vitesse monter lentement 4 165 mi-hr. Je me retrouve juste au-dessus des épinettes rabougris. Me voila, a fleur des sommets d’€pinettes, les moteurs en furie, la vitesse excédant le 165 mi-hr., la main sur le manche a4 balai (la manette de contréle), je tire fermement et brusquement vers l’arriére puis vers la droite . . . méme pas une seconde plys tard, étouffé par les GOOSE est a exécuter une descente a4 l’envers ! moteurs se mettent a tousser, a s‘éteindre, puis ir, encore s’éteindre, puis repartir, .. . Je peux m'imagine : instruments de bord, mais je n'ai pas le temps de m’en occuper. GOOSE tout entier vibre pour m’annoncer que le moteur va caler. Mes yeux sont cloués sur l'appareil de l’horizon artificiel, sur l'aiguille, la rondelle et l’indicateur de vitesse qui semble se précipiter vers le 0. Me sentant démuni de mes éléments du RIV, par folie, je suppose ou peut-étre par instinct de survie, je réussis je ne sais pas comment, a ramener mon hydravion en aa semi-équilibre, puisque j'entends les moteurs qui reprennent oe vie, sais toutefois pa la synchronisation ae hélices. - 7 4 i whe 4 : ¢: hs # er pee co .. 9f oom : > 2 : ae ar ; 2 La base du Canadian Airways au Fort St-James, en 1939. Bibliographie en page 15