nd SN bt Mathews al WOE Roth RSL DUD erat aan 2 ea ae Expedition LE CARNET DE BORD DE L’7EX PEDITION ‘‘BELGI- QUE-CANADA-TERRE DE FEU”’’. : A nous trois : mon équipier, Christian Danze, mécanicien et photographe, moi-méme, artiste peintre et instigateur du projet, plus Fridoline, nous formons cette expédi- tion qui doit nous mener jusqu’en Terre de Feu. Fridoline, c’est la voiture que nous avons entiérement remise 4a neuf. Cette VW- Porsche, née en 1943 sur les bords du Rhin, qui échoua en Belgique lors de la ba- taille des Ardennes, nous attire beaucoup de sympathie et, en fait, est notre meil- leure ‘‘public relations’’. Le but de ce voyage est de comparer les méthodes d’enseignement artisti- que des Amériques et de VEurope et d’établir des contacts avec des profes- - seurs et des étudiants ren- contrés dans les écoles visi- tées. Nos moyens sont trés mo- destes ;:nous comptons sur le travail trouvé sur place. La durée prévue de l’expé- dition est de deux ans. Actuellement, aprés une in- cursion d’un mois sur la cote est’ des USA, nous ter- minons la traversée du Ca- nada. Vancouver, qui est une ville fort agréable, est notre derniére étape avant de met- tre le cap au sud, définiti- vement. Voici un résumé du journal de bord et quelques anec- dotes qui ont marqué notre rencontre avec le nouveau continent. Le lundi 29 mars 1971, nous embarquons 4 Bruxel- les sur un ‘‘Jumbo 747’. Nous recevons |’autorisa- tion exceptionnelle de visi- ter la cabine de pilotage ; nous n’avions jamais vu un si grand nombre de boutons, manettes et voyants lumi- neux, réunis dans un espace aussi restreint. ; Débarquement 4 New-York oa nous sommes hébergés par un couple de Belges. Le lendemain, début d’un ‘voyage de deux jours qui doit nous mener en auto- stop jusqu’A Montréal, od nous restons un mois chez un couple de Belges, eux aussi. Nous y attendrons la voiture, partie par bateau, et nous soufflons un peu, car les derniers mois de préparatifs ne furent pas de tout repos. Enfin, la voiture débarque le 13 avril. Démélées dans les bureaux de douanes ot nous sommes aux prises avec quelques dizaines de paperasses, autorisations, etc... bref, une demi- journée de formalités pour récu- pérer enfin Fridoline. Appa- remment, elle n’a pas souf- fert ; seul, le thermométre du tableau de bord a mysté- rieusement disparu. Quant aux douaniers, 4 notre grand soulagement, ils n’ont fouil- 1é ni l’auto ni les bagages : nous avons donc une provi- sion de cigarettes belges pour quelque temps encore. Aprés avoir été interviewés | par le journal ‘‘La Presse’’ de Montréal, nous allons quelques jours A Québec ; c’est en fait 14 que nous entamerons officiellement le kilométre , ‘*zéro’’ de notre périple. Québec nous laisse une trés belle impression : les maisons du 18éme sié- cle font penser 4 quelque coin oublié de France. Notre passage y est annoncé par la radio. Grace 4 cela, nous trouvons sans difficulté un pour la durée du sé-_ jour. Maintenant, direction New York que nous n’avions pu visiter lors de notre pre- mier passage. Ensuite, ce sera Washington, puis nous rentrerons au Canada par les célébres. chutes du Niagara. Nous restons jus- qu’A la mi juillet chez un ami canadien, prés de Kit- chener, dans 1’Ontario. Comme c’est la saison des foins, nous trouvons facile- ment du travail et, en plus, jai la chance de. vendre quelques dessins. Nous quittons 1’Ontario le 15 juillet et nous montons au nord de Winnipeg. La, dans un petit village, appelé Laurier, prés du lac Dau- phin, mon équipier fait la connaissance de lointains cousins qu’il n’avait jamais vus. Accueil plus que cha- -leureux de leur part. La aussi, nous travaillerons dans des fermes, et le 15 aot, nous prenions la route qui, aprés nous avoir fait traverser les merveilleuses Montagnes Rocheuses, nous fera découvrir Vancouver. Il y aun an, j’avais aidé un Canadien habitant Van- couver. Celui-ci se trou- vait alors en Belgique et faisait de l’auto-stop. Nous avions sympathisé et échan- gé nos adresses. Ce fut donc d’heureuses . retrouvailles. Le hasard a voulu que jus- tement ce copain tienne un garage spécialisé en Porsche et VW. Ses clients sont fort surpris de voir notre vieille Fridoline ga- rée dans un coin. Ce gar- ¢on est lui-méme un bril- lant pilote automobile, son. nom est Mike Stacey et il a remporté des épreuves, il y a quelques années sur Porsche également. Il nous aide beaucoup depuis notre arrivée et nous espérons le revoir um jour en Bel- gique. Nous nous arrétons 4 Bos- ton et assistons aux festi- vités annuelles de 1l’école -des Beaux Arts. Nous pre- ‘nons quelques clichés dans les différents ateliers de cette école. Hélas ! La pau- vreté des peintures des élé- ves n’a d’égale que la ri- chesse du matériel mis A leur disposition. Nous faisons halte 4 Pro- vidence. Cette ville posséde une des plus importantes écoles d’art des USA, mais, 1a aussi, les réalisations que nous voyons nous dé- coivent énormément. Par contre, nous avons la chance d’y rencontrer un jeune Belge, boursier de la fon- dation Fullbright, qui ter- mine une année de stage en sculpture. ’ Mais quelle ne fut pas sa surprise de voir une voiture allemande, munie de plaques belges... ‘A Wellesley, dans la cam- pagne canadienne, pris pour | des gangsters, noussommes | arrétés. Nous sommes vic- times d’une singuliére mé- prise ; la police armée jus- qu’aux dents, a arrété Fri- doline : sous la menace des mitraillettes, nous avons été fouillés, puis ramenés sous bonne escorte chez les gens qui nous hébergeaient. Tout fut perquisitionné, de la cave -au grenier. Enfin, les poli- ciers daignérent s’expli- quer. Nous avions été dénon- cés comme suspects, car un hold up avait eu lieu le jour méme dans la banque du vil- lage oi nous venions a4 peine d’arriver et ot les habitants méfiants ne nous connais- saient pas encore !!! Hier, enfin, A Vancouver, quelqu’un a trouvé bon de nous dérober un appareil photographique de valeur, plus deux téléobjectifs, et notre posemétre. C’est une perte énorme pour l’expédi- tion surtout que l’appareil | contenait soixante-cing vues ;irremplagables pour notre reportage. Ce sera, hélas, un bien mauvais souveni pour nous. Par contre, nous avons été interviewés par la CBC francophone, ce qui fut bien agréable, car nous nous sommes soudain retrouvés dans toute une communauté |de gens d’expression fran- ‘ Gaise. : | Tout va bien. Sur notre tra- | jet, les gens klaxonnent et | nous encouragent. | Nous remercions toutes les | personnes qui nous ont aidés let nous saluons tous nos , amis. ‘ Christian Stein. Communiqué LA BIBLIOTHE QUE PUBLI- QUE DE VANCOUVER et toutes ses annexes seront fermées le lundi6septe m- bre, Jour de la Féte du Travail. Venex emprunter a la Caisse pour consolider vos dettes = Pour toutes informations communiquez LA OAISSE POPULAIRE 8T. avec Téléphone 874.9622 Vancouver