A4 - Le Soleil, décembre 1994 Le Soleil, décembre 1994 - AS Spee | | hier el Caujourd hui srs IW: ZS Jeanne Mance, la piommere, ~— = Les chroniques canadiennes nous appren- nent que JEANNE MANCE naquit a Langres, en France, en 1606, et qu’elle mourut a Ville-Marie Québec, en 1673. On sait encore qu'elle fit partie ’ de ce petit groupe de pionniers qui vint s’établir en Nouvelle-France au XVile siécle. Jeanne Mance, qui n’était ni religieuse ni mére de famille, mais simple laique, travailla intensément a !’établisse- ment de la colonie frangaise en terre d'Amérique. ll faut croire que son courage et sa ténacité étaient aussi forts que son grand désir d’aider ses compa- gnes frangaises puisque par trois fois elle décida de retoumer au pays pour accompagner dans leur mes qui venaient s'y établir. Or il faut savoir qu’a M. Vin See: ll Siege nom VINCENT DE PAUL, mais pour tous ceux qui le cétoyérent au XVile siécle, il fut M. VINCENT. Aujourd’hui il est plus connu sous le nom de Saint-Vincent-de-Paul. Sa gentillesse pour les personnes Agées, sa compassion pour les malades et les déshérités furent immenses. Du- rant toute sa vie et de toutes les forces de son 6tre, il s'appliqua a soulager la souffrance des miséreux qui se trouve- rent sur son chemin. Sans cesse, il mul- tiplia ses efforts pour venir en aide aux nécessiteux en ouvrant des missions ou l'on distribuait de la nourriture et soignait les malades. Profitant de ses bonnes relations avec la noblesse et les autori- tés en place, Vincent de Paul s’efforcga de faire améliorerlesterribles conditions de vie des personnes condamnées a ramer sur les galéres du roi. En France, le XVIle siécle en fut un de misére. Les guerres de la Fronde ensanglantérent le pays etil y eut plusieurs famines. Partout des milliers de mendiants, de pauvres, de blessés et d'affamés sillonnérent le 7) pays. Chaque fois qu'il le put M. VINCENT installa des centres d'accueil pour les enfants abandonnés et des institutions charitables de secours oU travaillérent. ceux qui le suivirent dans sa-croisade. contre la misére. /; Ce fils de modestes paysans ) landais, qui naquit le 24 avril 1581 dans le petit village de Pouy dans le Sud- » Ouest de la France, fit sans doute con- j naissance avec la pauvreté alors qu’il était bien jeune, lorsque les mendiants venaient quéter autour de sa maison et qu'il leur distribuait des poignées de fa- rine de mais. Plus tard, devenu prétre, M. VINCENT fut assigné au service d’une ©» famille noble, mais bien vite il s’engagea dans ce qui devait devenir pour lui un ») mode de vie : portersecours a ses fréres ae Q tx; y humains. Aujourd’hui encore, dans plu- / Meret sons fie Calcutta. les femmes dans son ordre de la chevalerie, »% sieurs pays, de nombreux religieux et méme si celles-ci savaient étre aussi généreuses et braves que les hommes. Mais ) bénévoles continuent son oeuvre a tra- les temps ont changé et lorsque GANXHE AGNES BOJAXHIU (plus connue sous le vers les institutions qu’ila établies. Mieux — - ; nom de Mére Teresa) née en 1910 4 SKOPJE, en Serbie, gravit les marches du y encore, les missions de M. VINCENT ont podium a Oslo, le 10 décembre 1979, pour y recevoir, aprés de nombreux savants, fleuri un peu partout autour du monde et écrivains, diplomates et politiciens, le prestigieux prix Nobel de la paix, le monde Y viennent toujours en aide aux nécessi- entier devait découvrir !’immense travail accompli par cette femme dont la modestie ‘| teux. n'a d’égale que le courage. A travers tous les pays, Mére Teresa a touché les coeurs de milliers de personnes par son achamement a secourir les pauvres. Sa générosité et sa vision d'un monde oii les moins nantis ne seraient pas oubliés a réussi bien souvent a faire tomber les préjugés raciaux et les barriéres nationalistes. Mére Teresa aurait pu rester dans le petit couvent de son pays natal, la | Yougoslavie, mais elle savait qu’en Inde la misére était grande. Les Indiens de castes - inférieures y mouraient dans les rues sans aucun secours médical et surtout sans la moindre compassion. Alors elle décida de partir dans I’enfer de misére de Calcutta et de faire tout ce qu'elle pourrait pour soulager les souffrances de tous ceux qu'elle rencontrerait la-bas. Mais les choses furent trés difficiles dés le début pour la petite religieuse. Vouloir faire admettre dans les hépitaux de Calcutta des mourants appartenant & la caste des «Intouchables» n’était pas aisé. Qu'importe | Pour décourager mére Teresa, il en fallait bien davantage. Sur tout ce qui pouvait rouler, taxis, chaises a porteurs etc.. elle persista a conduire a I'hépital les moribonds qu'elle ramassait dans les rues. On la vit méme un jour arriver avec un malade sur une brouette. Parfois on lui refusait de prendre le patient qu'elle amenait parce que les hépitaux étaient trop pleins ou encore parce que le systéme médical du pays ne pouvait fournir des soins a long terme comme dans les cas de tuberculose par exemple. C’est devant cette situation désespérée que Mére Teresa eut I'idée d’ouvrir des centres d'accueil pour y recevoir les malades et les moribonds afin que ces demiers puissent y mourir dans la dignité et le réconfort que les religieuses leur apporteraient. Aujourd’hui l'oeuvre de Mére Teresa est immense. Des missions ont été ouvertes dans plus de 25 pays a travers le monde. Et celles-ci ne se limitent pas seulement a porter secours aux mourants. Les orphelins, les malades, les pauvres, enfintous les déshérités, quels qu’ils soient, peuvent a un moment ou un autre de leur vie bénéficier de l’oeuvre charitable de cette femme dont la générosité est aussi ardente que l’'achammement qu'elle met a soulager le malheur des autres. Celle qui nous dit si sérieusement «que celui que nous rencontrons devrait, aprés nous avoir connus, repartir plus heureux et plus joyeux», nous invite aussi 4 apporter notre Sizes. contribution 4 la construction d’un monde plus juste. ay ire BON JUSQU’A LA FIN. | voyage vers le Nouveau-Monde, les jeunes fem- cette époque, traverser I’atlantique ne se décidait pas a la légére, car hélas, au cours de ces périlleux voyages il n’était pas rare de rencontrer la maladie et méme la mort. C'est d’ailleurs au cours d'une de ces traversées qu'elle fut atteinte d’une fiévre contagieuse qui emporta plusieurs passagers. Durant toute sa vie, JEANNE MANCE fit de son mieux pour aider la petite colonie de pionniers a s'installer au Québec. Cette jeune femme laique fit l'admiration de tous ses compatriotes qui apprécié- rent son grand courage durant les hostilités de la guerre ainsi que le dévouement infatigable avec lequel elle soigna les malades et les mourants. Au Moyen-Age, les Chevaliers obéissaientauncoded’hon- prés de nous un politicien qui se bat auprés de son neur. Ils se devaient d’étre bons envers le faible,de donnerau gouvernement afin d’obtenir un peu d’aide pour un pays pauvre, et de secourir les femmes et les enfants. II leur fallaitSe. du Tiers-Monde. Quelle que soit la voie qu’ils choisissent montrer courageux et préts 4 défendre a la fois leurhonneufet surlacarte immense dela générosité, quelle que soit leur leur religion. Malis ils devaient aussi étre douxethumbles, savoir _creyance ou leur nationalité, tous passent leur vie aux obéir et prendre charge du commandement. Surtout, surtoutils service des autres parce quela souffrance de leurs fréres devaient étre généreux, apprendre a donner, car un jour sams humains leur est devenue insupportable. Certains sont générosité était considéré un jour perdu. connus. Ils ontpournoms: DR SCHWEITZER, M. VINCENT, Le Moyen-Age est aujourd’hui trés loin derriére nous, mals MERE TERESA, L’ABBE PIERRE, JEAN VANIER etc... les qualités requises pour étre «chevalierdes temps modernes» Mais il en est des milliers d’autres, qui dans l’anonymat _-demeurent les mémes que celles d’autrefois. En notre XXe__le plus total, chaque jour se dévouent auprés de ceux qui siécle, il est encore des étres qui choisissent de passer leurvie se trouvent dans le besoin. En cette période des fétes de au service des pauvres et des malheureux. Le plus souvent ces __ fin d’année, od nous essayons tellement de dire notre hommes et ces femmes au grand coeur quittent leur pays, le’r affection a ceux qui nous sont chers, et souvent d’une famille et abandonnent un métier lucratif, pour aller travailler _facon trés matérialiste, il serait bon de se souvenir que gratuitement auprés des moins nantis. La, c’est un docteurqui pour les gens que nous croisons tous les jours, qui sont soigne des enfants en Ethiopie, ici unejeune fille qui apprend& _seuls et dont la misére est parfols bien cachée, un geste lire a des petits analphabétes haitiens, trés loinla-bas au finfond généreux, un sourire, une visite amicale serait peut-étre de I’Inde une religieuse qui panse les plaies des I6preux, et plus _le plus beau cadeau de /’année. se. Jean Vanier et «?Arche» | aurait pu faire une brillante carriére dans la marine canadienne, ou encore enseigner dans une de nos grandes universités au pays. Mais JEAN VANIER devait connaitre un destin bien différent de celui que ses proches avaient peut-étre imaginé pour lui. Durant les années a venir il devait mettre toutes ses énergies a créer une famille et une communauté pour tous ceux que l'on tend parfois a reléguer dans la . solitude et le manque d’affection: LES HANDICAPES MENTAUX. Pour comprendre la démarche et le travail de JEAN VANIER, il faut savoir que pour ce grand Canadien, le sens d'appartenance 4 la cellule familiale et a la communauté est vital. Or trés souvent les handicapés mentaux étaient, et sont ' encore, coupés de ces deux sources de réconfort et d’épanouissement. Jean Vanier allait donc recréer pour eux cette famille si indispensable a leur bien-étre. Il 'appellerait: LA FAMILLE DE L'ARCHE. Car un peu comme Noé, qui voulait sauver les animaux du déluge, Jean voulait sauver ses fréres humains handicapés du désespoir, de la solitude et de l’oubli. Le créateur de l'Arche est a coup sOrun homme de pensée, mais surtout un homme de coeur. Dans son prochain, il reconnait un étre unique, sacré, digne de tout l'amour du monde quel que soit son état physique ou Sah 7 f mental, C'est un tel idéal qui I’a sans doute conduit a acheter en 1964 une maison ~ eo Se