PAR YVES MARGRAFF Nies vancouvérités, ce mois-ci, seront teintées de montréali- tude. J'ai en effet été appe- 1é, & la fin du mois de mai, a participer & un colloque sur l'information des minorités francophones. Cette rencontre s'est tenue dans un hétel de Montréal, A linitiative de l'association des Hebdos du Canada et avec l'aide finan- ciére des gouvernements cana- dien et québecois. Avouerai-je que Montréal m'a dégu ? Irai- je jusqu'éa admettre que je n'ai pas reconnu mes amis qué- bécois ? *e& & Montréal ("mon" réal ?) que j'adorais, dont j'ai senti, pendant des années, battre le pouls, rapide certes mais ré- gulier, Montréal maintenant me} semble battre la chamade. Dans le quartier, au moins, que j' ai fréquenté durant ce court séjour (entre Saint-Laurent et/ le Forum, grosso modo) la Mé- tropole m'est aprarue d'une saleté repoussante. Elle res- pire (si tant ¢st qu'il soit possible de respirer dans une atmosphére de gaz d'échappe- ment, de friture et de mariju- ana) une crapulerie urbaine assez génante pour le visiteur revenu naivement aux sources. * &% ® A deux heures du matin, vivant au rythme vancouvérien, je me suis promené rue Sainte~Cathe- rine ot un jeune homme, tres vieux, m'a abordé pour me de- VANCo mander si je parlais l'anglais. Il était d'Edmonton. Il était perdu. Nous avons parlé de 1' Ouest devant un "“smoked-meat" chez Ben. Vous cconnaissez ? Méme Ben a changé. On y sert de la biére ! Et cet endroit ot jadis on allait plutét dis- siper les vapeurs éthyliques en appréciant la gastronomie judéo-américaine, n'est plus Maintenant qu'une étape dans la tournée des petits ducs. *% % Les Québécois ? Ceux que j'ai rencontrés, bien sir, ceux qui se sont penchés avec nous sur les problémes des minorités francophones "hors-Québec" (ils disent, la-bas, le "Cana- da francais d'outre-frontié- res" comme si les frontiéres de ce Canada fran¢gais auquel nous appartenons tous n'étaient plus l'Atlantigue et le Paci- fique) ces amis québécois me sont apparus trés désemparés. Les participants venus "d'ou- tre-frontiére" se définis- saient, trés simplement, comme "Canadiens francais". Nos hd- tes, trois d'entre eux en tout cas, se nommaient Québécois autonomiste, Québécois indé- pendantiste, Québécois fédé- raliste, c'était selon et c'é- tait “mélant pas mal". . * e & A peine rentré & Vancouver, j' ai eu le plaisizx de rencontrer ici des amis, des amies, dont certaines sont trés intelligen- tes. C'étaient des journalis- tes qu'Air Canada avait fait venir & grands frais pour leur faire connaitre la nouvelle mo- de aérienne. J'ai fait en sor- te qu'elles fassent connaissan- ce aussi avec les Franco-Colom- biens et qu'elles les fassent connaitre "back East". a ("zip @ seuluOg sulow No AGA LYAAN