16, Le Soleil de Colombie, 2 Juillet 1976 La hantise du continent perdu Courtoisie ‘‘LA PRESSE’’ Montréal,P.Q. par Vincent PRINCE Vincent Prince revient d’un voya- ge de quatre semaines en Extréme- Orient au cours duquel il a notam- ment visité la Chine nationaliste (Taiwan) et VInde. esas En i949, incapable de résister plus & Vavance implacable des armées de Mao Tsé-toung, le gouver- nement légitime de la Chine, dirigé Tchang Kai-chek, se réfugiait = la i Sait gee me . vet ‘Tl n’a jamais. procla- mer son intention de récupérer Je con- tinent et d’y déloger ce qu’il considére cow le régime usurpateur des commu- Tchang Kai-chek est mort le 5 avril dernier. Dans son testament, il conju- rait tous les Taiwanais de relever le flambeau et de poursuivre toujours. cet ultime objectif. Son successeur a la présidence, M. Yen Chia-kan, en a d’ailleurs fait Yobjet de sa premiére déclaration officielle. Mais, surtout, le fils de T Kai-chek, le premier ministre T Ching-kuo, qui l’a remplacé comme chef supréme du Kuomintang ou parti nationaliste et, du’ méme coup, comme homme fort du régime, incarne plus que tout autre cette volonté de libérer les 800 millions de Chinois de la terre ferme du joug des maoistes. C’est la hantise du continent perdu. | Depuis plus de ving-cing ans, on se dée. On sait, d’un cété, que la Chine rouge n’hésiterait pas Taiwan relachait sa défense. D’autre part, on. veut étre prét a passer a Poffensive € la moindre occasion qui offrirait quelque chance de succés. © . Cette: hantise- du continent perdu est la trame de fond qu’on ne doit pas perdre de. vue quand on cherche a comprendre Porientation de la politi du gouvernement de Taiwan. D’ - elle explique, bien sfir, la part trés i Yon consacre aux dépenses VEtat. Mais elle On a pris Vhabitude de qualifier la Chine nationaliste de Chine ‘“‘libre”’ par. opposition. 4 la Sina saath a ce qualifi est’ largement justifié. S'il leur est difficile d’obtenir l’autori- sation de se rendre 4 l’étranger, les Taiwanais. ont, par contre, toute li- berté de circuler @ travers leur pays ou la carte d’identité n’est requise que pour les déplacements. en avion. Ils sont aussi libres de choisir leur emploi et !entreprise privée. a plein droit de cité. cun peut pratiquer la religion de son choix. On compte dans Vile pas moins de 3,000 temples’ bouddhistes et des centaines d’églises catholiques. La liberté. d’association est aussi respectée. Un régime fort Mais, il faut Je reconnaitre, Ja dé mocratie n’est pas vécue tout a fait comme dans nos pays occidentaux. Par exemple, il n’y a pas eu d’élec- tions de 1949 a 1969. Et celles qui ont eu lieu depuis semblent avoir pris da- vantage l’allure d’une formalité que d’une véritable confrontation entre ad- versaires. On nous dit que le. pays compte trois partis politiques, . soit, outre celui du Kuomintang toujours au pouvoir, le. parti de la Jeune Chine et le parti Démocrate-socialiste. Mais, d’aprés des observateurs sérieux, ces deux derniéres formations, représen- tées par un trés petit nombre de dé- putés, ne ferajent pas véritablement d’opposition au régime. Le cas de la presse est aussi 4 si- gnaler. Le directeur de |’Information gouvernementale m’a expliqué que les 33 quotidiens du pays (dont 3 en lan- jinise)..-sonk‘pleined pleinement libres — ae critiquer le gouvernement, les seu- les contraintes qu’on leur demande de respecter voulant qu’ils ne préconisent ni le communisme ni la. violence et quwils n’offensent pas la moralité publique. Pourtant, toujours d’aprés des observateurs sérieux, cette criti- que du gouvernement par les’ jour- naux, méme si elle s’exerce a l’occa- sion, reste dans l’ensemble fort ti- mide. La presse n’en. serait pas une de pure propagande comme en Chine communiste, mais on la sentirait au ‘moins fort soucieuse de ne pas agacer le régime en place. Le culie de Ja persennalité n’est pas CANADA MINISTERE DES TRANSPORTS tout a fait absent non plus. Si on ne parle pas de la pensée ‘de Tchang Kai-chek comme on parle sur le conti- nent de la pensée de Mao, on a quand méme fait du défunt-président une sorte d'idole, de dieu. J’ai personnelle- ment vit, des: monuments qu’on lui a élevés. de son vivant. Ses directives avaient aussi quelque chose de sacré. Son fils et successeur a la téte..du _ Kuomintang parait jouir du méme as- cendant. Aussi, un résidant non chinois m/’a-t-il dit: “On se sent libre ici, bien sir, mais, en méme temps, on sent qu'il est préférable d’étre dans les bonnes graces du pouvoir.” Et cela vaudrait dans toutes les sphéres de la société, y compris le ‘secteur des af- faires et celui de la religion. wisons alors qu’on vit dans une dé- mocratie de type nuancé. L’homogé- néité de la pensée n’y est pas impo- sée comme sur le continent, la justice reste distincte du pouvoir exécutif, les soldats. et la police n’espionnent pas vos moindres gestes, vous n’avez pas a craindre les dénonciateurs dans votre propre entourage, mais, en rai- son de la situation précaire de I'fle, on ne saurait accepter une contesta- tion ouverte du régime ou tolérer toute initiative susceptible d’affaiblir son autorité. : Mais, revenons a la hantise du con- tinent perdu. Cette hantise ne manque pas d’intriguer l’observateur de l’exté- Tieur. Par exemple, se demande-t-on, pourquoi la Chine nationaliste n’aban- - donne-t-elle pas son réve de rétablir son autorité sur le continent et ne se contente-t-elle. pas d’obtenir de, la: communauté internationale qu’elle la Teconnaisse comme seul et légitime gouvernement de. Taiwan? Les pays étrangers n’auraient plus alors a choi- sir entre Taipeh et Pékin. Ils pour- raient reconnaitre les deux. C’est 14 une vue simpliste, m’a sou- ligné le vice-ministre des Affaires étrangéres de Taipeh. D’abord, a-t-il dit, on doit se rappeler que la députa- tion de l’Assemblée nationale de Tai- wan détient un mandat pour gouver- ner toute la Chine. Deuxiémement, il faut aussi prendre en considération le fait que ce gouvernement, toujours lé- gitime malgré l’exil, a signé dans le passé des traités qu’il ne pourrait ho- - norer pleinement s’il renoncait a son autorité surtout le territoire. Enfin, Le mot du jour troisismement, comme le régime de Mao Tsé-toung prétend toujours que Taiwan ‘reléve de son autorité, il rom- prait sans tarder avec tout pays qui cesserait d’admettre cette prétention. Si les deux premiéres explications sont peu convaincantes, Ja derniére Vest sirement. Mais, comment Taiwan, avec une armée bien inférieure en nombre, peut-elle envisager sérieusement de récupérer le continent? Les représen- tants de la Chine libre vous répon- dront que la chose n’est pas aussi uto- pique qu’elle peut le paraitre. D’a- bord, ce qu’il faut comprendre c’est qu’il n’est pas question d’aller se bat- tre contre 800 millions de Chinois. Mais, & Taiwan, oi J’on est continuel- lement & |’affat des moindres rumeurs én provenance de la terre ferme, on est convaincu qu’un, grand nombre de ces 800 millions de Chinois gont a la veille de se révolter et que.]’armée taiwanaise n’aura alors qu’a se porter a leur secours pour faire triompher linsurrection. ~ Les Chinois du continent, ajoute-+-. on, finiront bien par savoir la prospé-: rité et la liberté dont jouissent leurs’ compatriotes: de Vile et, dés lors, ils n’hésiteront pas a passer 4 l’ac- tion. : En attendant, Varmée de Taiwan est plutét confinée a un rdle défensif. Elle doit étre capable de repousser toute attaque ennemie. Et, grace a Vaide des Etats-Unis qui, au plan mi- Jitaire, s’est continuée jusqu’en 1973, il. faut reconnaitre que le: pays est adéquatement protégé. J’ai personnel- lement eu l’occasion de visiter I’ile de Quemoy, l'un des postes avancés de cette défense. Quoique profane-en Ja” matiére, je crois pouvoir dire que ce que j’y ai vu comme dispositifs mili- taires ne sera pas facile a déjouer. Certes, la présence de la flotte amé- ricaine dans les eaux avoisinantes continue d’étre une trés importante ‘police d’assurance, mais le gouverne- ment de Taiwan entend faire tout ce qui dépend de lui-pour étre en mestre ’affronter toutes les situations. Il ne veut pas compter que sur les autres. En somme, le pays vit dangereuse- ment et’ il le sait. Mais une grande _ espérance Vhabite. Il a relevé de grands défis jusqu’ici et il s’estime capable d’en relever d'autres. 2 LE MOT AVAIT SA RAISON D’ETRE AJBLIER:. .ET LES SOUMISSIONS, adres- sées au Département des Transports, Régional Ma- nager Construction Servi- ces. 739 rue Hastings O., Vancouver, CB, V6C 1A2, et portant sur l’enveloppe la mention: *“SSOUMISSION POUR ._LE REVETEMENT DE _ LA PISTE D’ENVOL, . PISTE D& ROULEMENT, = TA- TRAVAUX CONNEXES- A L’AERO- PORT DE WILLIAMS LA- KE, CB.,’’ seront recues jusqu’é 15h00 (HAP) le 16 Juillet 1976. On pourra prendre con- naissance des plans, de- vis et autres documents au Bureau du Soussigné, ll0 - '325 rue Granville, Vancou- "SERVICE AERIENS DE LA REGION DU PACIFIQUE APPEL D’OFFRES ver, CB.,: V6C 1A2, et en obtenir des exemplaires, moyennant le dép!ot d’um chéque bamcaire visé de $25.00, 4 l’ordre du Rece- veur Général du Canada. - Les ‘plans et spécifica- tions seront également ex- posés & Amalgamated Construction Association of BC, 2675 rue Oak, Van- couver, Construction Plan Services, 3785 rue Myrtle | Burnaby, CB et Northern BC Construction Associa- tion, 3851, 186. avenue, Prince-George, CB. H.A. Stevenson Directeur régional servi- ces de Construction Administration Canadienne des transports aériens. - Téléphone: 666-3569 Télex : 04-54320 - par Louis-Paul BEGUIN ‘Une chaumiére & un coeur’’, révait le poéte. Hélas, des CHAUMIERES, il en existe de moins en moins. Le motavaitsarai-. son d’étre. La petite masu- re recouverte de chaume fut habitation humble des pauvres paysans. On ne trouve plus son nom qu’a . Penseigne de nombreux restaurants. Lelangage de Vhabitation vieillit, se re- nouvelle, s’urbanise. L’architecte de tous les_ pays est toujours un inno- vateur. Outre les H.L.M. on trouve désormais des RESIDENCES en’ France, qui sont des immeubles d’appartements groupés au milieu d’arbres et de ver- dure. Luxueuse et moder- nes, les residences pous- sent comme des champi- gnons. Nous aurions tort. de ne pas saluer au pas- sage la maison de plain - pied, la maison 4 deux ou trois niveaux, quiest le SPLIT LEVEL des anglo- phones. En Europe, le mot CHA- LET fut longtemps réservé 4 la maison perdue dans les montagnes des Alpes. Pour nous, le chalet est notre maison d’été; il a ses tra- ditions. On va au ch§&let, 1’été, alors que les Fran- ais vont dans leur rési- ence secondaire (autre acception du mot résiden- ce). La maison faite de rondins, n’est-ce pas la fameuse cabane au Cana- da, dans un décor de réve_ alpin et immaculé de nei- ge, dans une petite maison en troncs de sapin. Nous préférons dire en général: chalet. En Vendée, le mot CABANE a un sens parti- culier: c’est une ferme en- tourée de fossés et d’eau. CROIX-ROUGE La Croix-Rouge vous rappelle de porter un appareil individuel de sauvetage (AIS) approuvé par le gouvernement quand vous - faites du ski nautique. © f ~