VOUS M’EN DIREZ TANT ‘Louis- Paul Béguim Délima chez le boucher. Délima a décidé de refran- ciser le vocabulaire de son boucher. Elle s’en va donc d’un bon pied vers la Bou- cherie Robert Butcher, ré- solue A frapper un grand coup. Robert l’accueille avec son amabilite habituelle ‘¢Bonjour, Madame Léveillé. Je peux vous aider’’? ‘*Oui, Monsieur Robert, vous pouvez me servir ”’’, rectifie-t-elle avec son plus large sourire. Je voudrais quatre cOtelettes de porc, deux steaks d’aloyau, trois entrecdtes et une petite ter- rine de cretons.’’ Le pauvre Robert en est bouche bée. Pour les cre- tons, il acompris. Mais pour le reste? ... Un petit silence alourdit l’atmosphére. -‘‘Mon cher Robert? en- chafhe enfin Délima quis’ at- tendait 4 sa réaction per- plexe, quand je dis ‘‘steak d’aloyau’’ je veux’parler des T-bones, mot anglais quin’a pas sa place dans notre con- versation, puisque nous par- lons frangais. L’entrecdte, cher, excusez-moi de vous renseigner 1a-dessus, c’est le rib steak. Si je vous avais demandé une cdte d’aloyau vous auriez eu le choix en- tre wing steak, club steak et beef chop’’. - **D’accord, Madame Lé- veillé. Je vais vous servir’’. Et il s’en va couper sa Vian- de. Tout en travaillant, il jette de temps a autre un regard sombre vers notre Délima triomphante qui, les mains croisées sur son am- ple poitrine, le surveille d’un air goguenard. - ‘*Vous voyez, mon brave Robert, dit-elle, 1’Office de la langue fran¢gaise vient de normaliser les coupes de viande.”’ : -**A part de ¢a’?? de- mande Robert, penaud. -*‘Ensuite? corrige lima, imperturbable, Dé- .. sera tout’’. Avant qu’elle sorte, le bou- cher se décide A concéder sa défaite. -‘*Dites, Madame Léveillé? doucement le ques 7e prononce boucher, “est-ce . la coupe des viandes’’? pourrais les avoir, moi ‘aussi, les mots’ de 1l’Office de la langue francaise sur - ‘*Demandezales, lOffice vous les enverra’’. Et sur ces mots, Délima s’en va, victorieuse, en tenant son paquet de viande contreelle, comme un drapeau saisi 4 l’ennemi. Un produit pharmaceutique d’emploi et d’une posologie (étude des doses 4 prendre). directions et dosage. Evitons les anglicismes : est accompagné d’un mode {MOTS A, ICORRIGER FORME FAUTIVE Le T-bone Le rib steak Le gateau au coconut AU RESTAURANT FORME CORRECTE Le steak d’aloyau L’entrecdte Le gateau 4 la noix de coco Ese bill FORME FAUTIVE Un hot chicken ‘Une liqueur douce ~ FORME CORRECTE Un sandwich au poulet chaud ‘Une boisson gazeuse L’addition {POURQUOI LE COIN | HILATELIQUE OTTAWA: Les Postes cana- diennes émettront le 6: juillet deux timbres de 8c. qui représentent les objets fagonnés par les Indiens des Plaines du Canadaet le mode de vie de ceux-ci. [Il s’ agit des deux premiers tim- bres d’une série de vingt qu’on émettra au cours des trois prochaines années et qui sera consacrée 4 la cul- ture des divers groupes d’ Indiens du Canada. Le timbre qui représente le mode de vie des Indiens des Plaines est une repro- duction de la gravure in- titulée’ ‘La. chasse. -au bison’’, de George Catlin, artiste américain du XIXe siécle, qui passa sa vie 4 étudier et A représenter la vie indienne dans_ ses ‘oeuvres. Le deuxiéme timbre a été idessiné d’aprés une photo- graphie de M. Ray Webber, ‘timbres se-tenant, bres, mesurent de Toronto. Les objets fa- gonnés qui figurent sur la photographie sont, de gauche a droite, un casse-téte, une coiffure de plumes, une sel- le de femme, une sacoche emperlée, un mocassin, un crane de bison orné, un sac en ‘‘parfléche’’ et un calu- met ou pipe. Ils ont été photographiés avec l’autori- sation du Royal Ontario Mu- seum et du Musée national de l’homme. M. Georges Beaupré de Montréal, acréé la maquette des deux timbres et s’est chargé de la typo- graphie. La maison Ashton-Potter Limited, de Toronto, tire les timbres A 28 millions d’exemplaires. impri- més en alternance sur des feuillets de cinquante tim- 6 mm sur 30 mm. Ils sont imprimés ‘en apes couleurs par le Les deux: ‘procédé de la lithographie. Un certain nombre de ces timbres -seront -marqués (Ottawa), mais il n’y aura pas d’inscriptions margi- ~hales sur les blocs de coin de ces timbres. Des ins- criptions marginales y compris le nom des des- sinateurs, figureront au-x ws ae mas Ca nada 8 quatre coins de chaque feuil- let de cinquante timbres non marqués. Les collectionneurs qui commandent des timbres aj l’état neuf doivent indiquer séparément les timbres or- dinaires et les timbres mar-| qués (Ottawa) sur leur ‘bulletin de commande. APPRENDRE | LE FRANCAIS langue, Nous publions cette semai- ne la rédaction du ler, Ivor Ladd, 16 ans, éléve de 1léme année au Vancouver College. concours du de composition frangaise organisé par Les Francophones, A 1’Alliance Frangaise de Vancouver. Les progrés de la société peuvent étre attribués 4 un seul agent - le développe- ment des langues. Les lan- gues sont la base des com- munications. Apprendre une c’est apprendre a” partager les émotions, les pensées, et les idées des gens, comprendre une ma- niére de vivre, ouvrir le che- min du savoir et de la sa- ’ Au Canada, gesse. Le francais est une langue trés importante. Des mil- lions de gens dans beaucoup de pays 1’étudient, le parlent et l’utilisent. Sa culture est ancienne et historique, riche et aristocratique. Depuis la Renaissance, c’est en Eu- rope lapremiére langue,cel- le des élites et des savants, celle qui était préférée par les monarques et lanoblesse a leur langue maternelle. avec les deux langues offi- cielles. Le bilinguisme est nécessaire pour trouver un ‘bon travail et pour réaliser c’est notre de- “voir de nous familiariser pleinement notre héritage. Mais, avant tout, afin d’unir notre pays, il faut qu’il n’y ait pas de distinction entre les Canadiens frangais et les Canadiens anglais. Ainsi, la connaissance de lvune de ces langues aussi bien que de l’autre est d’ ‘une importance vitale. Le frangais, l’espagnol, le portugais, l’italien, et le roumain sont des langues ro- manes. Dérivees du latin, ces langues se ressemblent remarquablement. Une per- sonne qui parle francais peut souvent cammuniquer avec’ quelqu’un qui parle l’une de ces langues. Alors, pos- ‘syllabes sont euphoniques et douces. _ables et les plus aimables. séder & fond le francais donne non seulement la clef des nations of l’on parle frangais, mais encore les clefs de tous les: pays ot l’on parle les langues ro- manes. y Le francais est la langue la plus belle du monde. Les Les termes coulent aisément et sans secousses. Les _ chansons frangaises sont toujours les plus agré- A-t-on besoin de plus de raisons pour apprendre une langue si populaire, si utile et si belle? Ivor Ladd LE SOLEIL, 30 JUIN 1972, XIII -