GQass=> e 24 mars 1999, Saint-Boniface. Le Cercle Moliére présente en tournée de l’Ouest canadien une piéce de l’auteur francais qui a porté a son point de perfection le vaudeville. Georges Feydeau, qualifié de dramaturge horloger et précurseur du surréalisme, est joué encore aujourd hui partout au monde et ses piéces, entre la farce et la comédie, mélangent observation sociale, jeux de mots et comédie physique. Roland Mahé s’est entouré d’une distribution solide pour cette piéce déja montée au CM en 1967. Située dans les années ‘50 (la période des « crooners », des Un classique CHAT EN POCHE du Cercle Moliére du théatre francais en tournée robes a4 crinoline et du look Sinatra), la piéce garde tout son piquant. Les 15 représentations 4 Saint-Boniface ont fait salle pleine, et l’équipe se dirige en région au Manitoba pour ensuite présenter en Colombie-Britannique et en Alberta. Si Feydeau compose ses piéces avec rigueur et un sens aigu du comique, il n’en fait pas moins une cri- tique sur la bétise des comportements humains. En choisissant de monter un des grands classiques du théatre fran- cais, Roland Mahé met sur scéne un hu- mour rarement vu au Cercle Moliére ou ailleurs dans ]’ouest canadien. Chat en poche de Georges Feydeau ituons-nous. Paris, 1955. Elvis Presley fait scandale, Sinatra fait pamer les jeunes filles et le melmac est de rigueur. Dans son salon dernier cri, Monsieur Pacarel, avec sa famille et ses amis, fait une annonce — il embauche un jeune chanteur de talent pour ensuite revendre ses services a l’Opéra. De cette facon, il entend entrer dans la «bonne société », faire produire l’opéra de sa fille (une refonte du célébre Faust de Gounod) et taire les mauvaises langues qui le traitent de parvenu sans culture. Quand un jeune homme sonne 4a la porte, on le prend pour le ténor attendu. La folie furieuse s’ensuit, car (sans surprise pour le spectateur car cest la base de l’intrigue) on s’est trompé. Le jeune homme est un peu naif. Nouvellement arrivé de Bordeaux. Il se laisse faire, tout en pensant que les Parisiens sont fous! Les femmes de la maison le trouvent de leur goat, chacune 4a son tour se croit aimée de lui et prend les moyens pour Vencourager ou le dissuader, selon le Feydeau — une intrigue aussi farfelue que féroce sur la bétise des comportements. cas. Les domestiques, témoins de méprises et de malentendus des plus invraisemblables, s’en roulent les yeux. Feydeau possédait la comédie jusqu’au bout des doigts. Ses intrigues, basées sur un mensonge ou une mésentente, pourraient se résoudre facilement... Mais alors, ot serait le plaisir?