eb, le sport avant tout 3 Jean Paul Jarry Voici comment les Russes entendent © nous battre’'! Quand vous lirez ces lignes, il se pourrait qu’ait déja eu lieu le premier match de la série de huit parties opposant les as de I’Union Soviétique aux vedettes de la Ligue Nati- ~ onale de Hockey qui pour le moment forment l’Equipe - gupporteurs. Canada. Mais quoiqu’il soit arrivé dans ce match inaugural ne change en rien ce que j'ai I’intention de vous transmettre dans ce billet. Car une joute ne fait pas une série.....! Dailleurs les Russes ont bel et bien I’intention de prou- ver au monde entier que leur hockey — supposément amateur — est aussi viable que notre hockey professionnel sinon, ils n’auraient jamais accepté de se mesurer a nos champions. Tout le monde sait qu’Anatoli Tarasov, le grand maitre taille des Soviets. C’est tellement vrai que ni Tarasov ni les dirigeants de hockey 4 Moscou ne cherchent plus a le cacher. De souli- gner Anatoli: “A quoi bon jouer encore cette comédie? Tout le monde connait la vérité et je ne vois pas de mal a le confirmer publiquement! “. Aprés une pause de quelques instants Tarasov reprit la parole; “J’irai méme plus loin en. vous disant comment nous allons battre [Equipe Canada. .A_neter que je ne m’attends pas du tout 4 ce que notre club l‘emporte dans les huit parties. Ce serait vraiment ridicule de penser ain- si surtout que j’ai beaucoup trop de respect pour les jou- eurs canadiens. “Par contre, nous allons surprendre plusieurs de vos compatriotes en décrochant autant de victoires que |’E- quipe Canada. Je sais que dans votre pays l’opinion géné- rale veut que nous pliions I’échine dans tous les matches et cela par des pointages élevés. N’y crayez rien sinon vous serez amérement décu. “Je reconnais qu’‘une seule vraie supériorité chez les Ca- nadiens et c’est sur le plan individuel. Par exemple, s‘il s‘agissait d’une lutte d’homme a4 homme, disons notre meilleur Aratoli Firsov contre Bobby Orr, vous auriez le meilleur dans I’échange. De cela, il n’y a aucun doute. Mais si notre meilleur duo est opposé a votre meilleur duo semble est supérieur au votre. “Et je crois également que nos joueurs sont en meilleure condition physique que les Canadiens. Un atout que nous saurons exploiter au maximum. Nos gars peuvent patiner a une vitesse maximum en tout temps et durant toute une partie. Je le répéte, sans jamais ralentir d’une fraction de seconde. Je crois que “VOS GARS” manque- ront de souffle 4 un moment donné, ce qui sera aussi @ notre avantage. “Si sur le plan individuel les Canadiens ont une maitrise exceptionnelle dans I’art de manier la rondelle et qu’ils sont surtout dangereux prés des filets adverses — il ne faut pas croire que les Russes sont maladroits avec le disque. Loin de Ia! Puis nous avons perfectionné un jeu de pas- ses qui, aujourd’hui fait méme I’envie des experts cana diens. “C'est ainsi que nous réussissons a conserver si long- temps la rondelle et 4 contréler I’allure du jeu. Et quand nous sommes en possession de la rondelle, l'autre club n’@ aucune chance de compter. “Ah! oui, on dit que nos cerbéres ne sont pas aussi habiles que les vétres. C’est possible mais je ne le crois pas. Nos gardiens de buts sont aussi efficaces que les v6- tres en général. Si ce n‘est pour quelques exceptions. “En tout cas, je ne m’attends pas 4 aucun ennui avec nos cerbéres qui tout de méme sont protégés par d’excel- lents et trés mobiles arriére-gardes! “. Ft voila mes amis, comment Anatoli Tarasov analyse son club et prévoit que les Russes feront tout au moins _ aussi bien que /‘Equipe Canada. Les Alouettes sont '’génés’’ quand ils jouent a Montreal. _Dans la majorité des sports — individuels ou par équipe— quand les athlétes évoluent devant leurs partisans ils re- doublent généralement d’ar- deur afin de combler leurs Cela ne veut pas dire qu’ils remportent toujours la victoire..... mais ils y vont tout de méme d’ef- forts additionnels. Ce qui toutetois ne semble pas étre le cas des Alouettes de Montréal. Au moment d’écrire ces li- gnes les Alouettes avaient u- ne fiche de deux victoires (a Yextérieur) et deux revers (a Montréal)..... au grand désap- pointement des sportifs mor tréalais. Et ce n’est pas tant le fait que les Alouettes ont subi deux défaites dans la métro- pole canadienne qui enragent leurs partisans..... mais sur- tout parce que les gars de Sam Etcheverry choisissev! ces occasions pour jouer leur plus mauvais football, pour commettre les pires bévues et offrir un minimum d‘efforts. Il va sans dire les sportifs locaux ne sont pas i seuls a déplorer cet état de choses le pilote Sam Etcheverry est encore beaucoup plus décu Aprés da dernigre nirtiy contre Hamilton (que les A- louettes perdirent 25-12) et Etcheverry nous déclara: “Franchement, je n’y com- prends rien. A moins que nos gars soient “génés” pour jouer devant leurs partisans. Non, ce serait trop ridicule. Je sais que nous avons quel- ques blessés et qu’il m’a fallu effectuer plusieurs change- ments — mais si avec ces mé- mes gars-la on peut gagner a Toronto et 4 Hamilton, je ne vois pas pourquoi nous feri- ons figure de citron 4 Mont- réal. “En tout cas, il va falloir que ¢a change..... et vite. Je sais que nous possédons une trés bonne équipe, un club qui peut se maintenir dans la course au championnat jus- qu’a la fin de la saison. Mais il nous faudra étre plus con- sistant: a quoi bon gagner tous nos matches a l’exté - rieur si nous perdons toutes nos parties chez nous. “—P’autant plus que ce n’est pas bon pour nos partisans qui décideront trés vite de ne plus assister 4 nos joutes lo- cales. Et je ne les blamerais pas, croyez-moi! ’” TERRY EVANSHEN POTINS ET RUMEURS de Jean-Paul Jarry... " @ FRANK ROBINSON le seul joueur de baseball a étre choisi le ‘“Joueur le plus Utile” dans les deux ligues majeures prétend que la Ligue Nationale est supérieure 4 la Ligue Américaine. D’expliquer Robinson: “Une des raisons est que les clubs de la Nationale ne craignent pas de signer des joueurs de couleur qui n’ont pas encore fait leur preuve dans les majeures. Dans l’Américaine on fait confiance a un Noir seulement quand il est assuré d’avan- ce — 4 120 o/o — qu’il fera l’affaire! ”’. @ VIC HADFIELD déclare qu’il est devenu un compteur prolifique seulement quand il apprit, il y a trois ans com. ment bien se poster devant le filet adverse. “Je me tiens généralement devant le but ou un peu a gauche ou a droite et quand je suis a cette position, aucun joueur de défense ne peut me bousculer hors de position! ”. Méme pas les Russes, Vic? @ FELIPE ALOU, des Yankees de New York a franchil une autre étape de sa belle carriére dans les majeures en coltant son 2,000e coup sir contre les Royals de Kan- sas City. Malheureusement les Yankees ont quand méme perdu le match 5a 1. @ AL BUTLER est un nouveau secondeur de ligne (exté- rieur) avec les Alouettes de Montréal et il sera de Valigne- ment quand les Als recevront la visite des Argos de Toronto. De souligner Sam Etcheverry: “Al Butler est un dur de dur — un vrai “‘chasseur de téte”. II frappe avec tellement d’autorité dans les pratiques que j'ai méme été dans l’obligation de l’aviser de ne pas démolir ses coéqui: mais de garder son énergie pour les joueurs enné- @ CESAR CEDENO, des Astros de Houston est considé- ré par bien des experts comme la prochaine super-vedette du baseball. De déclarer Roberto Clemente, voltigeur- exceptionnel des Pirates de Pittsburgh: “Cedeno est le meilleur joueur a faire le saut dans les majeures depuis que je suis dans les parages! ””. LE SOLEIL, 15 SEPTEMBRE 1972, XV